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[NUMBER 5]
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Auteur Message
Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 22/09/05 11:52    Sujet du message: Répondre en citant

Blood'n'guts ! Merci de l'info Goku.
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Goku
Mangaversien·ne


Inscrit le : 05 Avr 2004

Message Posté le : 22/09/05 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Petite rectification (après avoir fait le tour des revendeurs de Grenoble):

Pas tous les exemplaires ont se defaut d'impression! (je vais pouvoir le lire Cool ) mais faites attention quand vous l'achetez! Verifiez bien!

(c'est les pages 20 21 24 25 28 29 32 33)

Bonne lecture!! Sourire
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Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 22/09/05 17:52    Sujet du message: Répondre en citant

Je confirme, je l'ai lu (mais pas acheté, snif, alors qu'il est soublissime !) et n'ai pas remarqué de problèmes.
Quoique les pages couleur m'ont semblé avoir un rendu différent de d'habitude, mais je ne saurais dire si c'est l'auteur ou l'impression.
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Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 26/04/06 00:16    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, je devance ma promesse (non c'est pas pour forcer la main à Michael).

La série s'est donc achevée au huitième tome. Depuis quelques volumes déjà, les lignes de l'intrigue se démêlaient lentement, l'atmosphère perdant en déroutant pour gagner en mélancolie et en inéluctabilité.
Pourtant, bien que tous les mystères soient levés je reste dérouté : ou Matsu veut-il en venir ? Que cherchait-il ? Précisement à nous dérouter ?
La postface (assez ronflante (zzzz)) dit que Matsumoto propose "un message très clair". Trop clair à mon avis : une opposition entre les dirigeants immoraux et stupides, et une morale si sensible qu'elle en devient totalitaire et mortifère, c'est foutrement convenu ; tout comme la corruption par un personnage maléfique, figure récurrente chez Tayô (Amer Beton, GOGO Monster, qui me laisse encore plus perplexe). Qu'est-ce à dire ?
Le message est-il plus subtil qu'il n'en a l'air ? Par exemple, on peut remarquer que le sentiment aigu du mal qu'a One est le résultat d'un endoctrinement, est construit de toute pièce par le pouvoir (qui recommence aussitôt son programme, dixit Donovan dans l'épilogue). Il y a ambiguité : est-ce la façon d'appliquer la morale qui est mauvaise ou l'est-elle à la source, dans la conscience hypertrophiée du Raimbow ?
Ou plus radicalement, y a-t-il un quelconque message, une lettre qui serait transmise par un contenant, l'oeuvre ? Triste sort pour une bande dessinée d'être un emballage. Peut-être que Matsumoto ne soucie pas une seule seconde d'en venir quelque part. Je vais dire une platitude, mais peut-être l'important n'est-il pas l'arrivée mais ce qui passe pendant le voyage. Pas même le comment, l'enchainement des faits qui expliquent le pourquoi de la fin, mais des scènes isolées et prises pour elles mêmes, des passages troublants, à l'esthétique forte.
Par exemple dans le tome sept, Mike tuant son père pour lui prouver sa liberté, donc la sincérité de son amour. C'est une scène qui ne s'insère pas totalement dans le récit sous un rapport téléologique. Certes, elle annonce l'indépendance totale de Mike, donc l'intensification d'un conflit qui n'a plus de garde-fou, l'impossibilité d'une autre fin que la mort. Mais, valant pour elle-même, elle vaut plus que ça.
Ou encore, les larmes de Mike dans le tome trois, qui font écho à son cri à la mort de Four dans le tome 3, son visage déchiré déchirant la page, Mike détruit par ce qui était à la fois sa qualité et son défaut, sa faille : sa sensibilité.
Ou encore le refuge de Matriochka dans l'aphasie et la débilité. Même s'il semble qu'elle soit rentrée en elle-même, je ne peux m'empecher de le penser comme le suicide du monstre.

Sinon c'est dingue l'évolution d'un auteur qui se rend compte "ho, on peut faire des hachures". Non sérieux, Matsu est un great great dessinateur. Y a un chapitre au crayon superbe.
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Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 27/04/06 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

Au fait, comme la chronique d'Herbv, je trouve un peu facile l'utilisation que fait Matsu de l'analepse dans ce dernier tome. Mais hormis cela je suis bien plus satisfait que Herbv. La narration d'abord déroutante puis très linéaire me parait cohérente : c'est tout simplement un chaos qui progressivement s'ordonne. Et si l'épilogue "quelques années plus tard" est en soi un procédé classique, il reste pour moi très énigmatique : ce désert, cette fille qui apparait (l'enfant de Five et Marie qu'évoquent les Raimbow ?), cette promesse finale "on se reverra là-bas..."

PS : Herbv, tu dis "cela ne suffit pas non plus à sauver lâ??Å?uvre aux yeux dâ??un certain nombre de lecteurs". Je trouve la formulation très curieuse. C'est ta chronique, ton avis.
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Magic Fukai
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Mai 2006

Message Posté le : 23/05/06 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Baptiste a écrit:
Ou plus radicalement, y a-t-il un quelconque message, une lettre qui serait transmise par un contenant, l'oeuvre ?


Number 5 m'apparait avant tout comme une magnifique expérience graphique et narrative, déroutante et libérée du besoin rationalisant de signifier autrement que par la juxtaposition de figures libres et d'allégories poétiques.
Il me semble en effet qu'il ne faut pas chercher de message dans ce que "raconte" l'oeuvre, mais bien plutôt se laisser porter par la liberté de sa construction formelle et la fascination qu'elle engendre.
Si le thème principal de Number 5 est bien l'utopie, c'est avant tout dans la réalisation d'une forme qui est liberté. Et c'est pour cela précisément que Number 5 n'est pas qu'un délire formaliste réductible à un simple emballage.
Liberté, quand j'écris ton nom, il s'appelle Number 5.


Matsumoto est bien le plus grand mangaka de sa génération.
_________________
Je fais disparaitre des parapluies chez Patrick Sébastien.
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Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 23/05/06 13:17    Sujet du message: Répondre en citant

"Kankichi était né dans une famille de pêcheurs mais il ne participait en rien aux tâches des autres ; il passait toujours ses journée seul, uniquement occupé à dessiner.
Même à l'âge de quatre ans, il ne parlait pratiquement pas.
Chez lui, on s'inquiétait de ce qu'il deviendrait plus tard ; on le mettait en garde sans cesse mais Kankichi se contentait de rester muet et souriant. L'unique intérêt de Kankichi, c'était de dessiner.
Du matin au soir et du soir au matin, il dessinait partout où il le pouvait... provoquant la colère des villageois.
Et puis un beau jour, il disparut de chez lui ; il vécut en mendiant sa nourriture et en s'abritant dans les temples pour dormir. Les enfants se moquaient de lui. Eh, Kan.... nn-caillou, Kanncaillou ! lui criaient-il en lui jetant des pierres.
Kankichi n'avait aucun ami ; son seul compagnon était un chien blanc qui restait à ses cotés de jour comme de nuit. Ce chien avait un tempérament plutôt impatient tandis que Kankichi, lui, était toujours souriant.
Or, alors que cette année-là les pêcheurs de son village n'avaient ramené aucune prise, Kankichi croisa par hasard leur chemin. Kankichi prit dans les mains un caillou et, d'un seul trait, il dessina quelque chose dessus. Kankichi lança délicatement la pierre dans la mer.
Instantanément, le caillou se métamorphosa en une gigantesque baleine. Grâce à cette prise, les pêcheurs purent compenser largement leur mauvaise année. A compter de ce jour, Kankichi fut traité avec le plus grand respect. Il devint "monsieur Kankichi". Le chef des pêcheurs lui fit don d'une belle résidence ou il vécut avec son chien.
Les oeuvres de Kankichi furent de plus en plus appréciées ; des amateurs vinrent de très loin spécialement pour les acheter. Kankichi ne changea cependant rien à sa manière de vivre toute simple ; il dessinait et il souriait, c'était tout.
Deux années passèrent ainsi et, un jour, Kankichi commença à tracer un cercle sur le papier de la cloison coulissante... et d'un bond, il sauta dedans et disparut.
Le chien blanc impatient mourut au coucher du soleil, trois ans plus tard, en été."

Tayô Matsumoto, "Kankichi", in Japon, Casterman, coll. Ecritures, 2005.

Le couple du dessinateur et du chien blanc me fait penser, mutatis mutandis, à un autre, One et Matriochka. Matriochka qui se moque des beaux dessins édifiants de Four (tome 3), Matriochka qui fuit et disparait (flash back du tome 8)...
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Baptiste
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Juin 2005

Message Posté le : 23/05/06 13:33    Sujet du message: Répondre en citant

Au fait, si le choix du nom de Matriochka fait référence à son physique et à son immobilité impavide, il peut également y avoir un rapport dans le fait que chez Marie comme dans les matriochka, il y a toujours un autre personnage caché à l'intérieur, identique pour les poupées gigogne, radicalement opposé pour Marie.

Dernière édition : Baptiste le 23/05/06 13:34; Edité 1 fois
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Magic Fukai
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Mai 2006

Message Posté le : 23/05/06 13:34    Sujet du message: Répondre en citant

Toutes les oeuvres de Matsumoto balancent constamment sur le fil du rasoir entre moments de rupture et de recherche d'équilibre, sans a priori favorable pour l'un ou l'autre des états puisqu'ils font partie d'une vision cosmique qui les englobe tous.
Au niveau individuel, il revient à chacun d'effectuer le cheminement qui lui permettra de trouver sa juste place.
C'est une tâche qui incombe au lecteur également, d'ailleurs...
_________________
Je fais disparaitre des parapluies chez Patrick Sébastien.
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Aniki
Mangaversien·ne


Inscrit le : 23 Nov 2003

Message Posté le : 03/08/06 20:24    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai finalement rattrappé mon retard en lisant d'une traite les tomes 5 à 8 et, aïe, que j'ai du mal avec cette série ! Je trouve moi aussi qu'elle manque grandement de profondeur. Alors, oui, certaines scènes sont d'un rare onirisme, oui certaines planches sont très belles (j'avoue tout de même que le trait général ne me plaît pas énormément : liberté ou facilité ?), oui le découpage de l'action se veut dynamique et maîtrisé. Mais je ne peux décemment pas accrocher à un scénario manquant à ce point de consistance et de subtilité narrative. Encore moins à ce prix-là !

Ce que j'en retiens?
"Jouer avec la nature c'est mal"
"Vivons heureux, vivons simplement, et éventuellement sans trop réfléchir"
"La guerre, c'est absurde"
"La liberté, c'est trop bien"
"120�, ça aurait pu faire plein de chips-barbecue"

Matsumto s'est fait plaisir, moi pas.

Bon, ça c'était pour l'avis-express, venons-en à la suite. Flèche
Je me souviens qu'à l'époque, des planches (chapitres?) supplémentaires avaient été publiées après la fin de la série, et j'aimerais savoir de quoi il s'agit exactement.
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