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[SATSUMA] Une histoire de samouraï à la sauce gekiga
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Mithreus
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Mars 2004
Localisation : Dans l'onirique contrée...

Message Posté le : 17/12/04 13:56    Sujet du message: Répondre en citant

Tome 1 lu. Et les posts d'Herbv aussi dans la foulée. J'ai d'ailleurs failli avoir peur à la lecture de celui sur la société patriarchale en ne voyant apparaître le terme de "père" qu'au troisième paragraphe... mais ouf, c'était traité quand même Clin d'oeil

Personnellement, je n'ai pu m'empêcher à la lecture de ce tome de penser à quelques particularités de la noblesse française, qui, elle, n'avait pas du tout le droit de travailler.
Or, en France (et mes références se situent à l'époque moderne, globalement contemporaine du Japon de Satsuma, même si les deux sociétés n'ont que peu à voir) on trouve une "noblesse dormante" dans certaines régions (Bretagne surtout) qui concerne des familles nobles qui n'ont pas assez de revenus pour vivre et qui sont donc obligées de travailler. Ils devraient être logiquement déchus de leur noblesse, mais l'usage fait que les nobles entrent alors dans un état de "noblesse dormante", c'est à dire qu'ils vivent comme des marchands, paysans, artisans, fermiers, selon le métier qu'ils exercent, et perdent les privilèges liés à leur noblesse. Mais si la famille vient à recouvrer les moyens de vivre noblement, elle réintègre alors ses privilèges et son rang.
Il est intéressant de voir la différence avec le Japon où la noblesse ne tient pas aux conditions de vie, mais à la manière de conduire la vie : "vivre noblement" s'exprime au travers de l'honneur, du respect de la hiérarachie, de l'abnégation quand en France c'est par se consacrer au métier des armes et vivre de ses rentes.
Il faudrait aussi faire une recherche sur les fameux chevaliers-paysans du lac de Paladru (Mort de rire) il y aurait peut-être des choses à dire.


Sinon, j'ai quand même été gêné par deux éléments à la lecture de ce Satsuma : La présentation des conditions de vie misérables des gôshi est interminable, et donne parfois l'impression d'être redondante (même si je suis d'accord pour dire que des nuances et nouveaux détails sont ajoutées dans le second passage d'énumération des métiers pratiqués par les gôshi)
De même, les flash-back ne sont pas tous très clairs à suivre, parfois il faut quelques cases pour comprendre l'enchaînement, mais rien de bien gênant.

Au final, un manga prenant, avec des personnages charismatiques, une intrigue qui se monte douvement mais sûrement, et en plus il est instructif, s'attachant à montrer les choses dans leur complexité, avec les enjeux politiques (contrôle de la violence au sein de la province, etc.) et sans verser dans du manichéisme primaire ou autre.
Le dessin est également agréable.

Cependant, un petit détail est difficile à saisir : sans connaître le contexte historique, je ne vois pas en quoi l'ordre d'aller réparer les digues des fleuves met le fief de Satsuma en danger. j'imagine qu'on le comprendra rapidement... mais du coup on ne saisit pas vraiment l'impact de la nouvelle.
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Bp
Mangaversien·ne


Inscrit le : 08 Mai 2003
Localisation : Sur la Drina

Message Posté le : 16/03/05 17:49    Sujet du message: Répondre en citant

Exceptionnelement, voici, avec une semaine d'avance, mon texte Mangavoraces sur Satsuma 2. J'ai envie de vendre ce titre, exceptionnel, avant que l'actualité ne l'engloutisse.
Enjoy!

On sentait venir une oeuvre unique et lâ??on a pas été déçu. Le contenu de Satsuma est à lâ??avenant de couvertures sublimes, extrêmement travaillées et révélatrices dâ??un trait réaliste, mais également plein de vie, presque romanesque.

Le tome 2 fait office dâ??introduction à une tâche confiée aux samouraïs de Satsuma, celle dâ??aider un pays meurtri par des inondations. Il présente les circonstances qui amenèrent cette tâche à leur échoir, les réactions face à celle-ci et les événements qui se déroulèrent avant son accomplissement. Quatre histoires distinctes les unes des autres se détachent, bien que toujours étroitement liées à ces travaux de reconstruction.

Historiquement rigoureux, ce volume 2 ne se départit pourtant jamais dâ??un souffle épique indubitable et dâ??un visage humain effrayant de réalisme. Hiroshi Hirata a même lâ??audace de pimenter son récit avec un humour de qualité, présentant les proportions et le ridicule que peuvent prendre certains événements lorsque déformés par le bouche à oreille et le pouvoir de lâ??imagination humaine.
Cependant, lâ??idée qui sous-tend le récit de bout en bout reste lâ??honneur. Chose parfaitement logique eu égard au sous-titre de lâ??Å?uvre, Lâ??honneur des samouraïs. Cette « valeur » hautement respectée et souvent partagée par les hommes de lâ??époque est profondément encrée dans les mÅ?urs des samouraïs de Satsuma. Elle modifie les comportements et transforme quelque chose dâ??anodin en un bain de sang.
Hirata multiplie les séquences narratives mettant lâ??honneur en exergue. Pour commencer, il y a une scène pendant laquelle le conseil de Satsuma se réunit pour discuter lâ??ordre du shogunat. Les oppositions à la décision prise fusent, viriles, violentes, les égos sâ??affrontent, les regards se croisent avec dureté. Hirata retranscrit avec une justesse admirable, aidé par le lettrage français audacieux dâ??Eric Montesinos, tout ce qui se joue dans chaque parole, chaque acte et la tension presque palpable de la scène. On comprend parfaitement quel genre dâ??hommes étaient ces samouraïs, des barres de fer qui ne ploient jamais, sâ??imposant un code de vie dâ??une dureté incroyable. La vie est moins importante que lâ??honneur et seul le sang peut laver la souillure de ce dernier. En plusieurs morceaux, cette séquence est tout simplement un grand moment de Bande Dessinée, dâ??une maîtrise presque magique.

Plus loin, Hirata entreprend de se consacrer à la façon dont lâ??effort pour rassembler lâ??argent des travaux est consenti. Les effets consécutifs à la décision du conseil sont aussi traités et permettent à lâ??auteur de se focaliser sur des individus, des guerriers dont la détermination est prouvée par des actes insensés, la valeur de lâ??homme se mesurant à sa capacité à ne pas plier le genou. Certains passages sont incroyables, surtout lorsque que lâ??on sait quâ??ils se sont réellement déroulés, avec par exemple le Conseiller Hirata, qui, pour prouver que son corps peut se défendre même sans sabre, abat son adversaire avec sa propre côte, arrachée par un coup de sabre. Chaque page nous en apprend un peu plus sur la manière dâ??affronter la vie au quotidien chez les samouraïs.

Restent deux courts récits, chacun contant une anecdote de plus ou moins dâ??importance. La première montre un homme qui a du abandonner sa singulière famille pour aller aider aux travaux. Les rumeurs se propagent, déformant tout, le ridicule de certaines allégations devenant comiques. Pourtant, le dénouement nâ??a rien de drôle, malgré lâ??apparente légèreté de lâ??anecdote : lâ??honneur déforme tout et donne des proportions énormes à chaque chose. Ce passage est certainement le plus brillant de ce volume 2, parce quâ??au-delà des affaires dâ??honneur, il touche au cÅ?ur de lâ??être humain, sa soif dâ??amour mais aussi ses côtés les plus ridicules, son besoin de parler de lâ??autre et de le juger. Lâ??auteur donne une grosse claque au lecteur, son talent de conteur éclatant comme jamais. Difficile de détourner les yeux dâ??une telle capacité à construire une intrigue et dâ??une telle justesse dans la représentation dâ??événements pourtant si loin de nous.

Le volume se termine sur une histoire plus légère, montrant la reconnaissance dâ??un homme de bien face pour lâ??aide apportée par les samouraïs. Hirata oppose lâ??honneur à lâ??arbitraire des lois et les actes individuels face à celles-ci.

Satsuma sâ??impose donc comme un titre majeur, à suivre en 2005. Complémentaire à Lone Wolf and Cub, ce titre offre une autre facette du Japon médiéval, différente du traditionnel combat au sabre. Parce que les samouraïs, malgré le côté extrême de leur personnalité, étaient eux aussi des hommes.
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ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

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herbv
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Message Posté le : 26/03/05 17:57    Sujet du message: Chronique Répondre en citant



Après un premier volume époustouflant par son sujet, les samouraïs de Satsuma étant bien loin de lâ??image dâ??Epinal quâ??on a tendance à sâ??imaginer, et par son traitement avec une narration composée de plusieurs points de vue, de plusieurs unités de temps et de lieu sans oublier de nombreuses digressions didactiques, ce second volume va encore enchanter le lecteur.

Après avoir assisté à la fin des délibérations entre le seigneur du fief et ses principaux samouraïs et appris un peu plus sur le passé et les raisons qui poussent le shogun à essayer de piéger Satsuma, on assiste à la fin des luttes internes au clan, fin qui se fera dans le sang, ce qui ne surprendra personne. Ensuite, ça sera le long exode des futurs bâtisseurs de digue, ce qui donnera lâ??occasion à Horoshi Hirata, lâ??auteur, de nous raconter une anecdote bien sordide. Là aussi, on pourra constater que le déplacement d'une main dâ??Å?uvre turbulente ne pourra pas se faire sans morts. Câ??est quâ??on a un sens de lâ??honneur développé, pour ne pas dire exacerbé à Satsuma.

Dans ce volume, il y a une rupture assez importante avec le précédent tout en étant sa continuité. On perd de vue, même si on les voit de temps en temps, les personnages de Sakon Shiba et de Jûzaburô Gondô pour se focaliser sur celui du conseiller Hirata, l'homme qui réussira à sauver lâ??existence du fief de Satsuma en lui évitant de rentrer en dissidence. Cela a pour effet de nous proposer un volume bien plus statique, consacré en grande partie aux délibérations du conseil et ensuite aux préparatifs du départ dâ??un premier groupe de samouraïs bâtisseurs, puis de leur arrivée dans un fief pas franchement amical envers ses sauveurs.

Mais la lecture reste totalement captivante. Car le dessin est toujours aussi personnel, superbe même sâ??il nâ??est pas tout le temps bien maîtrisé, quâ??il est toujours débordant de vie. La narration est toujours aussi efficace avec ses nombreux apartés didactiques qui ne cassent pas le rythme, bien au contraire. A cela vient sâ??ajouter une édition francophone de toute beauté, aussi bien au niveau de lâ??adaptation graphique que des textes et dâ??une impression irréprochable, le tout étant proposé à un prix des plus corrects. Tous ces éléments confirment que lâ??on est en face dâ??une série hors du commun.
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Heimdall
Mangaversien·ne


Inscrit le : 28 Mars 2005

Message Posté le : 28/03/05 14:43    Sujet du message: Répondre en citant

salut Sourire

J'ai lu les deux tomes hier et je dois dire que j'aime beaucoup cette série. Le gros defaut que je reproche à Satsume, c'est que des fois c'est un peu confus et on a du mal a distinguer les différents personnages. A part ça je trouve excellent, je suis totalement absorbé par la lecture, je trouve ça passionnant surtout grace à la dimension culturelle de ce manga.
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
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Message Posté le : 03/07/05 14:57    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant



Le volume 4 est sorti et il est dans la lignée du 3. Il s'agit toujours d'un ensemble de petites histoires indépendantes qui tissent ensemble la fresque de Satsuma. Mais pas de découvertes sur la société féodale du Japon, cette fois. L'auteur s'intéresse plus à l'esprit, au comportement des samouraïs de Satsuma.

Si l'histoire est toujours aussi prenante et intéressante, la lecture de ce volume est assez difficile (comme avec les volumes précédents) car il n'y a pas réellement de fil conducteur ni d'unité de lieux ou de personnages. Sans oublier les nombreux visages qui se ressemblent et qui n'aident pas à une compréhension aisée. Mais pour qui n'est pas dérangé par ce genre de narration et de dessin, quel plaisir de lecture.

Par contre, le volume 4 est pas mal gâché par une note de fin de volume d'un certain Jean Karnac qui est totalement hors sujet. Elle nous vante d'une façon assez ridicule l'esprit des samouraïs sans aucun esprit critique et ressemble plus à de la (mauvaise) pub pour le bushido qu'à essayer de nous éclaircir sur la mentalité de l'époque. Outre des propos que j'ai trouvé assez confondant de crétinerie dans le cadre de l'histoire de Satsuma, il y a un lyrisme qui n'a rien à voir avec le manga et donne une impression de placage artificiel. Un petit exemple : "Fiers chevaliers au port altier, mais si proche de la fleur de cérisier, prête à tomber au moindre souffle de la brise matinale" (la faute d'orthographe sur "cerisier" est d'origine. A noter qu'elles sont en nombre assez important dans la note, histoire de la discréditer encore un peu plus). Il est évident que les samouraïs de Satsuma ont le port altier en creusant des tranchées ou en réparant des digues. Et ça leur ressemble totalement quand ils se lèvent avant l'aube pour taper sur des pieux comme des bêtes et quand ils mangent des patates qui font péter...

Avec cette note, on a l'impression de lire le texte d'un fan d'arts martiaux totalement omnibulé par les grands principes sans chercher à réfléchir un seul instant à ce qu'il y a derrière. Alors que la série Satsuma nous présente un point de vue intelligent sur la condition de samouraï, demande justement de réfléchir et de prendre du recul. Il ne s'agit pas de tout jeter mais de réfléchir sur le fait d'être samouraï, de ce que cela implique aussi bien au niveau individuel qu'au niveau de la société et de sa cohésion, des rapports de force et de mainmise d'une classe sur les autres. Hiroshi Hirata, le mangaka, nous montre aussi tous les petits arrangements qu'on peut faire avec sa conscience afin d'arriver à un compromis entre la théorie et la pratique et nous montre aussi la diversité des comportements et les composantes variées de la société japonaise à cette époque. Et au lieu de nous éclairer sur l'oeuvre, de façon à nous permettre d'améliorer notre compréhension de la société japonaise et d'élargir notre réflexion à nos propres sociétés, Jean Karnac nous fait un texte ridicule de naïveté et ne propose au contraire qu'un lavage de cerveau à la place d'une réflexion et d'apporter des éléments de discussion.

Pour ceux qui veulent lire ce fameux texte sur "L'esprit sacré de la voie du Samouraï et son universalité", son auteur l'a posté sur le forum d'Akata. A noter qu'il a été repris tel quel dans la version imprimée avec les fautes d'orthographe.
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Marie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Oct 2002
Localisation : Belgique

Message Posté le : 04/07/05 17:21    Sujet du message: Re: Mon avis Répondre en citant

Je viens de finir cet excellent volume qui me semble plus axé sur la voie spirituelle et philosophique du samouraï que les précédents justement, ce qui explique peut-être en partie ce fameux texte de fin très idéaliste il est vrai.
Mis à part cette vision sous euphorisants de "guerriers poètes", ce qui m'a surprise c'est le nombre de citations et de sentences venues du monde entier. On saute joyeusement du monde arabe à la Normandie en passant par la chevalerie chrétienne afin de justifier l'idéal du Bushido?? Et puis le film "Le dernier Samouraï" n'est pas la meilleure référence qui soit. Bref, ça ne semble pas très sérieux tout ça Confus

D'un autre côté, ce texte n'est pas le plus important puisqu'indépendant de l'oeuvre. L'adaptation et la traduction de cette série sont tout à fait excellentes par contre, c'est un réel plaisir de pouvoir en profiter Sourire

herbv a écrit:
... et quand ils mangent des patates qui font péter...

C'est rien que de la médisance! Ces délicieux tubercules sont un véritable bienfait des dieux Cool
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 04/07/05 17:57    Sujet du message: Re: Mon avis Répondre en citant

marie a écrit:
Et puis le film "Le dernier Samouraï" n'est pas vraiment une référence valable Confus

�a, je n'osais pas le dire, n'ayant pas vu le film et ne voulant pas me baser sur des propos de personnes qui l'ont vu mais j'ai trouvé ça aussi assez pitoyable Sourire.

Plus sérieusement, tu as raison en écrivant "cet excellent volume qui me semble plus axé sur la voie spirituelle et philosophique du samouraï que les précédents" mais je doute très fortement que l'auteur de la postface ait lu la série tellement ses propos n'ont rien à voir avec Satsuma. Je développerais dans ma chronique pour Mangavoraces le fait que ce volume 4 est plus orienté sur le comportement personnel, même spirituel dans certaines histoires, mais on ne peut pas dire que l'esprit des samouraïs en sort franchement grandit. Compromission, esprit borné, fanatisme, désobéissance sont plutôt présents tout au long du volume. Mais force morale, spirituelle, grandeur d'âme sont là aussi. Et c'est cette ambivalence que l'on peut avoir chez une même personne ou à l'intérieur d'un groupe qui fait de Satsuma une oeuvre d'une formidable qualité.

marie a écrit:
D'un autre côté, ce texte n'est pas le plus important puisqu'indépendant de l'oeuvre. L'adaptation et la traduction de cette série sont tout à fait excellentes par contre, c'est un réel plaisir de pouvoir en profiter Sourire

Tu as tout à fait raison sur ce point même si j'aurais quelques petites réserves techniques sur le rendu de certaines onomatopées. C'est de l'excellent boulot qui change des adaptations baclées de certains éditeurs actuels. Mais il n'en est que plus agaçant de voir un texte médiocre rabaisser le niveau général d'une formidable série.
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Vlad-Tepes
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Inscrit le : 06 Mars 2005
Localisation : l'ancienne Roumanie

Message Posté le : 04/07/05 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas encore lu ce 4eme volume, mais est ce que akata compte traduire les oeuvres précédentes de l'auteur ? car je sais qu'il ont une politique d'auteur voila tout, donc on ne sait jamais... Sourire
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Aniki
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Inscrit le : 23 Nov 2003

Message Posté le : 05/07/05 01:18    Sujet du message: Re: Mon avis Répondre en citant

herbv a écrit:
Mais il n'en est que plus agaçant de voir un texte médiocre rabaisser le niveau général d'une formidable série.


N'exagérons rien, ça reste une annexe à laquelle il ne faut pas spécialement accorder de crédit, écrite par une personne bien étrangère à l'oeuvre de l'auteur, dont la lecture n'est pas obligatoire ; je pense pas que ça fasse baisser la qualité du titre Sourire (et même pas du tome en question)
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minsk
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Inscrit le : 16 Oct 2003
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Message Posté le : 05/07/05 08:47    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, moi aussi je suis cette série avec grand plaisir (de toute façon dès que ça parle de Japon féodal avec classe et intelligence j'en suis).
Il y a une chose que j'ai à rajouter au tour d'horizon très complet que vous avez tracé (quel boulot Herbv, quand tu aimes tu ne comptes pas !), c'est la façon dont les samouraïs de Satsuma traduisent finalement la notion d'honneur en actes très variés voire contraires. Par exemple, dans le volume 3, quand le samouraï à cheval vient provoquer les samouraïs de Satsuma qui s'entraînent en leur disant qu'ils devraient s'excuser d'effrayer les paysans. La notion d'honneur va les pousser à accepter sans broncher, conformément au serment qu'ils ont fait à Hirata avant de partir. Mais quand Gondo va finalement étriper l'insolent, tout le monde va trouver ça normal et le soutenir car il a défendu son honneur, alors que quelques secondes auparavant il était vital d'être stoïque.
Je pense que l'auteur veut nous montrer que, comme toute valeur, l'honneur peut s'interpréter de différentes façons selon les évènements et que les hommes plient ce concept apparemment limpide selon leurs besoins du moment. Il n'y a pas d'absolus applicables tels quels dans ce bas monde.
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Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence alors tais-toi (proverbe arabe)

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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 05/07/05 10:00    Sujet du message: Re: Mon avis Répondre en citant

Aniki a écrit:
je pense pas que ça fasse baisser la qualité du titre Sourire (et même pas du tome en question).

Effectivement, je me suis mal exprimé, je pensais à l'adaptation française du titre, pas à l'oeuvre en elle-même. Par contre, je pense réellement que ça fait baisser la qualité de l'adaptation de ce volume car on reste sur une sacré fausse note qui laisse sur une impression de déception.

Certes, il ne faut pas accorder plus d'importance que cela aux bonus mais cela fait partie de l'édition et, à ce titre, joue sur l'appréciation globale de celle-ci. Prenons l'exemple inverse avec Ping-Pong où des formidables bonus sont venus rehausser une série excellente. Le plaisir de lecture a été augmenté grâce aux bonus. Ici, le plaisir de lecture a été diminué. A la limite, le conseil que je pourrais donner est de ne pas lire la post-face du volume 4 de Satsuma.
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 27/11/05 12:40    Sujet du message: Chronique Répondre en citant



Voici la fin de la série Satsuma. Enfin, peut-on réellement parler de fin alors quâ??il sâ??agissait dâ??un ensemble dâ??histoires disparates concernant lâ??édification de digues par un millier de samouraïs de Satsumaâ?¦ Dâ??ailleurs, lâ??auteur avait songé à écrire une suite qui nâ??a toujours pas vu le jour plus de vingt ans après. Dans ce dernier volume, nous avons droit à un autre aspect des difficultés rencontrées lors de la réalisation des travaux : avoir un millier dâ??hommes vigoureux vivant une totale misère sexuelle nâ??est pas sans poser un certain nombre de problèmes, surtout quand les représentants du shogun sont là pour ajouter de lâ??huile sur le feu : Viols suivis de meurtres, manoeuvres déloyales, amour impossible, abstinence de plus en plus mal supportée, masturbation, femmes réduites à lâ??état dâ??objet sexuel, pauvreté absolue mais aussi personnalités hors normes sont donc au programme. Et un épilogue faisant le point sur la situation actuelle et le souvenir de ce combat sans guerre entre Satsuma et le shogounat complété par un petit bonus historique viendra artificiellement mais agréablement clore la série.

Hiroshi Hirata aborde un sujet peu en adéquation avec lâ??idée magnifiée que lâ??on peut se faire des samouraïs et de la voie du bushi : le sexe et ses complications, aussi bien morales que politiques dans le cadre des travaux de reconstruction. Une fois de plus, le comportement de ces guerriers est tout sauf honorable entre un représentant du shogun qui viole les jeunes femmes pour faire porter le chapeau de ces crimes au fief de Satsuma, rapidement conscient de cette manÅ?uvre, dans un but de générer des charges financières encore plus lourdes à supporter. A cet aspect politique de lâ??histoire vient se greffer un développement intéressant sur les problèmes de lâ??abstinence sexuelle chez les samouraïs, des femmes achetées pour servir de jouet sexuel. Malheureusement, il sera vite abandonné au profit dâ??une fable sur une femme dâ??exception qui de simple prostituée deviendra le guide spirituel dâ??un groupe de 15 samouraïs de Satsuma. Si lâ??histoire est très plaisante à lire, elle nâ??en reste pas moins très anecdotique et prend trop de place dans le volume.

La série sâ??achève donc dans la continuité. Après deux premiers volumes excellents, lâ??auteur montre quâ??il nâ??aura pas su maintenir la même profondeur tout au long de la série, préférant illustrer les difficultés rencontrées lors des travaux de Satsuma par différentes histoires sans lien narratif à un traitement réaliste issu des gekiga. pouvant même être assez sordide de compromission, a souvent été abandonné au profit de contes plus légers au lieu dâ??approfondir les relations sociales, politiques, psychologiques. Manifestement, comme cela transparaît dans lâ??épilogue, Hiroshi Hirata semble avoir changé dâ??avis en cours de route, préférant rappeler aux japonais du XXème siècle lâ??existence de ce drame plutôt que de construire une charge féroce envers le bushido. Il sâ??ensuit, certes, une Å?uvre intéressante car la retranscription dâ??une certaine réalité des évènements, semblant être le socle des différentes histoires, reste peu homogène dans sa réalisation, incomplète et laisse le goût amer de lâ??inachevé, dâ??un potentiel mal exploité. Vous ajoutez à cela un véritable carnage sur les pages couleurs et les onomatopées (à la Lamentations de lâ??agneau 4) dans la version française et câ??est un peu désolé que l'on referme le livre.
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michael
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Localisation : alsaco-moselane

Message Posté le : 27/11/05 16:21    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai prévu de lire la séri, même si ce n'est toujours pas fait, en attendant je poste un message pour te féliciter hervb pour tes textes sur Satsuma, très complets, inspirés sans tomber dans le lyrisme, faisant en plus preuve d'une rigueur non accompagnée de lourdeur.
Bref, tu m'as donné très envie de lire tout ça, et ça a fait plaisir de lire des choses intelligentes Sourire
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"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
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