Yawara : Judo Girl,tu attaques, Judo Girl !

[Cyril]

Je ne trouve pas qu'elles soient toutes moches : sans être un méga-canon, Yawara est plutôt jolie ; Marilyn n'a pas un visage top mais a d'autres atouts ; Sayaka est jolie, de même que d'autres membres de son club. Ce n'est pas du fanservice de shônen manga façon Fairy Tail mais, dans le style d'Urasawa, il y a plusieurs jolies filles.

[Cyril]

Un tome 10 plombé encore une fois par l'attitude du grand-père, toujours plus insupportable et manipulateur. Même s'il a des moments rigolos, son assurance et le fait que les événements lui donnent souvent raison le rendent parfaitement antipathique et rendent surtout agaçant le fait que Yawara ne l'envoie pas bouler autant qu'elle le devrait : elle proteste verbalement, agit de sa propre initiative pour trouver un travail mais ça s'arrête là. A la fin du volume, elle dit à l'entreprise qu'elle veut rejoindre : "je vais me débrouiller pour qu'il accepte mon choix". Mais elle est majeure et vacciné !!! Et accessoirement, elle a encore ses parents - au moins sa mère vu que le père est aux abonnés absents. Le vieux n'a aucun moyen légal de l'obliger à faire ce qu'il veut si elle ne le veut pas ! C'est quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs souvent dans les mangas, ces enfants/ados que les parents obligent à faire ce qu'ils veulent, qui protestent souvent verbalement mais qui, au final, s'y soumettent (une des rares exceptions que je vois, c'est Santana qui, dans Captain Tsubasa world youth, dénonce publiquement son père adoptif et parvient ainsi à s'en libérer) ; et c'est vraiment agaçant !

Ceci mis à part, j'ai bien aimé la phase de recherche d'emploi de Yawara : la différence entre ses attentes et celles des entreprises est amusante. Et l'entreprise qu'elle choisit est sympathique, avec la maladresse et la bonne volonté de ses dirigeants. L'importance qu'elle a dans ce volume me fait espérer qu'Urasawa ne l'a pas développée pour rien et que Yawara la rejoindra bien dans le prochain volume.

[Tuc]

En fait, il y a un running gag persistant dans Yawara que j'ai fini par trouvé drôle à force : c'est qu'en fait personne ne comprend jamais ce que pense ou souhaite Yawara, mais vraiment personne, que ça soit son grand-père (enfin lui surtout s'en fout), Kamatsuri (lui veut surtout coucher avec elle), le journaliste (lui veut la voir s'épanouir dans le judo) ou même ses amis, fujiko en tête (qui veut les voir réussir ensemble au judo)
Je ne parle même pas de sa mère à la poursuite du mari qui s'en fout de sa fille, mais dans les entreprises aussi ils ne comprennent pas, ne cherchent pas vraiment à comprendre non plus

C'est marquant en particulier lors du tournoi national, quand elle fait la tête pendant les premiers matchs ou ou quand elle sourit pendant la finale, personne ne comprend la vraie raison

Après elle aussi ne communique jamais sur ce qu'elle ressent et se laisse souvent porter ou manipuler, selon son degré de résistance

En tout cas cette répétition a fini par me faire sourire, même si je continue à trouver problématique l'attitude des adultes qui gravitent autour d'elle
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[Cyril]

Yawara est claire et sincère... avec son grand-père. Le problème, c'est que, de tous ses proches, c'est celui qui se fiche le plus de ce qu'elle veut. Ca n'a pas dû l'encourager à avouer franchement ce qu'elle veut aux autres.

Matsuda est davantage à son écoute : il a voulu l'aider à arrêter le judo parce que c'est ce qu'elle voulait, tout en souhaitant lui-même qu'elle continue. Il l'a aussi aidée à entrer dans l'université de son choix.

On notera d'ailleurs que Yawara n'est pas la seule dont les envies sont ignorées parce que les autres personnages ne pensent qu'en fonction de leurs propres envies et ne cherchent pas à savoir ce que veulent les autres : Kamatsuri veut juste coucher avec toutes les filles qu'il croise (et Yawara en particulier) mais Sayaka (soutenue par ses parents) veut absolument l'épouser. Kuni harcèle Matsuda sans tenir compte de ses sentiments.

[sushikouli]

Vous continuez toujours à prendre la série au premier degré ?

Dans son nouveau livre consacré à Urasawa Alexis Orsini, citations de l'auteur à l'appui, confirme bien que Yawara était conçu comme une parodie des manga commerciaux de l'époque.
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.

[Tuc]

Ah, ok

Alors ce n'est ni drôle ni franchement intéressant comme parodie. Le trait n'est dans ce cas pas suffisamment exagéré pour l'entendre ainsi, tout le monde se prend trop au sérieux. Qu'il veuille prendre le contre pied de ce qu'il fait ok, mais dans ce cas il faut pousser le curseur. Il est vrai qu'une héroïne qui ne veut pas être une héroïne c'est original, mais ça s'arrête là

Si ce n'était pas la dernière série d'Urasawa que je n'ai pas (en dehors d'Asadora que j'ai décidé de ne pas prendre) j'arrêterai après ce que tu me dis, car trouver ça moyen c'est une chose, apprendre que l'auteur a fait exprès c'en est une autre
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[Cyril]

Un tome 11 très axé judo puisqu'essentiellement consacré aux championnats du monde qui se déroulent dans l'ancienne Yougoslavie. Un championnat du monde difficile pour Yawara, qui peine à chaque match, non parce que ses adversaires sont plus fortes mais, comme à Séoul mais de façon amplifiée, pour des raisons psychologiques. Cette fois-ci,c'est en effet Kuni qui est le personnage détestable du volume et déstabilise Yawara en lui faisant croire que Matsuda, absent du championnat pour des raisons familiales, ne s'intéresse plus à elle ; par ses manigances et ses coups bas, elle préfigure ainsi de plus en plus Choko dans Happy.
Le prétexte à la déstabilisation de Yawara n'est pas très intéressant mais la situation elle-même et ce qu'elle entraîne le sont. Voir Yawara si faible n'est en effet pas habituel et crée un vrai suspens pour le match annoncé en fin de volume.

[Gemini_]

Je suis mitigé quant à ce tome 11. Il aurait pu être excitant et pleinement satisfaisant, mais le mangaka préfère mettre des bâtons dans les roues à ses personnages. Ce qui arrive à Fujiko est parfaitement raccord vis-à-vis de son tempérament habituel, il est encore trop tôt pour elle. Par contre, la situation de Yawara me paraît là plus pour rajouter artificiellement des enjeux ; elle est bien trop forte pour sa propre série, aucune de ses adversaires ne représente plus ni un obstacle ni une motivation suffisante. Oui, cela peut aussi servir à lui faire prendre conscience de ses sentiments, mais Naoki Urasawa ne semble pas dupe, puisqu'une pluie de tuiles s'abat sur le pauvre Matsuda pour l'empêcher d'arriver jusqu'au stade... Tout cela pour retarder l'inévitable. C'est un peu trop gros à mon goût.

Et Kuni a une personnalité détestable, érotomane, idiote, et menteuse. Là encore, ce personnage ne paraît exister que pour créer des difficultés supplémentaires autant qu'inutiles.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à  "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[Cyril]

[Cyril]

Yawara 12 : le premier chapitre clôt la finale du championnat du monde, sans véritable surprise mais de façon assez jouissive tant le tome 11 faisait traîner la situation en longueur. Ce n'est pas pour autant que la situation amoureuse de notre héroïne se règle rapidement parce qu'il faut bien entretenir les diverses rivalités amoureuses - comme on le voit d'ailleurs en fin de volume - et les quiproquos et tensions que cela engendre.

Kuni était le personnage détestable du tome 11. Retour au grand-père cette fois-ci, qui offre une nouvelle possibilité de faire ce qu'elle veut : un tournoi (en théorie classique mais bien entendu truqué), qui occupera l'essentiel du volume et opposera l'université de Matsuba à une équipe... française venue faire un stage au Japon.
Bon, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Yawara, qui tient régulièrement tête à son grand-père oralement, ne pense jamais à passer à l'acte. Elle est majeure, elle doit avoir de l'argent de côté suite à ses différentes victoires et elle a un employeur : elle n'a pas besoin de lui ou de son autorisation, elle n'a pas besoin de le convaincre, ce qu'elle s'acharne pourtant à faire de même que tous les autres protagonistes. Et aucun de ceux-ci, son employeur comme ses amis, ne lui suggère jamais de faire ce qu'elle veut et de simplement se passer de son accord ! Même si je sais bien que c'est le Japon des années 80-90, j'ai quand même du mal à comprendre (c'était un peu la même chose dans les mangas de Rumiko Takahashi, y compris quand, comme dans Ranma, les personnages n'hésitaient pas à tabasser leurs parents). Je rêverais plutôt d'une attitude comme celle de Santana que j'avais déjà évoqué plus haut (bon, il faut reconnaître que son père adoptif y allait encore plus fort que Jigorô).

Ceci dit, ce tournoi a le mérite de nous offrir de beaux moments d'amitié entre les personnages féminins : toutes les amies de Yawara (y compris Ito, qui a enfin compris ce que Yawara voulait vraiment) veulent l'aider à atteindre son objectif ; quant à Yawara, elle tient avant tout à ce que ses amies s'amusent dans leur dernier tournoi en équipe pour en garder de beaux souvenirs. Cela permet plusieurs passages touchants, au milieu d'autres plus comiques (j'aime bien l'entraîneur français) et de la tension due aux conséquences du résultat.

[Tuc]

le seul moment qui m'a intéressé, c'est quand Jigoro finit par être du côté de Fujiko parce qu'elle met en pratique son judo, c'est cohérent et même si ça ne va pas avec ses objectifs, au moins il reste logique avec lui-même

En dehors de ça les reproches sont globalement les mêmes, personne ne s'écoute et personne n'écoute les autres dans ce manga (même l'héroïne quand elle dit aux autres de s'amuser, elle n'a pas compris qu'elles faisaient ça pour elle), c'est toujours assez grossier là où je trouvais que dans Happy c'était mieux décrit

Il y a quand même le retour de la Grande Rivale™, ce qui peut amener un nouveau souffle
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[Gemini_]

Yawara reste une série paradoxale, certains personnages ont des comportements imbuvables juste pour le plaisir d'emmerder le monde (et empêcher l'action d'avancer), l'auteur abuse d'astuces éculées pour créer de l'enjeu car son héroïne est trop forte, cette-dernière n'a pas réellement son mot à dire (même si elle s'en sort globalement bien malgré son grand-père),... et en même temps, je ne peux pas m'empêcher d'apprécier ma lecture.
Bon, certains passages sont réellement insupportables, comme les innombrables tentatives pour empêcher Matsuda d'arriver au gymnase (entre les tomes 11 et 12). Mais voir Yawara prendre un certain plaisir au judo - notamment à travers ses relations avec Jodi et Fujiko - et surtout, que le grand-père en vienne à réellement aider ses élèves et à vouloir leur succès même si cela va à l'encontre de ses plans, je trouve cela plaisant. Je suis bien parti pour lire la série jusqu'au bout, et ce n'était pas gagné
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- Ça correspond à bon !

[Cyril]

J'ai beaucoup aimé le tome 13 de Yawara : on y voit celle-ci faire ce qu'elle aime dans l'entreprise qu'elle a choisie, avec le soutien de ses proches qui l'aident à dissimuler son activité à son grand-père sans que celui-ci ne puisse faire grand chose et ça fait plaisir - même si, bien sûr, elle finira par retourner faire du judo parce que le titre reste un manga de judo.
Il contient aussi beaucoup de suspens, dans des domaines et pour des personnages variés : amour, travail, judo ; pour Yawara, Sayaka, Kazamatsuri, Hagoromo (un bon personnage de looser, qui devient plus attachant au fur et à mesure de l'avancée dans la lecture du tome)... Le tout s'entrecroise de façon très réussie, avec beaucoup d'humour et sans temps mort.

[Tuc]

Je me rends compte à la lecture de ce tome (et en repensant au reste de la série) qu'Urakawa a bien fait de ne pas rester sur le sujet de l'humour (Yawara n'est que rarement drôle je trouve, alors même qu'il cherche à parodier le style Shonen d'après Sushikouli et l'interview qu'il avait lu) et plutôt sur celui du thriller, parce que par moment, et ça a été le cas dans ce tome, on retrouve un peu ce talent dans le suspens qu'il peaufinera plus tard.

Le passage ou Yawara doit arriver à l'heure, avec l'alignement des astres pour que tout se fasse, qui est un peu une redite d'une scène précédente (mais qui était lourdingue avec le conducteur de taxi) mais se passant suffisamment différemment pour justifier sa présence, ça fonctionne
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[Gemini_]

Je trouve le suspens plus lourd qu'autre chose dans Yawara. Ou, du moins, le suspens entourant la possibilité pour l'héroïne de participer ou non à chaque combat, et dans les meilleures conditions possibles. Tout ce que j'arrive à voir dans ces scènes, c'est un mangaka cherchant à tout prix à retarder l'inévitable, pour ne pas que sa série aille trop vite. Cette capacité à rechercher toujours de nouveaux obstacles ressemble donc plus à une fuite en avant, à une tentative désespérée de sa part pour apporter des enjeux extra-sportifs et s'assurer que sa série durera le plus longtemps possible. A un moment donné, tous ces détours sont plus frustrants que réellement palpitants.
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