[EDEN] it's an endless world!

[taikun]

ca y est , j'ai tout les eden sauf le 3 et 4 , sont vraiment dur a trouver mais d'apres virgin la defense , ils seront reedites avant juin
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Le (Re)retour de Ryu Fujisaki, auteur de Hoshin et Shi Ki , Stray Souls chez Pika Edition en 8 tomes

Fondateur www.tokyo-hajime.fr

[shun]

he ben, beaucoup de réedition avant japan expo du côté de gc ... planète dispo en mai, mars idem, et maintenant eden!
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[crepp]

Au sujet de la fameuse cassure dans le tome 8, je suis assez étonné qu'elle marque autant les esprits. Endo a déjà fait le coup d'un changement. Dans le tome 1, le passage du premier chapitre au second est tout de même amené de manière brutale.
Pour en revenir au tome 8, j'ai pris cette "cassure" comme une parenthèse. Elle ne m'a pas posé de problème pendant la lecture.
Par contre ce qui m'a choqué, c'est le changement de ton, avec l'arrivée d'un humour lourdingue dans les propos, mais aussi dans la représentation graphique de cet humour.
Sinon Eden reste toujours un grand moment, merci Tibou

[petitboulet]

ben la cassure du tome 1, je l'ai pris comme une introduction générale: une petite nouvelle pratiquement independante qui donne une idee du monde auquel on va avoir affaire...

celle du tome 8 fonctionne (ou plutot ne fonctionne pas:) ) sur plusieurs niveaux:

1)abandon brutal des themes qu'Endo developpe depuis le debut (y compris dans le chapitre 1 d'ailleurs)

2)changement tout aussi brutal de traitement ( le coté humour qui arrive avec autant de subtilité qu'une charge de panzers, alors qu'avant il y avait quelques touches legeres qui egayaient le recit)

3) passage brutal a une histoire d'amour, mais la par contre ca ne me pose pas de probleme, qu'Endo change de genre regulierement me conforte dans l'idee qu'Eden est un manga d'une richesse extraordinaire.

voila pourquoi la cassure est maladroite a mon gout: au tome 1 on change de personnage principaux; mais le propos et le traitement restent les memes, de meme que le passage d'un recit de guerilla dans les premiers tomes a un polar violent dans les suivants. ca passe parce que tout n'est pas chamboulé. Ici, tout bouge pratiquement d'une page a l'autre, c'est trop artificiel.

et de rien, creppinou
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back on the blog

[Spawn]

durer longtemps ... oui ca semble probable vu les evenements que l'on ne peut regler d'un coup de baquette magique (mais le peut on reellement ? C'est sans doute beaucoup trop proche de la realité pour que cela soit possible. Pour moi la seule fin possible (meme si je ne la souhaite pas) me parait etre la mort des 3 personnages principaux Elia, Sofia et Kenji ou alors de Enoa... comme pour tourner une page et laisser le conflit entre le propater et le nomad continuer sans conclusion envisageable ... ). Mais franchement si c'est pour avoir des tels moment de lecture, des volumes j'en demande encore beaucoup d'autres (on ne sait meme pas encore qu'elle est le vrai role de "Mana" l'intelligence artificiel autour de qui c'est joué les 6 premiers volumes) .... Ce qui est impressionnant c'est comme avec Eden, Endo touche a tout les themes .... et certainement les pires de l'espece humaine.... Et puis avec Eden il y a cette sensation d'etre sous pression a tout les pages ... On ne peut pas veritablement s'attacher à d'autres personnages que les principaux car on ne sait jamais si ils vont survivre la page d'apres .... Pour ce volume lui-meme [SPOIL DU VOLUME], le retour de Sofia et Kenji est un moment de bonheur, surtout enmener par un tel scenario et une tel mise en scene... Lorsque Sofia apparait on se dit que Kenji n'est pas loin, et son entrée en scene est du grand art ... il est toujours le cauchemar des Aions ... Heureusement que le volume 10 ne tardera pas... et je vous deconseille de lire le petit resumé du vol 10 a la fin du volume ... il en dit un peu trop a mon gout ... Bref Eden c'est toujours aussi grandiose (on aurait tendance à l'oublier vu le rythme de sortie)
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Le Go est sans fin.
on ne peut qu'y avancer pas à pas, recherchant la lumiere.
Le labyrinthe du go me tient pour toujours.
Je n'ai pas encore atteint le coup divin...

[Laotzi]

(spoils)

Ceux qui sont lu ma chronique de mangavoraces savent que jâ??ai adoré ce volume 9 dâ??Eden, que je place au même niveau que le volume 3. En effet, quel tome jouissif ! Quel plaisir de lecture énorme ! Endo nous surprend complètement en plaçant son action dans un ailleurs géographique, en pleine rébellion du peuple ouïgour. Je ne vais pas revenir là-dessus trop longtemps, puisque jâ??ai déjà donné mon avis dans ma chronique mais il est vraiment étonnant de voir à quel point lâ??auteur arrive à éviter tous les écueils propices à ce sujet brûlant. A aucun moment, il ne cède à la sensiblerie pour la cause ouïgoure, à aucun moment, il ne cède non plus à une quelconque tentative de justification pour la prise dâ??otage (et ce, notamment parce quâ??il ne fait aucun flash-back sur le passé de Marie-Anne : jâ??attends la sortie du volume 10 pour revenir là-dessus dans le sujet flash-back et mangas parce que câ??est tout à fait intéressant mais que ce volume ne risque de faire complètement sens quâ??avec le prochain).

Endo ne fait que nous montrer, ou plutôt, nous jeter en pleine figure, lâ??obscénité de lâ??espèce humaine. Obscénité de la Chine et surtout du Propater qui cherchent à dominer politiquement, économiquement le peuple ouïgour. Obscénité de ces preneurs dâ??otages qui se servent de ceux-ci comme bouclier. Obscénité dâ??Enoa qui, à des milliers de kilomètre, esquisse un sourire satisfait en constatant que le massacre de la répression du Propater est diffusé à la télévision française. Obscénité même chez Kenji qui ne sauve que Marie-Anne sans aucun problème de conscience, laissant ses amis mourir devant leurs yeux. Obscénité surtout, bien entendu, du Propater qui réprime sans aucun état dâ??âme la prise dâ??otage en sacrifiant sans remords tous les otages et tous les terroristes. Obscénité, enfin, dans la destruction dâ??un village ouïgour et dans lâ??élimination de tous ses habitants.

On remarque avec intérêt que dans le monde dâ??Endo, ce nâ??est pas tant la Chine qui y est «accusée » ou mise en scène ici (le peuple ouïgour vivant dans le Xinjiang, une province autonome de la République Chinoise), mais le Propater. On peut alors se demander que représente le Propater pour lâ??auteur, dans ce monde futuriste qui est à la fois un miroir de notre monde contemporain et une projection pessimiste du futur proche ? Dâ??un point de vue concret, câ??est avant tout une organisation armée mondiale qui est née après la propagation du closure virus pour répondre à lâ??incapacité de lâ??ONU. Mais, loin dâ??être une organisation qui protège véritablement les citoyens, lâ??auteur en a fait une entité qui oppresse et cherche à tout contrôler. Par là, on a donc lâ??impression que le Propater est le symbole de lâ??uniformisation du monde, de la tentative de contrôle des cultures et de lâ??économie. Que ce soit face aux indiens de Cachua ou face aux ouïgours de Marie-Anne, le Propater cherche à soumettre ces peuples, à nier leurs cultures, à leur enlever leur autonomie économique et politique. Le Propater, câ??est ainsi cette propension du monde actuel à sâ??uniformiser, à se globaliser, à exercer un contrôle de plus en plus prégnant. Mais aussi la représentation de cette aspiration de plus en plus présente à être en sécurité, quitte à renoncer à une partie de sa liberté, de cette illusion à croire quâ??en marchant au pas, tout ira mieux. Câ??est enfin, bien entendu, le symbole de lâ??oppression des forts sur les faibles, des dominants sur les dominés. Ce thème-ci est plus que jamais au cÅ?ur de ce volume.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce tome 9 dâ??Eden. Notamment sur ce nouveau personnage savoureux quâ??est Marie-Anne. Elle représente, dâ??ailleurs, peut-être la quintessence du scepticisme et du pessimisme dâ??Endo, car elle échoue totalement dans ce volume, voyant tous ses amis mourir, voyant sa cause en partie discréditée, pour finir avec le Nomad, autrement une organisation plus ou moins alliée à Enoa, dont nous savons quâ??il est loin dâ??être tout blanc. A travers ce personnage attachant, symbole de cette lutte contre lâ??uniformisation, Endo pointe à la fois toutes les difficultés et toutes les contradictions dâ??un tel combat et dâ??une telle attitude. Loin de tomber dans le sentimentalisme ou le politiquement correct, Endo semble nous montrer que la voie généreuse de Marie-Anne nâ??est pas exempte de contradictions, mais semble surtout inefficace. Câ??est là que lâ??ont voit tout le pessimisme de lâ??auteur. De même, sa confrontation avec Kenji, dans cette magnifique scène assez silencieuse lorsquâ??ils voyagent pour rejoindre le Nomad, est tout à fait édifiante. Au discours humain et sincère de Marie-Anne, Kenji répond par un : « lâ??avenir des japonais, je mâ??en branle ».


(fin spoils)

***mode historien on*****

Pour finir, nâ??allez pas croire que la rébellion Ouïgoure serait une invention de lâ??auteur, ou un simple miroir des tchétchènes. Absolument pas, puisque ce séparatisme ouïgour (et le peuple bien entendu) existe tout à fait. Je vous enjoint à jeter un coup dâ??Å?il à ce lien vers un numéro des cahiers dâ??études sur la méditerranée orientale et le monde turco-iranien consacré justement aux Ouïgours : http://cemoti.revues.org/sommaire13.html Lâ??ensemble des articles sont intégralement consultables et sont dâ??un très grand intérêt, puisque je me doute que la quasi-totalité des gens nâ??ont jamais, ou si peu, entendu parler des ouïgours avant la lecture de ce tome dâ??Eden (câ??était à peu près mon cas également : je connaissais le nom et jâ??en avais seulement vaguement entendu parler). Ils nâ??ont hélas pas de leader du charisme et de la dimension du Dalaï-lama susceptible dâ??intéresser un (tout) petit peu les médias.
Par ailleurs, depuis 2002, le mouvement islamique du Turkestan oriental (et non pas mouvement islamiste, ce qui n'a pas du tout la même signification), dont le leader est Hasan Mahsum, a été placé par le département d'Etat sur la liste des entitées considérées comme liées au terrorisme. Puis le 11 septembre 2002, cette organisation a été inscrite par le conseil de sécurité de l'ONU sur la liste des organisations terroristes, à la demande de la Chine et des Etats-Unis. Ca laisse assez perplexe...

******mode historien off*******
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"Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. (...) Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse." Victor Hugo, Napoléon Le Petit.

[Ben2]

Bonjour tout le monde! Pour un premier message ce sera Eden, donc!

Je suis cette série depuis le début et la trouve toujours très forte, et ce sur tous les plans! Narratifs, graphiques, au niveau de l'atmosphère, du propos...
Ce tome 10 m'a encore "horrifié" avec toutes ces morts de persos si attachants malgré leur passé! Endo n'y va jamais par quatre chamins!!! Enfin cela dépend, ah ah ah!

D'ailleurs j'ai eu bien peur que Kenji y passe aussi, mais ouf quel soulagement! c'est assez rare de voir des persos "que" blessés chez lui!
Quand à la mère d'Elia, eh ben, je n'aurais imaginé son devenir lorsque j'ai lu le premier tome il y a une éternité autant dire...

La nouvelle flic est super intéressante, je trouve, encore un nouveau perso attachant qui va y passer ou pas?

Sinon, c'est vrai que ce saut de trois ans est "bizarre" mais c'est un choix narratif qui m'a plu à vrai dire. On ne s'éternise jamais trop sur un sujet chez Endo, donc faire un pas plus loin dans le temps, c'est pas plus mal.


Mais par contre, il y a un truc de très énervant chez GC vraiment énervant, oui!
C'est la qualité! Cà et d'habitude je ne crie pas trop même si je le pense, mais là c'est abuser, ce sont les cases inversées par rapport à l'éditon jap! En choisisant la version occidentale (ce qui ne me rebute pas : voir quartier lointain ) on se doit qu'en même de faire les changements qui s'imposent! Car le type qui lit sur sa montre 10h20 et nous l'nverse... à moins que ce soit le contraire, désolé j'ai pas le tome sous la main...
Autre fait: vous voyez beaucoup de gens qui se serent la main...gauche! Marrant dans les manga Eden de chez GC, c'est le cas...Je vous parle pas de certains caractères dont on a même pas pris la peine de retourner dans le décor pour quelques cases!

Pour le prix, là, c'est abuser!

D'accord, pour angel heart, l'édition et parfaite, et là j'accepte de payer ce prix, mais là c'est un peu moyen quand même

Ceci dit, Eden est toujours aussi bon, et c'est là l'essentiel! Amen!
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"Toutes les formes de vie se valent, qu'elles soient humaines, animales ou robotiques. L'humanisme anthropocentrique a fait son temps, l'humanité a atteint ses limites" Oshii

[J]

[Ben2]

Arf, si je m'attendais à cette réponse!
Là, c'est sûr, si on joue sur les mots...
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"Toutes les formes de vie se valent, qu'elles soient humaines, animales ou robotiques. L'humanisme anthropocentrique a fait son temps, l'humanité a atteint ses limites" Oshii

[Taliesin]

Je viens de relire le volume 8 car je n'ai plus beaucoup de souvenir de ce dernier à part les scènes au lit de Elia et Helena, avant d'attaquer le volume 9. Je ressens bien cette coupure de l'histoire d'un coup comme le dit petitboulet. Ca va vraiment trop vite d'une page à l'autre, elle le prend dans ses bras car Elia est déprimé du meurtre et page suivante elle n'a plus de haut O_o

De plus comme le dit petitboulet ca casse totalement le récit. Personnellement je n'achete pas Eden, on me les prête et justement parce que le volume 9 arrive j'ai du tout relire du début car après le volume 8 je n'avais plus beaucoup de souvenirs de l'histoire alors que d'habitude j'ai toujours des petites bribes... mais là une cassure trop nette. Puis l'humour n'est pas très fin ^^;

Maintenant je suis prête à attaquer le volume 9 mais j'ai eu l'impression que Manuella et Pedro sont super vite passés à la trappe avec la cassure hop oubliés O_o. Enfin c'est mon avis mais j'ai trouvé Pedro et son amour fou pour Manuella très touchant

[Taliesin]

Bon, j'ai oublié de poser la question mais voilà.

Dans le résumé de génération comics au début des volumes, il est dit qu'Hana et Enoa sont frère et soeurs. Or, lorsque j'ai relu le premier volume Chris dit à Rain "je te confie mon fils" et seul Enoa a des souvenirs de son père et sa mère...

[omikun]

Si ta question est de savoir si Hana et Enoa sont frère et soeur la réponse est non. C'est une erreur qu'a fait GC dans son résumé
Ils ont été élevé ensemble mais c'est tout, d'ailleurs on ne sait pas grand chose sur Hana et sa famille,... où je ne m'en rappelle plus , il faut que je refeuillette ça...

[Taliesin]

C'est bien ce qu'il semblait... GC a mal foutu son résumé sinon pour Hana on sait qu'elle a une soeur à la fin du volume 1. Puis c'est tout.

[Laotzi]

Revenons plus en détail sur ce déroutant volume 10. Jâ??ai déjà évoqué un certain nombre de choses dans ma critique sur mangavoraces (de même que Herbv) mais je voudrais en développer dâ??autres (ou approfondir certaines à lâ??occasion). Comme dâ??habitude, excusez la longueur excessive et le caractère parfois confus de ce qui suit.

MEGA SPOILS EDEN 10


Tout dâ??abord, revenons sur les deux évènements les plus marquants de ce tome, et sans doute les plus réussis, à savoir la mort de Marie-Anne puis celle dâ??Helena. On peut dâ??ores et déjà remarquer que leur traitement est très différent, mais dans les deux cas tout à fait différent. Déjà, autant concernant Marie-Anne, câ??était plus ou moins prévisible, ou en tous les cas pas plus étonnant que cela, il en est tout autre concernant Helena. Surtout, la mort de Marie-Anne est mise en scène sur deux superbes planches muettes, où on la voit descendre dans le vide avant dâ??exploser sur une troisième planche. Celle dâ??Helena est évoquée sur quelques cases lapidairement, sans différence par rapport à son amant. Or, celui-ci vient tout juste dâ??être introduit dans lâ??histoire alors quâ??Helena est un personnage majeur de la série. On peut voir, concernant Marie-Anne, une double « postérité ». Dâ??une part, elle reste une anonyme au niveau public, puisque les infos annoncent que lâ??identité du corps nâ??a pas été établie. De statut dâ??icône médiatique le temps de la prise dâ??otage, elle devient un cadavre anonyme pour le grand public. Or, de manière inverse, lâ??auteur nous présente la réaction de Kenji, dans une planche dâ??une superbe concision, que la mort de Marie-Anne a troublé, ce qui le surprend lui-même. Lâ??auteur évite par ailleurs de tomber dans le convenu, dans le pathos, grâce à la sobriété de sa mise en scène, grâce à lâ??extrême pudeur quâ??il affiche. Parce que la véritable pudeur, ce nâ??est pas dissimuler toute référence sexuelle, ce nâ??est pas cacher toute représentation violente. Mais câ??est faire preuve dâ??une justesse, dâ??une sobriété, dâ??une humilité, dâ??une sincérité dans la représentation de lâ??humain, à travers ses émotions, ses sentiments, ses attitudes.

Plus encore, la représentation de la mort dâ??Helena et de ses conséquences est absolument formidable, et proprement déroutante pour le lecteur. Personnage majeur de la série, peut-être le plus charismatique, le fait de la sacrifier ainsi est déjà quelque chose de tout à fait étonnant en soi de la part de lâ??auteur et démontre un réel courage scénaristique. Mais, plus extraordinaire encore, la manière dont cette mort est représentée est absolument fascinante. Tout dâ??abord, on retrouve le personnage après une ellipse de plusieurs années, dans une situation inédite dans le lecteur, puisquâ??elle a quitté Elia et la prostitution et vit avec un inspecteur de police, en projetant de quitter très prochainement le Pérou, car celui-ci a décidé de rejoindre lâ??organisation du Propater. Ainsi, cela créé forcément un effet de relativisation chez le lecteur lorsquâ??il assiste à la mort dâ??Helena. Retrouver un personnage quelques années après, et le voir mourir immédiatement apparaît être un choix scénaristique surprenant. Habituellement, une ellipse intervient juste après la mort dâ??un personnage important, et non juste avant, dâ??autant plus que cela faisait un tome et demi quâ??Helena nâ??était plus intervenue dans la série. Par conséquent, Endo cherche ainsi à faire en sorte que sa mort apparaissent banale pour le lecteur, comme sâ??il sâ??agissait dâ??un personnage secondaire, comme si cela nâ??était quâ??un prétexte pour lancer de nouvelles intrigues. Bien entendu, sa mort ne peut pas apparaître banale aux yeux des lecteurs, et ce procédé cherche en fait à produire un effet inverse à celui apparent. Autrement dit, en faisant passer la mort dâ??Helena comme un fait sans importance, ou en tous les cas en lâ??insérant dans un schéma scénaristique qui la relativise, Endo parvient à troubler, à surprendre, à faire réagir son lecteur avec plus de forces.

Finalement, par ce processus, lâ??auteur parvient surtout à éviter, encore une fois, tout pathos, toute sensiblerie. En ne mettant pas cette mort, en apparence tout du moins, au centre des réactions des personnages et de lâ??intrigue du volume, Endo provoque un détachement du lecteur, et rend ainsi la mort dâ??Helena, paradoxalement, plus bouleversante, plus choquante, plus révoltante, par son caractère presque banal, quotidien. Dâ??autant plus quâ??elle se retrouve finalement assassinée presque par inadvertance, simplement parce quâ??elle se trouvait être la compagne de ce policier/espion. Ce nâ??est pas ses actions, son attitude, son comportement qui ont provoqué cette mort, mais simplement le fait quâ??elle vivait avec ce dernier. Ce qui rend finalement sa mort encore plus étonnante, plus marquante pour le lecteur, qui se demande bien ce qui a pu poussé lâ??auteur à opérer ce choix scénaristique qui ne découlait pas dâ??un processus narratif logique ; ce qui, encore une fois, provoque donc un effet volontairement inverse à celui apparent, à savoir un trouble plus grand chez le lecteur (par rapport à une mort en combat, par exemple, qui apparaît plus « logique » et donc finalement moins étonnante et moins marquante) qui assiste à cette mort apparemment « inutile ».

Ensuite, et cela va totalement dans le même sens, lâ??auteur insiste très peu sur les conséquences de cette mort chez Elia, ou plutôt, en présente des manifestations concrètes éloignées de tout sentimentalisme déplacé et dégoulinant que lâ??on nous sert quelques fois. Tout dâ??abord, alors que le lecteur sâ??attendrait à voir certaines des anciennes connaissances dâ??Helena manifester leur peine à lâ??annonce de cette mort, lâ??auteur surprend une fois de plus son lecteur, en faisant intervenir un nouveau personnage féminin qui nâ??est autre que lâ??équipière de Leonardo Pessoa, lâ??amant dâ??Helena assassiné en même temps quâ??elle. Une fois de plus, cela tend, en apparence, à dédramatiser la mort dâ??Helena, en faisant passer, du point de vue scénaristique, la mort de Pessoa comme bien plus importante, la seule qui vaille, dans un premier temps, la peine dâ??être évoquée et commentée. Ainsi, non seulement, la mort dâ??Helena est a priori volontairement banalisée par lâ??auteur, comme jâ??ai essayé de le montrer auparavant, mais dans la suite immédiate de lâ??histoire, elle apparaît occultée. Il faut finalement avoir le retour dâ??Elia pour que lâ??auteur revienne dessus (sans compter que lâ??entrelacement de lâ??épisode du disclosure virus à Melbourne amplifie cette perception). Or, celui-ci se manifeste tout dâ??abord dâ??une manière concrète, froide, en assassinant le meurtrier dâ??Helena. Là aussi, on voit à la fois le génie scénaristique dâ??Endo et sa volonté dâ??éviter toute pudibonderie. En effet, il aurait très bien pu nous montrer la réaction dâ??Elia lorsquâ??il apprendrait la mort dâ??Helena, à travers sa peine, ou même tout simplement à son enterrement. Mais non, lâ??auteur choisit de nous montrer comme première réaction du jeune homme un assassinat froidement commis, et donc une vengeance personnelle.

Il faut ainsi attendre les dernières pages du volume pour que lâ??auteur revienne véritablement sur la mort dâ??Helena et sur ses conséquences sur Elia, à travers une visite au cimetière. On peut dâ??ailleurs noter quâ??Endo choisit délibérément de nous montrer uniquement lâ??enterrement de Pessoa, renforçant tout ce que jâ??ai dit jusquâ??ici, à savoir lâ??occultation totale de la mort dâ??Helena. Au passage, on peut y voir une nouvelle fois une dénonciation de lâ??obscénité de lâ??homme, puisque Helena apparaît finalement seule, ou presque, jusque dans la mort, nâ??échappant finalement même pas à son ancienne condition de prostituée, et nâ??ayant même pas de véritable sépulture. De plus, on peut voir quâ??Elia nous apparaît ici dâ??une manière assez différente des tomes précédents (notamment des tomes 2, 3, 6, 7, 8 ) où il constituait le personnage principal, celui par lequel le lecteur voyait lâ??histoire et le déroulement des évènements. Cette fois-ci, il nous apparaît dâ??une manière plus externe, davantage à travers les yeux de Myriam, la femme flic (dâ??ailleurs lâ??un des gros points faibles de ce tome, peu convaincante pour le moment), ce qui joue encore et toujours en faveur dâ??un éloignement de la mort dâ??Helena des yeux du lecteur. Finalement, à travers la scène finale du cimetière, lâ??auteur arrive à réintroduire de manière pertinente la mort dâ??Helena au sein de lâ??intrigue et au sein du lecteur. Pas besoin de pleurnicherie, de larmes ou de grands sentiments, seuls deux faits arrivent donc à faire prendre conscience de lâ??importance de la mort dâ??Helena aux yeux dâ??Elia : lâ??assassinat du meurtrier et ce recueillement pudique devant la sépulture. Par ces deux seules scènes, lâ??auteur arrive ainsi à éviter toute sensiblerie inutile et à suggérer finalement lâ??importance dâ??Helena : au-delà des apparences qui en font une mort sans importance particulière, lâ??auteur arrive à en donner tout le relief nécessaire par des chemins détournés.

Bon, finalement, je ne me suis attardé que sur un aspect de lâ??Å?uvre, essentiel, mais que je nâ??avais pu évidemment aborder dans ma critique de mangavoraces sous peine de spoiler, alors quâ??il y aurait tant de choses à développer encore. Jâ??y reviendrai peut-être si jâ??ai le temps et le courage. Jâ??ai un avis finalement assez partagé sur ce tome (enfin, partagé entre le bon et lâ??excellent). Il y a des faiblesses évidentes (la partie avec Marie-Anne aurait sans doute mérité dâ??autres développements ; la femme flic nâ??est pas très convaincante pour le moment) et des choses véritablement excellentes (la gestion de lâ??ellipse et bien entendu la mort dâ??Helena). A suivre avec le tome 11 qui devrait introduire plus de cohérence entre les deux intrigues, parallèles pour le moment.
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"Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. (...) Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse." Victor Hugo, Napoléon Le Petit.

[Spawn]

Juste pour dire que pour moi Helena n'a jamais ete un personnage principal contrairement à Elia, Sofia et Kenji. Car quand on relis la serie, on realise que chacun de ses 3 persos a eu une etude poussé, on a pu etudier la totalité de leur passé ainsi que l'evolution entre celui ci et leur present. Ce sont des personnages dont l'aspect psychologique a beaucoup été étalé au lecteur alors que pour Helena rien... on ne sait pas grand chose de son passé, Endo ne l'a jamais vraiment detaillé, il nous a juste permis de l'apprecier dans le contexte present avec la personnalité qu'elle affichait durant les 10 volumes. Quand on regarde bien, le lecteur ne connaissait Helena que parce qu'il suit la vit d'Elia qui etait lié par le sort à celle d'Helena.

sinon un truc que j'ai jamais compris : qui est la fille que l'on voit dans le volume 01 a la fin lors de la petite histoire. Elle parle avec Hana pendant que Enoa et Cherubin travaille sur un port ....
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Je n'ai pas encore atteint le coup divin...