[HAPPY !] de Naoki Urasawa

[Flore]

[sushikouli]

Le rire est un mécanisme complexe. D'abord, est-ce que c'est drôle parce que ça arrive dans une fiction ou bien est-ce que c'est drôle tout court ? Les empoisonnements au Fugu alimentent autant l'actualité des faits divers nippons que les étouffements au mochi à nouvel an. Et je ne suis pas sûr que les concernés trouvent ça drôle...

Ensuite, est-ce que parce que tu trouves quelque chose drôle, ça l'est forcément ? La façon de présenter les choses compte beaucoup... (mettre un cambrioleur en déroute avec une décharge de chevrotine, dans une BD, c'est drôle - ou ça peut l'être - mais dans la vraie vie, le cambrioleur a le droit de porter plainte contre toi et toutes les chances de gagner) D'où l'importance de distinguer le fond (drame) de la forme (comédie). Et le fond est totalement 1er degré avec tous les ingrédients du shônen lambda (héroïne orpheline, tournois, perso qui paye pas de mine mais qui en fait était super douée 3 ans plus tôt et qui met à mal la future championne contre toute attente, level up, l'entraineur...). Et ce sont vraiment les personnages qui rendent le tout différent et intéressant.

Concrètement, on parle quand même du décès de deux personnes et du point de départ de l'enfer vécu par l'héroïne (arrêt du tennis, obligation de s'occuper de sa famille...). Ok, c'est une fiction, mais ça n'a rien de drôle en soi. (Personnellement, si je vivais la vie de Miyuki, j'aurais clairement pas envie de rire)

Là où ça devient drôle, c'est quand on découvre que c'est son parasite de frère porte-poisse qui en était (déjà) responsable et qui l'a laissé gérer seule la merde qu'il a foutu. Ce n'est pas beaucoup plus drôle, mais mis en perspective avec la tolérance aveugle de Miyuki et son abnégation rendent la chose savoureuse. Mais c'est tragique.

Ceci étant dit, c'est une mort originale pour du manga. ça change des boules de feu et des serial killers.
_________________
Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.

[Shirogane]

[Flore]

Je ne nie pas que c'est triste, et qu'effectivement la vie de Miyuki est horrible et que bien sûr dans la vraie vie l'empoisonnement au fugu (comme au tofu périmé ou mourir noyé dans la choucroute), c'est /horrible/.
Mais dans une fiction, on peut se permettre de rire de la cruauté, je pense.
C'est un humour qui marche bien sur moi, j'adore Ai Morinaga aussi (et plus la série est cruelle gratuitement avec son héros, mieux c'est).
Je me souviens d'ailleurs que le seul gag qui m'avait fait rire dans le premier One Piece c'était la copine de Zoro qui était morte en tombant dans les escaliers.

Donc bon, je dois juste être pile le bon public pour Happy, vu qu'en plus j'adore les manga de sport... *ça doit en dire long sur ma psychologie*

En tout cas, pour moi c'est très clairement une histoire et des persos que je prends au Xème degré, comme quand je lis du Morinaga.

[Mithreus]

Alors Happy! c'est un peu mon petit rayon de soleil nostalgique.

ça va confirmer que je suis un lecteur du siècle dernier, un peu comme ma flamme pour Zipang.

Parce que dans les recettes utilisées pour Happy! on retrouve ces excès (tous les malheurs du monde sur la même héroïne qui les encaisse avec une équanimité qui ferait passer un maître zen pour un hystérique de service !) grossiers qui finissent pas être drôles à force d'outrance.

On trouve des personnages qui sont de bonnes caricatures bien comme il faut, tous très efficaces dans leur registre ; ils ne surprennent pas : la méchante mesquine le reste, la gentille naïve le reste, la vieille mégalo le reste, etc.
La seule exception ça serait peut-être justement le fils de la mégalo qui essaye d'évoluer et de changer. Mais bon, en même temps en essayant d'évoluer il est aussi dans son registre à lui.

Bref, c'est du petit théâtre ; une farce. On a les personnages stéréotypés, des ressorts dramatiques balisés mais efficaces. Après, ce qui fait que ça fonctionne bien, c'est le rythme. Et le dessin aussi.

Je me suis laissé prendre (alors que je n'aimais que moyennement l'auteur jusque là) et je ne regrette pas.
_________________
Quand la cendre est la mesure...
Quand la cendre... sur FB

[Cyril]

Tome 10 : je suis à la fois déçu et satisfait. Déçu parce qu'on retrouve un peu toujours les mêmes situations, comme les manigances de Choko et l'impopularité d'Umino. Mais aussi satisfait parce que les personnages évoluent : c'est vrai de Sakurada et du senpaï depuis déjà un certain temps mais aussi, et c'est vraiment une nouveauté

[Flore]

Au tome 10, je suis toujours aussi fan. Ca ne me gêne pas qu'il se passe toujours la même chose et j'aime que les persos soient des poncifs de leur genre.

[sushikouli]

Cyril : Moi je ne trouve pas que ce soit une nouveauté. Urasawa nous avait déjà fait le coup avec le croco, avant de laisser cet élément totalement de côté.

Un tome 10 sympa, mais sans plus.
_________________
Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.

[Mithreus]

Le tome 10, plus qu'une évolution des personnages, introduit surtout un focal un peu intéressant : on revient sur Kiku et elle va enfin entrer en scène.

Et puis la personnalité et les motivations de coach Thunder sont aussi explorés. Le tome laisse d'ailleurs le terrain en friche avant de passer à ce que je mentionnais ci-dessus.

Bref, la narration est toujours aussi dynamique et l'histoire est un peu relancée à la fois par le fait qu'on va s'intéresser un peu à autre chose qu'Umino (même si je suppose que celle-ci sera impliquée d'une manière ou d'une autre) et puis on a (enfin) un horizon à l'histoire avec l'annonce de la retraite de l'autre.

Rien de renversant, mais toujours aussi efficace et agréable à lire.
_________________
Quand la cendre est la mesure...
Quand la cendre... sur FB

[Cyril]

Un excellent tome 13 : la question que l'on se posait à la fin du volume précédent en expliquant pourquoi Nikolic était dominée par Choko. Je pensais d'abord à une manigance de celle-ci mais en fait, c'est une toute autre raison qui donne vraiment envie d'assister au tournoi de WImbledon.

Les événements inattendus se succèdent d'ailleurs dans ce volume, notamment en ce qui concerne le crocodile. On voyait mal comment Miyuki Umino aurait pu régler sa dette (bon, il y avait la solution de facilité : Keichiro sort son chéquier ; mais il n'a pas l'air d'y avoir pensé). Une nouvelle piste est ouverte, porteuse d'espoirs mais aussi de nouveaux dangers.

Enfin, Wimbledon commence : le tournoi s'annonce particulièrement palpitant et j'ai hâte d'assister aux prochains matchs, et notamment à un nouveau duel Umino-Nokolic.

[shun]

cette histoire de dette n'est toujours pas réglée après 13 toimes ? déjà au bout de 3-4 ça devait lourd, j'ose pas imaginer !
_________________
Groupe facebook de vente manga en Belgique :
https://www.facebook.com/groups/1024308591038526/

[Cyril]

C'est quand même le moteur d'Umino. Sans ça, elle pourrait jouer au tennis mais pas forcément accepter les entraînements rigoureux de Thunder.

[shun]

peut être mais il aurait du évoluer dans son scénar car les premiers tomes sont tout sauf réaliste, c'est même répétitif et agaçant.
_________________
Groupe facebook de vente manga en Belgique :
https://www.facebook.com/groups/1024308591038526/

[chris936]

La trame de fond (ici : les dettes), ça n'évolue pas toujours très rapidement. Si tu prends One Piece, par exemple, la base, ce n'est jamais qu'une vulgaire chasse au trésor, et en 65 tomes, ça n'a pas évolué d'un iota.

Moi, ce qui me gêne surtout dans Happy, c'est l'incroyable naïveté (pour ne pas dire stupidité) d'Umino. La même personne n'arrête pas de lui faire des sales coups, mais elle continue à ne rien vouloir voir. En ce sens, c'est vrai que c'est relativement répétitif, et il est effectivement un peu irréaliste d'être aussi cruche, mais ça reste assez sympa malgré tout.

C'est une série que j'apprécie (à petites doses quand même), mais je suis très content qu'elle touche à sa fin, parce que là, ça devient un peu long.

[Mithreus]

On est dans un pacte de lecture particulier où il est clair que les protagonistes sont des archétypes et ne vont pas évoluer.

Cela dit, Urazawa l'a un peu contourné : Keïchiro change, Thunder aussi en un sens et le Croco également. Dans une certaine mesure, Kiku évolue aussi un peu.

D'ailleurs, un des trucs les plus intéressants de Happy! c'est justement le personnage de Keïchiro
Plus ça avance, plus il me fait penser à Tenma avec sa froide détermination.

Sinon ça se bouscule un peu, donc bon tome. Un hommage discret à Mary Pierce et on sent poindre la fin de la série au bon moment, avec encore assez de suspens pour un dénouement en fanfare.

C'est propre, c'est efficace.
_________________
Quand la cendre est la mesure...
Quand la cendre... sur FB