Mangaverse à Angoulême

Manga Building

Le seul vrai changement entre les éditions 2009 et 2010 était la réouverture du musée de la bande dessinée désormais situé dans les anciens chais situés sur le bord de la Charente. Pour le reste, c'était du connu pour ceux qui sont des familiers de l'événement. Cela ne nous a pas empêché de passer d'excellents moments grâce à une programmation toujours aussi riche et variée. Si cette année, l'accent a été fait sur les expositions, cela s'est fait au détriment des rencontres, notamment celles organisées dans le bâtiment Castro, anciennement CNBDI puis CIBDI. Malheureusement, il n'était pas possible d'être partout simultanément et de tout suivre. Tant mieux car, après tout, cela évite de se lasser d'une année sur l'autre.

 

Les expositions
 
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La principale exposition, intitulée "cent pour cent bande dessinée", n'a pas été montée spécifiquement pour le festival même si elle a ouvert à cette occasion. On y voit 107 planches issus du fond du musée qui ont été choisies par une centaine d'auteurs internationaux afin de leur faire écho. Cela pouvait être un hommage, une réécriture, ou toute autre interprétation qui devait être réalisé sous la forme d'une planche originale placée ensuite en vis-à-vis. Pour éclaircir l'amateur néophyite, un texte explicatif était proposé présentant succinctement les auteurs et les planches concernées.

Deux fois 107 planches, c'est long, très long à voir si on veut faire les choses sérieusement. Il fallait prévoir deux bonnes heures et être en forme avant de s'y attaquer. Si de nombreuses propositions m'ont laissé un peu dubitatif, voir des planches originales d'époque, notamment des comic strips, s'est révélé être, une fois de plus, très intéressant. Les parisiens auront la chance de pouvoir visiter l'exposition, qui sera située dans la Bibliothèque Forney (Paris VII), à la fin de l'année 2010.

 

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L'autre exposition mémorable de cette édition a été celle consacrée à Fabrice Neaud. Située dans un ancien hôtel particulier datant de la Renaissance (XVe-XVIe siècle) et organisée sur deux étages, elle proposait de voir un nombre important de planches originales de l'auteur mais aussi quelques uns de ses centres d'intérêt comme le rapport à l'image, le combat politique contre l'homophobie et les cathédrales de style gothique. Les visiteurs ne connaissant pas le Journal pouvaient aussi découvrir la fascination de l'auteur pour les physiques râblés, notamment celui des joueurs de rugby. Quand on constatait le travail nécessaire pour chacune de ses réalisations, on comprenait pourquoi Fabrice Neaud publie si peu : passer des dizaines d'heures à retravailler et assembler sous Photoshop des détails de cathédrales pris au caméscope numérique afin d'obtenir une image d'ensemble sans que les raccords soient évidents ne permet pas de consacrer beaucoup de temps au reste. Cependant, cette démarche artistique est intéressante dans la conception que l'on peut avoir de la nature de l'image, surtout depuis l'avènement du numérique. Le résultat était impressionnant, en tout cas.

 

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Comme tous les ans, les expositions étaient nombreuses, variées et présentes dans toute la ville (le programme en proposait 18 "officielles" et 20 satellites). Même en se concentrant sur les principales, il y avait de quoi faire. Commençons par le président de l'édition 2010 : Une exposition Blutch était organisée Place Henri Dunant, là où se trouve le Conservatoire Gabriel Fauré. Sauf que si vous ne connaissez pas les lieux, il est très difficile de trouver les locaux et vous restez scotché du côté du conservatoire car la double entrée est un peu plus loin. Outre de nombreuses œuvres de Blutch, intéressantes car souvent différentes de ce qu'on connaît de l'auteur par ses bandes dessinées, il y avait dans les salles voisines deux expositions supplémentaires, une consacrée à Fabio (Viscogliosi) et une autre sur le dessin d'humour. Si l'une était très hermétique (c'est de l'Art, que voulez-vous, c'est conceptuel, on ne peut pas comprendre), l'autre manquait de développement. Au moins, elle permettait de mieux apprécier la formidable série Blotch, parue dans Fluide Glaciale il y a quelques années.

Si on attendait beaucoup de l'exposition Quand le Louvre invitait la bande dessinée, on ne pouvait être que déçu. N'ayant pas eu le temps d'aller la voir au Louvre, je pensais tenir là une occasion de rattraper ce qui était censé être un loupé. Or, il n'y avait à voir qu'une poignée de planches issues des quatre œuvres publiées en coédition avec le Louvre par Gallimard dans sa collection Futuropolis. Sans aucune réelle mise en perspective et avec un très faible nombre de planches, ce ne pouvait qu'être une grosse déception. L'exposition dédiée au juge Bao, sans être inintéressante, était un peu légère, comme le sont la plupart du temps celles présentées lors du festival. Enfin, sur la Place de l'Hôtel de Ville, on pouvait passer en revue les presque quarante ans de la série Les Tuniques Bleues, autre pilier des éditions Dupuis après celle sur Les Schtroumpfs proposée en 2008 et celle sur Boule et Bill en 2009 (même si ces deux dernières sont passées chez d'autres maisons d'éditions depuis quelques années).


... et le reste
 
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Comme il a été dit en introduction, la seule réelle nouveauté de cette édition 2010 était la réouverture du musée de la bande dessinée, ce qui a entraîné la disparition de l'excellente exposition temporaire (mais qui a duré de nombreuses années) des Musées de l'imaginaire de la bande dessinée qui était hébergée par le bâtiment Castro. Une passerelle propose dorénavant de se rendre directement sur les chais en traversant la Charente, ce qui permet non seulement d'admirer le paysage mais aussi de croiser une jolie statue en bronze de Corto Maltese.

Le musée proprement dit est assez décevant. Certes, le fond est riche et varié (sauf pour le manga où il n'y a que des reproductions) avec de nombreux originaux, certes, la scénographie est pratique, il y a de nombreux espaces de lecture, mais bon sang, que c'est moche et froid tout ce gris et ces grandes surfaces vitrées...

 

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Terminons sur les photos traditionnelles de la foule du samedi et quelques images amusantes du festival. Comme les années précédentes, cette édition s'est révélée être très plaisante pour les festivaliers privilégiés que nous sommes. Un grand merci à toute l'organisation, notamment aux responsables et bénévoles du Manga Building et de l'Espace presse. Une fois de plus comblés par le programme 2010, nous reviendrons l'année prochaine !

Herbv

 

Le Fauve © Lewis Trondheim / 9ème Art+
Crédits photos : beanie, herbv

Merci à Manuka pour ses relectures

 

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