[NUMBER 5]

[herbv]

Et bien, les lecteurs de BDP et de Bulledair (il y a un lien vers ce sujet dans les forums concernés) curieux d'avoir des avis sur cette oeuvre de Matsumoto vont être gâté avec ces deux nouveaux avis

Je signale (ou rappelle) que l'avis de CoeurdDePat est disponible ici.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[petitboulet]

[herbv]

[melvin]

tout à fait herbv, il est plus raisonnable d'attendre qq volumes pour se décider si on ne veut pas perdre d'argent... car cette oeuvre est vraiment.. euh... "spéciale" dirons nous et il faudra lire plusieurs volumes afin que l'histoire soit bien plantée néanmoins l'envie est grande de voir de ses yeux ce qu'il en est, dès aujourd'hui.
c pour ça que je voulais connaître l'avis des autres avant de me lancer et de prendre les 2, mais il faut avouer que la qualité des ouvrages que nous offre kana dans sa collection "made in kana" est un vrai piège. Tout amateur de manga qui se respecte est pris de sueurs froides et se sent obligé par une force invisible à sortir de gros billets de son porte monnaie à la vision de ces volumes, un peu comme le chant des sirènes faisaient s'échouer les pauvres marins ! alors j'ai bien essayé de résister mais c'était peine perdue

[petitboulet]

ben moi j'appelle plus ca de la simplification a l'extreme, mais bon... c'est un peu comme de dire d'ayako que c'est une ptite fille a qui il arrive des trucs moche mais elle est vengée a la fin... ca oublie pas mal de trucs qui font que justement c'est pas lineaire.tous les scenars sont lineaires a ce compte la...

[melvin]

[petitboulet]

ah ben voila, la c'est deja plus clair

sinon pour le "spoil" d'ayako... hum... si ca c'est un spoil...

[sweetpasta]

Comme Melvin, j'ai été attirée par la beauté des couvertures ; n'ayant pas accroché à Ping Pong, je voulais quand même essayer de lire à nouveau du Matsumoto.
Eh bien, j'ai vraiment apprécié la lecture des 2 tomes
J'adhère totalement aux avis de Laotzi et Petitboulet, je soulignerai donc juste quelques points qui m'ont marquée.

La narration n'est pas linéaire dans le sens où l'auteur alterne les différents points de vue, les flash-backs, comme cela a été dit précédemment.
Quant à la répétition signalée par Melvin, elle m'a paru assez évidente, puisque les personnages portent des numéros, certainement en rapport avec leur rang au sein des Rainbow, mais aussi avec leur importance dans l'intrigue. Ce compte à rebours fait office de repère, c'est un peu le seul élément auquel s'accrocher dans l'intrigue.
Number five est au centre des Rainbow (4 avant lui et 4 après), on peut donc supposer qu'à partir de Number four, les choses vont peut-être changer, qu'on passe à un autre niveau et que la chasse à l'homme va perdre un peu de cette soi-disante linéarité.
De plus, la façon d'aborder/attaquer Number five varie énormément selon chaque Rainbow, chacun poursuit sa propre "quête" en essayant d'agir pour le bien de tous, d'après les ordres de Number one.

A côté d'une trame principale assez simple (poursuite de Number five), Matsumoto développe un univers très complexe, marqué par des thèmes comme l'écologie, la science et son application, ici, dans l'armée.
En effet, chaque Number dispose de sa propre armée personnelle, d'hommes totalement dévoués, qui sont, si on regarde bien, pratiquement ses clones. C'est peut-être là qu'intervient Papa, en tant que scientifique en chef, il créé plusieurs clones de la même personne, mais un seul parmi eux deviendra Number. Enfin, c'est mon impression
Ce sont d'ailleurs les hommes de Number one qui se ressemblent le plus et qui se conduisent vraiment comme une armée conquérante.

C'est tout ce que j'avais à ajouter, et j'attends la suite avec impatience.

[herbv]

Après deux volumes qui m'avaient laissé plus que dubitatif, hésitant entre le coup de génie ou une superbe fumisterie de l'auteur, je dois dire que le volume 3 m'a réconcilié avec la série. L'histoire devient nettement plus classique car une trame commence à se dessiner. En fait, le décor est planté, les choses sérieuses commencent "réellement".

J'ai retrouvé le Matsumoto tel que je l'apprécie, virtuose dans la narration, capable de nous transporter dans des mondes oniriques de toute beauté. Surtout, on commence à avoir une histoire complexe qui se révèle. C'est du classique et du solide sur lequel le lecteur peut s'appuyer et ça me plaît. Ceci dit, il est fort possible que ceux qui aient particulièrement appréciés les pertes de repère des deux premiers volumes ne pensent pas comme moi.

En tout cas, les phases d'attaque onirique de Number Four sur Number Five sont superbes à la fois dans le dessin (mais quel talent ) et dans la narration. Vivement le volume 4 alors qu'en refermant le volume 2, j'avais pensé : "oui, bon, on verra comment ça évolue mais c'est assez bof pour l'instant". Du coup, les deux précédents volumes sâ??améliorent dans mon esprit rétrospectivement, même sâ??il y avait peut-être moyen de faire un peu moins longuet, je pense.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[melvin]

eh bien mon avis est vraiment à l'opposé, ce 3eme volume me laisse personnellement toujours aussi dubitatif... c'est même le pire des 3 pour moi.
ennui, prise de tête et interrogations sur les intentions de Matsumoto sont au rdv.
Un volume créé sous acide, que ce soit l'histoire ou les dessins, l'impression que j'ai eu en le lisant était d'assister à un délire sans queue ni tête. Je me suis ennuyé ferme, c'était vraiment too much pour moi... Le virtuose de la narration m'a absolument noyé dans son récit, complétement perdu dans une histoire incompréhensible dont j'ai bien du mal à voir les lignes directrices... J'ai comme la désagréable impression qu'il ne cadre pas du tout son récit et nous propose un joyeux fourre tout créatif mais plutôt indigeste... proche du foutage de gueule.
bref je n'ai pas aimé du tout (heureusement que je le lis sans l'acheter), c'est sûr que cet auteur est un ovni dans le monde du manga, il se distingue de la masse mais on aime.... ou on déteste !
_________________
"Music is an indirect force for change, because it provides an anchor against human tragedy. In this sense, it works towards a reconcilied world." Tim Armstrong

[Laotzi]

(à défaut dâ??écrire quelques lignes correctes, vous devrez vous contenter de cela)

Matsumoto poursuit dans la même lignée à travers ce troisième tome de Number 5. Je suis dâ??ailleurs un peu surpris pour cette raison par les deux avis précédents, et surtout celui dâ??Herbv. Peut-être encore plus difficile dâ??accès que les deux précédents, peut-être encore plus étrange, peut-être encore plus surprenant, ce troisième volume ne convaincra certainement pas les lecteurs encore réticents ou dubitatifs, mais ravira ceux qui comme moi, ont adoré les deux précédents.

Avant dâ??entamer la lecture de ce troisième tome, jâ??avais relu les deux premiers volumes, chose qui me paraissait totalement indispensable, dâ??une part parce que leur sortie commence à dater (mars) et que lâ??histoire est pour le moins complexe. En toute modestie, je dois dire que je commençais, avec cette relecture, à trouver de réelles portes dâ??entrée dans le monde créé par lâ??auteur, à dénicher une véritable cohérence. Bref, jâ??ai été beaucoup moins perdu que lors de ma première lecture, ce qui est certes tout à fait logique, et je commençais à me sentir habitué et familier à lâ??univers de Number 5. Mais le tome 3, complètement fou, arrive une nouvelle fois à faire perdre au lecteur la plupart de ses repères quâ??il avait durement acquis, presque comme des récompenses. Câ??est en cela que jâ??ai trouvé lâ??avis dâ??Herbv curieux. Dâ??autant plus que je ne vois pas trop en quoi ce volume 3 montrerait enfin une intrigue solide, à la différence des deux précédents. Pour moi, le lecteur perd ici encore davantage ses repères, tout du moins au début du tome et si les motivations de Number 5 nous sont toujours inconnues, une (re)lecture attentive des deux premiers tomes permet quand même de distinguer un lien narratif solide.

Tout dâ??abord, Matsumoto sâ??amuse, avec les Number Four, à rendre de plus en plus ténu la frontière entre le rêve et la réalité, à tel point quâ??on se demande parfois où nous sommes entraînés. La référence au pays des merveilles devient ici explicite, de par le titre du premier chapitre de ce tome, et de par la fantaisie du monde créé. Ainsi, le lecteur qui avait réussi à trouver ses repères dans ce monde voit tout cela se brouiller. Matsumoto sâ??amuse avec son lecteur, câ??est une évidence, en lâ??amenant dans son monde onirique, poétique, surréaliste, où tous les repères de la réalité quotidienne ont disparu avec les attaques des jumeaux sur Number Five.

Ensuite, lâ??auteur sâ??amuse, dans son intrigue, à brouiller les cartes, à décontenancer encore davantage son lecteur, et à déjouer par avance ce qui semblait prévisible pour les autres tomes (la fin de ce tome 3 est ainsi on ne peut plus surprenante) au niveau de lâ??intrigue. Pour le reste, câ??est tout à fait dans la lignée des deux précédents tomes, et celui qui les a appréciés ne pourra être déçu. En tous les cas, même si lâ??ensemble est très héermétique, on sâ??aperçoit bien (enfin, câ??est mon cas) que Mastumoto sait parfaitement où il va. De toute façon, pour sâ??autoriser de tels trips psychédéliques, de tels déchaînement oniriques, et une telle complexité, lâ??auteur doit savoir parfaitement ce quâ??il fait, doit contrôler tout autant son Å?uvre, sinon cela ne pourrait être un instant crédible.

Inutile que je mâ??étende davantage sur le dessin sublime, sur les planches absolument magnifiques, puisque jâ??en ai déjà parlé à propos des tomes précédents (à ce sujet, ne pas manquez le dossier du virus pour ceux qui ne lâ??ont pas encore lu et en particulier lâ??article consacré au dessin de lâ??auteur). A vu de ces Å?uvres disponibles en français, jamais Matsumoto nâ??était allez aussi loin dans la création dâ??un monde personnel, dans ses délires oniriques. Et sur moi, ça fonctionne totalement. Et comme cela est souligné dans lâ??excellent article du Virus et par petiboulet dans un autre sujet, cette Å?uvre nous donne à voir le coté animiste de lâ??Å?uvre de Matsumoto, et donc un angle fascinant des mangas de lâ??auteur. Dâ??une manière assez extraordinaire, lâ??auteur arrive à rendre son univers crédible, cohérent en dépit de sa complexité, de son originalité. Rien que pour la plongée dans ce monde, la lecture de lâ??Å?uvre est un régal.

Pour autant, puisque jâ??ai relu les trois tomes à la suite, ma préférence reste pour le moment au sublime deuxième tome, absolument incroyable sur le plan graphique et narratif et présentant une grande richesse thématique (la scène dans le village avec Number Six est géniale et jâ??aime beaucoup le personnage de Number 7). Mais ce troisième tome ne mâ??a aucunement déçu pour autant et je prends toujours autant de plaisir à la lecture de lâ??Å?uvre, à mâ??extasier devant ce trip graphique et onirique, devant cette richesse thématique et devant la lecture à plusieurs niveaux.. Toutefois, il est clair que pour apprécier Number 5, il faut avoir aimé le Matsumoto dâ??Amer Beton plus que celui de Ping Pong même si les deux Å?uvres sont très différentes. En tous les cas, câ??est clairement une Å?uvre qui demande une lecture active, attentive et engagée, et nécessite même des relectures pour pleinement prendre toute sa mesure. Mais la récompense nâ??en est que plus énorme.

A noter un très bon article de Kitsune sur Number 5 dans le Mangajimag qui donne quelques pistes de lectures intéressantes notamment et cerne très bien les caractéristiques du style et de lâ??Å?uvre de lâ??auteur.

A quand Santa Inoue, le cousin de Matsumoto, édité en français ?
_________________
"Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. (...) Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse." Victor Hugo, Napoléon Le Petit.

[Doktor J.]

[A / K]

[Baptiste]

Le tome cinq de Number five est sorti. Il confirme la méthode de Matsumoto : débarquer le lecteur dans un monde inconnu et incompréhensible, les tomes suivants ayant pour charge d'éclaircir ce bordel.
Il confirme aussi la richesse de l'univers, qui sous les apparences de l'utopie paisible, est déchirée par de grands conflits souterrains (monde à la stabilité artificiellement maintenue qui finit par exploser ?) : on y voit notamment dans ce tome la fracture de plus en plus nette entre les Raimbows et la population, puisqu'ils se pensent eux-même comme différents, et stigmatisent donc l'autre : Number Three appelle les habitants "les humains", montrant qu'il se pense supérieur, et ces derniers désignent les membres du conseil comme étant des "monstres". Ca ressemble beaucoup à une problématique de type X-men, avec une haine des gens normaux pour ceux dotés de grands pouvois. La différence de nature, et même de pensée, de préoccupation, entre ces deux groupes est bien suggérée dans le combat qui occupe une bonne partie du tome : on y voit deux Rainbows s'affrontant dans une ville, la dévastant, sans avoir aucune inquiétude pour la sécurité de ses habitants, totalement étrangers aux règles de comportement humains.
A cette différence de nature s'ajoute la perte pour les Rainbows de leurs repère, de la finalité de leur existence (le maintien de la paix). Three semble être désespéré de la dissolution de son ordre, amer de n'être plus rien, d'avoir l'impression d'être une anomalie (même si leur création n'a pas l'air d'être un accident de l'histoire : les Rainbows étaient-ils des prototypes ? de One ?).
Finalement, au bout de cinq tomes, on peut se reposer la question de l'élément déclencheur de l'intrigue : le départ de Five. Etait-elle un accident imprévu ou bien fut-elle provoquée, peut-être par Papa, peut-être comme moyen pour détruire les Rainbows, ceux-ci devenant inutile ? Five est-il seulement un facteur de chaos ou bien ce désordre est-il pensé, organisé par une volonté en arrièrre plan ? Et plus important encore, était-il prévu que Five emmène avec elle Matriochka ?
Celle-ci semble dans les premiers tomes un personnage secondaire, présent par hasard, mais les deux derniers tomes sous-entendent qu'elle a une importance capitale (même si bien sur on pouvait déjà se douter qu'elle n'était pas là par hasard). D'abord quand Five observe les pouvoirs de One, et qu'il y voit un lien avec Matriochka, ensuite quand celle-ci repousse les illusions de Four, puis quand Victor l'emmène avec elle et la traite comme une reine, et enfin le dialogue entre Papa et lui, ou ce dernier dit qu'elle seule préoccupe Papa. Matriochka est-elle une source de pouvoir, d'harmonie ? Et bordel de merde j'ai envie de lire la suite, quels sont les projets de Papa, quel rôle doit y jouer One, quelle est cette dernière communion des Rainbows ?

Zut, j'aurais du relire les trois premiers tomes avant d'écrire ce message.

Par ailleurs, je suis assez surpris de l'évolution du dessin de Matsumoto, qui recourt de plus en plus aux hachures (le contraste avec ses premières oeuvres est énorme). Je ne suis pas que cela me plaise. Elles se font un peu trop systématiques et appuyées à mon gout. Enfin.


Sinon, y a une constante dans l'oeuvre de Matsu : l'importance du décor. les personnages ne sont jamais indépendants de leur environnement, celui-ci est aussi explicatif de leurs êtres que leurs paroles : lycée délabré pour Printemps Bleu, gymnase pour Ping-pong, les appartements des Rainbows dans N5... et bien sur Amer Beton, qui nous dépeint carrément la vie d'une ville, assimilée à un organisme, dont la vitalité est liée à celle d'un être humain.



ps : je n'ai rien contre les monologues, mais j'avoue que soliloquer ne me tente guère.

[Goku]

Attention

Si vous trouvez Number5 6 dans vos librairies il est très probable que votre exemplaire ai un defaut d'impression (si je me souvient bien les page 21 22 25 27 30 31 sont non imprimés)
Donc attendez la réimpression d'Octobre (le 7) avant de l'acheter^^

Donc ne vous faites pas une fausse joie comme moi "oh il sort en avance " ... sinon j'ai lu le dossier "seinen" en fin de volume et il est assez interessant (d'autant plus qu'il ne font pas spécialement de pub pour kana)