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Chroniques littéraires (3)
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Taliesin
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Message Posté le : 06/10/20 10:59    Sujet du message: 1Q84 (Haruki Murakami) Répondre en citant

1Q84 de Haruki Murakami

Dés sa sortie il y a 10 ans les chroniques sur la trilogie de Murakami ont plu. Je vais donc apporter ma pierre à l'édifice même si tout a déjà été dit. Je sors enfin d'un marathon qui a duré 15 jours, arrivant 10 ans après tout le monde. Lorsque les tomes 1 et 2 sont sortis, j'avais lu plusieurs livres de l'auteur à la suite et j'avais peur de me lasser (surtout que le héros masculin est toujours le même...).

Je ne sais pas si d'autres sont touché-e-s par l'amnésie murakamienne: après lecture d'un roman de l'auteur, il suffit de peu de temps pour que j'en oublie le gros de l'intrigue, ce qui s'y passe, de quoi ça parlait ou même la fin. J'ai vécu ça pour Les amants du Spoutnik, La course aux mouton sauvage, La Ballade de l'impossible (sans élément fantastique) ou Kafka sur le rivage (et encore, je me souviens le plus de celui-ci). Comme ça fait longtemps que je n'ai pas lu de Murakami (j'ai dû lire les synopsis des romans que j'ai lus dans le passé, et ça me disait même pas grand chose...) c'était le bon moment. Et à cause de cette amnésie, j'ai préféré lire le tout en un seul bloc. Après tout, ce n'est pas une "trilogie" comme on nous le vend sur les publicités mais d'un roman découpé en 3 volumes.

J'ai fait en sorte de ne jamais rien lire à propos de 1Q84 vu que j'avais l'intention de le lire depuis le début, je voulais être surprise. Je pense que c'est la meilleure manière d'aborder le livre. Pendant ma lecture (après le tome 1), j'ai lu des articles sur le tome 1 et beaucoup de choses sont dites. Le peu à savoir: l'histoire se déroule en 1984 à Tokyo où on suit en parallèle (en chapitres alternés) Tengo (le héros murakamien par excellence) et Aomame (l'héroïne), 30 ans. Les deux personnages vont être chacun embarqués de leur côté dans des événements liés à une secte.

J'ai pu retrouver avec plaisir la prose limpide, minutieuse, immersive et intimiste de Murakami, son univers mélangeant surnaturel, milieu urbain et personnages solitaires et esseulés et son rythme très lent. Le tome 1 (avril-juin) est prenant. On est totalement plongé dans le mystère de l'intrigue puisqu'on suit tout ça dans la peau des personnages. Tengo se laisse littéralement embarquer dans une entreprise éditoriale tandis que Aomame effectue des missions spéciales pour le compte d'une vieille femme. Le tout se dévore avec les révélations qui arrivent au compte-goutte sur la secte, c'est vraiment addictif. Les faits sont toujours très longuement exposés, que ce soit du côté de Tengo ou de Aomame, les personnages secondaires exposent leurs observations très précisément. Le tome 2 (juillet-septembre) continue dans cette voie, avec une montée à la moitié du roman, puisqu'on atteint là le point culminant de 1Q84. La sauce monte, le surnaturel est plus que présent, ça part parfois dans un délire bien fumiste mais toujours est-il que j'accroche quand même beaucoup (sauf le délire avec Fukaéri...). Puis passé cette moitié, le tout se calme énormément. On retourne encore plus qu'avant dans la tête des personnages et là, une nouvelle quête a lieu. C'est de suite beaucoup moins passionnant, et le côté surnaturel qui me plaisait est un peu mis de côté pour se concentrer sur autre chose. �videmment, tout est entretenu pour donner envie de continuer même si le rythme baisse un peu (et puis il y a moins de personnages secondaires aussi, ce qui joue: on est en plein dans la tête des deux personnages principaux). Le tome 3 (octobre-décembre) est quant à lui une véritable déception. C'est clairement le tome en trop. Chaque tome fait environ 500 pages (550, 495 et 618) et je dois dire que le tome 3 ne bouge que sur les 150 dernières! Cela signifie que pour le reste, la narration est hyper statique, que le même événement est raconté plusieurs fois avec un angle de vue différent, que l'histoire n'avance donc pas et que c'est hyper frustrant (et parfois même souvent très très ennuyeux). Heureusement, un nouveau personnage fait son apparition car Tengo et Aomame (surtout elle...) lassent. Malgré tout, cela ne suffit pas à maintenir l'envie et arrivée là, je n'avais qu'une seule envie: en finir pour finir le roman. En fait, j'ai eu envie de dire "tout ça pour ça". Car Murakami avait un objectif qu'il a enrobé de surnaturel et quand enfin son objectif s'est révélé, le surnaturel a été mis de côté.

Citation:
En gros, tout cet enrobage surnaturel et toute cette intrigue pleine de surprise pour arriver à... une banale histoire d'amour - spirituelle avant tout puisque les deux personnages ne se verront qu'au dernier chapitre du roman. Une romance à la mords-moi le nÅ?ud avec ce destin d'âmes sÅ?urs liées depuis toujours qui l'ignorent. Les personnages tombent amoureux à 10 ans et ne vont jamais chercher l'un-l'autre, puis se rendent compte qu'il faut chercher cette âme sÅ?ur à 30 ans. Pendant 20 ans, ils ne se sont liés à personne d'autre afin d'avoir cette histoire d'amour pure se concrétiser à la fin.

Le personnage de Aomame est celui dont l'évolution déçoit le plus. Ce personnage de tueuse à gage pour une cause particulière: la violence domestique sur les femmes, est réduite à se confiner puis attendre, enceinte - par le saint-esprit grâce à cet "échange polysémique" entre Tengo et Fukaéri - tous les jours, que Tengo se présente dans le jardin.

Dans cette partie, seul Ushikawa trouvait de l'intérêt à mes yeux: son passé, sa famille, son ancienne vie aussi. Un personnage très réussi. Heureusement que son point de vue était là finalement. Mais même lui n'est finalement qu'un outil pour que Tengo et Aomame se retrouvent.


Alors certaines personnes apprécieront probablement le récit pour le côté méta avec des histoires de fiction, de réalité, de création, les références aussi à la littérature (notamment Chekov). Mais je dois dire que de mon côté, ce long roman de Murakami reste quand même une déception. Quant aux personnes qui voulaient des réponses, elles seront encore plus déçues puisque chez Murakami, on prend les choses comme elles viennent sans trop d'explications (c'était déjà le cas dans ses autres romans que j'ai pu lire). Mais ici, c'est encore pire car il fait bien miroiter pendant 800 pages puis ça fait pschiiit comme dirait notre ancien président. Clairement 1Q84 est trop long et aurait pu se terminer en 2 tomes, Murakami s'est clairement trop étalé. Je n'en ai pas relu mais j'ai le sentiment que Murakami est plus intéressant sur ses livres plus courts, notamment Les amants du Spoutnik. En tout cas, j'ai encore envie de renouer avec lui surtout avec La fin des temps et Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. Un jour, car j'ai passé 1500 pages poche en sa compagnie, ce qui suffit pour un certain temps.

Du côté des personnages, on est donc bien chez Murakami. Le héros sans attache, célibataire, solitaire, aimant le jazz ou le classique puis la littérature, ayant tout de même UN ami (qui le relie au monde) puis fréquentant quand même une femme. Quant à Aomame, elle reste un fantasme sur pattes avec ses belles oreilles, son corps athlétique mais passe son temps à se regarder dans le miroir, se plaignant souvent de ses seins ou de ses poils pubiens hirsutes... Il y a aussi, dans ce livre (je ne me souviens plus trop des autres - la fameuse amnésie murakamienne), beaucoup de scènes de sexe très détaillées (comme toutes les scènes du livre en fait), le sexe est hyper présent (et puis à quoi ça sert à part faire bander des lecteurs, de dire que Aomame pensait au moment où Tamaki et elle se sont caressées...?). Je n'avais pas cette impression aussi forte sur ses autres romans.
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Taliesin
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Message Posté le : 16/11/20 14:59    Sujet du message: Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay Répondre en citant

Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay de Michael Chabon

1937. Sam Clayman est un Juif de Brooklyn n'étant jamais sorti de New-York. Il a 19 ans et travaille dans une entreprise où il dessine, mais il rêve de faire carrière dans les comics de super héros qui sont en plein boum depuis que Superman a fait son apparition. Un soir débarque son cousin Josef Kavalier, 22 ans, qui a fui Prague pour les �tats-Unis afin de faire venir sa famille restée en Europe. Josef a étudié les Beaux-Arts à Prague et a du talent. Avec son cousin, il propose à son patron de créer leur propre comics de super héros maison au lieu d'aller payer des pages de publicité dans les numéros de Superman. Bientôt, leur création The Escapist devient un hit, symbole de Liberté des peuples opprimés, artiste de l'évasion, s'attaquant aux Nazis (sans les nommer, à l'époque les �tats-Unis n'étant pas entrés en guerre). C'est l'histoire de l'ascension de ce duo en plein dans la Seconde Guerre Mondiale, un hommage au Golden Age.

J'ai connu ce livre en VO il y a environ 10 ans mais je ne le lis que maintenant, en anglais et en grand format (dans une édition que je trouve vraiment très belle). Un roman qui parle de l'industrie des comics à l'époque du Golden Age, ça attire lâ??Å?il. Entre temps, j'ai pu lire un autre livre de Michael Chabon, Le club des policiers yiddish en français, et ce ne fut pas vraiment un coup de coeur, ayant eu plutôt du mal à entrer dedans. Un autre roman plutôt épais, tout comme l'est Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay.

Le livre fait 640 pages (environ 800 en poche chez 10-18 pour la VF). Toute la première moitié du roman m'a beaucoup plu. C'est vraiment l'ascension d'un duo dans le Golden Age. Le milieu du comics est bien représenté, Chabon s'est bel et bien penché sur l'industrie et cite donc des noms d'auteurs (ce livre se passe bien dans notre monde). Ce duo de créateurs juifs créant un super héros ne peut qu'évoquer Siegel & Shuster qui sont à l'origine de Superman et Kirby pour le côté business (à qui le livre est dédié). Le business est sans pitié et Kavalier & Clay l'apprendront à leur dépends comme d'autres auteurs connus de l'industrie. Même si ils gagnent très bien leur vie, les patrons s'en mettent littéralement plein les poches. L'époque est aussi restituée avec les personnages qui croisent des artistes comme Dali ou Max Ernst ou le réalisateur Orson Wells qui va sortir son Citizen Kane.

En filigrane, Chabon aborde évidemment la Shoah à travers Joe qui a tout abandonné pour venir aux �tats-Unis. C'est vraiment Joe le personnage principal du récit. On le voit souffrir de culpabilité du survivant, pensant chaque instant à sa famille et faisant tout pour avoir de ses nouvelles, en particulier faire venir son petit frère Thomas de 13 ans à New York par la voie marine. Même si Sam est là, c'est avant tout à Joe que l'auteur s'intéresse. Joe part en croisade contre tout Allemand de New York et s'en sort grâce aux comics qu'il considère comme de l'Art avant tout (en cela il fait penser à Will Eisner en abordant la bande dessinée comme un langage à part entière et même son évolution dans ses projets personnels comme ce qu'on appellera probablement le "graphic novel"). A travers les comics, il peut s'évader (comme son héros The Escapist) de la réalité mais surtout mener sa guerre anti-Nazis. J'aime beaucoup comment Chabon nous montre l'inspiration des deux comparses et à quoi cela aboutit côté comics.

Du côté de Sam, c'est d'un autre sujet grave dont Michael Chabon va parler. Disons qu'il se confrontera à son époque et à l'intolérance d'une certaine Amérique (faut aussi dire qu'il n'a pas beaucoup de chance). Contrairement à son cousin, Sam souffre d'écrire pour des comics et des pupls qu'il ne voit pas comme un art. Il aimerait s'institutionnaliser et écrire de la "vraie littérature". Lui ne voit pas, comme Joe, la force de ce nouveau medium qu'est la bande dessinée si ce n'est que l'aspect business. C'est là la grande différence entre eux.
Citation:
La grande révélation est l'homosexualité de Sam. Et cela va aussi jouer contre lui même s'il s'en est caché, même s'il n'a pas "osé" aller avec ami Tracy Bacon à Los Angeles. Sam aura peur d'être traité comme une "pédale" toute sa vie, d'où sa motivation de prendre Rosa pour épouse d'ailleurs.


Les 400 premières pages se lisent bien même si Chabon est un auteur très verbeux (et cela n'aide pas avec l'édition que j'ai où la police n'est pas super grande, ce qui fait en fait beaucoup de lignes par page!) qui aime beaucoup beaucoup beaucoup décrire. Il adore aussi le flashback à tout va: dés la première page, Sam Clay est déjà vieux, ça commence déjà avec un flashback: sa rencontre avec Joe. Mais même quand Joe débarque, ça finit en flashback sur comment il est arrivé à New York en partant de Prague (caché dans une boîte où était transporté le Golem de Prague que les Juifs ont voulu protéger des Nazis). Mais même avant son voyage, il y a encore un flashback pour nous montrer l'enfance de Joe et comment il en est venu à voyager ainsi! Même sur la dernière partie, on suit un personnage puis Chabon revient sur comment il en a rencontré un autre... Chabon kiffe ça: les rétrospectives. J'ai trouvé ce procédé un peu lourdingue à la longue surtout sur la dernière partie avec cet autre personnage.

Après les premières 400 pages, on a un passage moins long en Antarctique que j'ai trouvé vraiment très très très pénible. Ce passage est le plus court mais aussi le plus long en ressenti. Je pense hélas que ma lecture en anglais a rendu la pénibilité encore plus pénible. La dernière partie se passe dans les années 50, une époque connue aussi pour les fans de comics comme un jalon avec le livre Seduction of the Innocent du psychiatre Wertham avec ce qui sonnera le glas de certaines publications. Cette partie est beaucoup trop longue
Citation:
avec le retour de Joe qui ne "sait" pas comment rentrer après avoir disparu 12 ans lors de l'entrée en Guerre des �tats-Unis en 41. Dans cette partie, on suit Tommy, son fils biologique qu'il a eu avec Rosa, adopté par Sam qui s'est marié avec celle-ci, enceinte.


Je dois dire qu'une fois que la fin est arrivée, je me suis sentie soulagée. J'ai trouvé que Chabon jouait un peu trop sur le mélo tout au long du roman, et que cela s'accentue surtout sur la fin du livre. Je pensais que le livre aborderait une période plus longue, jusqu'aux années 80 avec l'essor du graphic novel, car l'idée était en germe quand on voit les travaux perso de Joe. Finalement, il nous plante en plein milieu des années 50. Je trouve ça un peu dommage. C'est un roman qui aborde beaucoup de choses, avec aussi beaucoup de drames. En fait, ce roman m'a fait penser à un biopic si c'était un film. Il y a tout ce côté flashback, les sauts dans le temps, l'aspect mélo aussi. Il se présente d'ailleurs comme tel puisqu'il s'agit d'une biographie fictive de ce duo culte du Golden Age.

Au final, je reste partagée par ce roman. Trop long et trop verbeux. Contrairement à d'autres lecteurs VF, je n'ai pas trouvé qu'il y avait tant de notes de fin de page pour décrire qui est qui dans l'industrie comics ni les super héros. Il y a quelques notes en anglais, et toutes sont fictives puisque notre duo n'existe pas. Je dirais qu'une des grandes forces de Chabon dans ce livre, c'est d'avoir rendu cette histoire crédible puisque chez les lecteurs français non lecteurs de comics, j'ai vu certains dire qu'ils ont cherché si The Escapist existait Sourire . En fait, je pensais plus lire un roman focalisé sur les comics plutôt qu'un mélodrame avec des auteurs de comics. Même si le comics est bel et bien présent dans la première partie.
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Gemini_
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Message Posté le : 16/11/20 18:19    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de terminer le livre de William Blanc sur les super-héros, et ce que tu décris fait totalement sens. The Escapist renvoie certainement à Houdini, présenté par l'historien comme un super-héros avant l'heure, un symbole de liberté se défaisant littéralement de ses chaines ; d'autant plus que, d'origine lui-aussi juive, il avait fui l'Europe pour s'installer aux USA.
Quant aux auteurs de comics souhaitant écrire de la "vraie littérature", c'était aussi une réalité à l'époque. Notamment Stan Lee, qui utilisait un pseudonyme et gardait son véritable nom pour le jour où il écrit le grand roman américain de ses rêves.
Ceci étant, ta description du bouquin ne me donne pas très envie de m'y atteler.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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Taliesin
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Message Posté le : 16/11/20 18:29    Sujet du message: Répondre en citant

Oui je sais aussi pour Houdini. Chabon est un auteur que je trouve intéressant pour la thématique juive souvent présente dans ses livres. Je précise que j'ai lu le livre en anglais alors ça a sûrement pu me donner plus de bâtons dans les roues que si je l'avais lu en VF. Je suis partagée car je trouve que le livre est intéressant sur 400 pages et que c'est vraiment sur la seconde moitié que j'ai été déçue. L'aspect mélo est là mais je ne sais pas comment l'ont ressenti d'autres personnes (dans ma tête ça s'est traduit par des musiques de film comme on entend dans certains biopic un peu mous ^^; ). C'est un roman riche qui aborde vraiment plein de sujets. Les avis de lecteurs américains sont dithyrambiques c'est vraiment un roman mega culte aux �tats-Unis. Je ne trouvais pas son nom mais il y Jim Steranko qui a aussi été artiste de l'évasion comme Joe Kavalier. Perso je trouve le personnage de Sam plus sympa que celui de Joe (parfois eu envie de le... arrrg la communication verbale ça EXISTE) mais c'est vraiment Joe le héros (ah oui je ne l'ai pas dit dans mon post, oublié cette partie mais ce personnage m'a vraiment agacée. OK il souffre mais il est tellement secret: quand il est avec Rosa, il ne partage RIEN avec elle alors que celle-ci se met en quatre pour lui... cet aspect du personnage m'aura GONFLE jusqu'au bout - surtout la dernière partie justement...).
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Taliesin
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Message Posté le : 25/11/20 14:51    Sujet du message: Orgueil et Préjugés Répondre en citant

Orgueil et Préjugés de Jane Austen

Voilà. Je peux le dire: j'ai lu Jane Austen! Même si le roman est culte, j'avoue qu'avant sa lecture, je ne connaissais pas l'intrigue (à tel point que je découvre ENFIN le lien entre Orgueil et Préjugés et Le Journal de Bridget Jones - je n'avais pas trop pigé les références lorsque je l'avais lu). Je suppose qu'ici, tout le monde la connaît.

En bref, la famille Bennet fait partie de la gentry (la petite noblesse rurale sans titre) du Hertfordshire. Les Benett ont 5 filles toutes en âge de se marier (22 à 16 ans, l'une a donc dépassé les 20 ans! il y a donc urgence) et c'est bien l'obsession de Madame Benett de voir ses filles au bras d'hommes de bonne fortune (de préférence). En effet (et ça m'a fait gratter la tête plus d'une fois...), leur propriété est soumise à l'entail (une close en gros) de sorte que celle-ci ne peut être héritée que par la branche masculine de la famille. Il y a donc urgence de marier les filles: à la mort de Monsieur Bennet, les 5 filles seront expropriées au profit d'un cousin lointain, Collins, héritier mâle le plus proche. Et voilà qu'au début du roman s'installe dans le voisinage un Monsieur Bingley, célibataire de bonne fortune (un coeur à prendre quoi). Monsieur Bingley est accompagné de ses soeurs (des pestes) et de son meilleur ami, un certain Monsieur Darcy qui regarde tout le monde de haut.

On se retrouve donc avec le schéma classique répété dans des milliers de comédies romantiques filmiques du 20ème siècle. Ce roman aura donc eu une descendance plus que vivace via cette intrigue de départ: Elizabeth déteste Darcy mais... bref. Voilà, ils ne s'aiment pas au début, rien n'est fait pour les rapprocher, et POURTANT!!! Au final, j'ai trouvé cette lecture prenante et même addictive. Surtout, j'ai trouvé l'écriture vraiment agréable à lire (lu en VO). Effectivement, ce qui a inspiré les comédies romantiques dont nous sommes abreuvés n'est qu'une partie du livre. Car le propos de Austen est bien le mariage à tout prix pour une femme dans cette époque (l'époque géorgienne, au tout début du 19ème siècle que Austen a bien connue). Le mariage à tout prix pour garder un confort matériel, la nécessité du mariage avec un bon parti. Pour une femme de la gentry, évidemment, qui ne peut travailler (c'est dégradant).

Austen observe la société de son époque avec un humour assez acide et sans pitié. Jane Austen aurait sûrement beaucoup amusé ses copines au téléphone, mais personne n'aimerait avoir son portrait dessiné par elle ^^; . Je n'aimerais pas être le modèle de ce pauvre Collins, personnage que j'ai trouvé ridicule de bout en bout. Un pur produit de son époque... Le personnage du père est sans pitié, décrivant souvent ses 3 dernières filles comme des idiotes. D'ailleurs, seules les 2 premières filles, Jane et Elizabeth, ont de la jugeote. Les 2 plus jeunes sont cruches et courent après des militaires pour flirter à qui mieux-mieux (elles appliquent l'éducation de leur mère: se marier à tout prix...), la mère est à fond dans les commérages. Seules les 2 sÅ?urs sont mises en valeur. Et évidemment, Elizabeth: une fille intelligente, observatrice, fière qui a du caractère et dit ce qu'elle pense. En gros, c'est un peu l'héroïne parfaite car elle saura évidemment apprivoiser l'autre forte tête bien fortunée (bien née!!!).

Un jour, j'aimerais lire Emma de Austen. Ce que je trouve fou, c'est la passion suscitée encore aujourd'hui pour les écrits de Austen. Il y a tant de débats et de discussions sur ses livres, plus particulièrement Orgueil et Préjugés!!! De mon côté, je l'ai lu en VO et ne comprenant pas le mot "entail" j'ai fini par chercher de quoi il en retournait... et j'ai même fini par lire une fiche Wikipédia consacrée à l'époque dans les romans de Austen! Il se trouve qu'en lisant un roman dans cette époque et cette classe sociale, je ne pouvais m'empêcher de me demander comment les gens passaient leur temps. Ou la fonction de gouvernante. En fait, j'ai lu ce livre et beaucoup d'à côtés! D'ailleurs, les heures de repas m'ont souvent surprise: le petit déj environ à 10h, le déjeuner (appelé dinner) vers 15h, le thé vers 17h puis le souper plus tard. Bref, rien à voir avec notre mode de vie.
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Taliesin
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Message Posté le : 02/12/20 14:57    Sujet du message: A malin, malin et demi Répondre en citant

A malin, malin et demi de Richard Russo

Je connais peu la littérature blanche et ses auteurs. Avec A malin, malin et demi, je découvre Richard Russo, un auteur américain contemporain qui écrit souvent sur des petites villes. La couverture m'a immédiatement plu avec son chien malicieux aux pattes posées sur le rebord d'une fenêtre de voiture. Je ne pensais pas découvrir là un de mes grands coups de cÅ?ur de cette année. A malin, malin et demi constitue un retour de Russo dans la ville de Bath sur laquelle il a déjà écrit dans Un homme presque parfait. On revoit ici Sully, le héros du premier opus, 12 ans plus tard.

Bath est une petite ville de lâ??Ã?tat de New York qui se meurt petit à petit, contrairement à sa voisine, la prospère Schuyler Springs. Alors anciennement une ville touristique balnéaire, la source s'est tarie, laissant la ville à l'abandon. On suit 48 heures de la vie de Douglas Raymer, chef de la police déprimé qui n'arrive pas à oublier sa femme défunte, et de Sully, 70 ans, qui a désormais des problèmes au cÅ?ur, et leur entourage. C'est un roman choral où on suit de nombreux personnages.

Une petite ville où tout part souvent de travers. Où même le cimetière (car c'est sur lui que s'ouvre le livre) parvient à faire de l'humour. Où les sols sont pollués (l'odeur de Bath). Une petite ville décrépie qui manque de sang neuf, où on retrouve toujours les mêmes clients au bar. Une petite ville comme on peut en voir parfois dans les films américains. Les personnages qu'on suit sont largement abîmés par la vie: une petite frappe sortant de prison, un flic en dépression cherchant un sens à sa vie, un vieux bonhomme pour qui la chance a tourné, son meilleur ami en pleine détresse affective, une femme victime de violence conjugale, une autre fatiguée de son mari (qui regarde la télé en caleçon - pourquoi les hommes font-ils ça? grand mystère Mort de rire ) et un chien à la bite mâchouillée (oui).

Richard Russo suit tout ce beau monde sur 700 pages (en poche). Pourtant, on ne les sent pas passer. Chaque chapitre s'intéresse à un personnage, avec Sully et Raymer qui en sont les principaux. Russo n'a pas son pareil pour décrire ces personnages un peu pitoyables (et pour certains très sympathiques malgré tout). Déjà, c'est superbement écrit mais en plus, Russo a un humour imparable (dés l'ouverture du livre avec ses histoires de pierre tombale et de sol pollué). On rit beaucoup en lisant ce livre. Les 48 heures relatées sont un peu folles: un reptile dangereux en fuite, une tempête, une vengeance, un mur qui s'écroule. Décidément, ce n'est pas de tout repos. En même temps, malgré le nombre de personnages que l'on suit, Russo ne nous perd pas. On partage les sentiments et les réflexions des personnages tout en vivant cette intrigue.

Le personnage de Rub est un des plus pitoyables, personnage dont le monde tourne complètement autour de celui qu'il considère comme son meilleur ami: Sully. En effet, Sully ayant plus de temps après avoir pris sa retraite, il pensait l'avoir tout le temps pour lui. Ce personnage en telle détresse affective en vient même à avoir la nostalgie pour l'époque où il faisait un job vraiment pourri en équipe avec Sully car il l'avait pour lui en ce temps! Alors que maintenant il doit partager Sully avec d'autres: en effet, Sully a plus de temps mais Sully le consacre aussi à d'autres personnes!!! Mort de rire

Chose sûre, je lirai d'autres livres de Russo. Il y a ce petit grain de folie qui flotte dans son roman, petit grain de folie que j'apprécie de plus en plus à mesure que le temps passe. Par exemple, j'ai tendance à surtout retenir les films qui contiennent un peu de folie, même quand ce ne sont pas de grands films (Des nouvelles de la planète Mars ou Men and Chicken!).
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herbv
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Localisation : Yvelines

Message Posté le : 02/12/20 17:22    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Tout ceci donne vraiment envie de lire ce roman Sourire
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Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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Taliesin
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Message Posté le : 21/12/20 13:34    Sujet du message: Underground Railroad, Anamnèse de Lady Star Répondre en citant

Underground Railroad de Colson Whitehead

Ce roman a été super bien mis en avant dans toutes les librairies, il a aussi reçu un Prix Pulitzer, et c'est donc ainsi qu'il a atterri chez moi: achat pour un cadeau que la personne avait déjà, ticket de caisse perdu et donc un peu obligée de le garder. Les avis dithyrambiques aident aussi à passer la pilule car je n'avais vraiment pas prévu de le prendre pour moi (j'avais déjà assez de romans à lire comme ça...). D'ailleurs, Whitehead est de nouveau mis en avant cette année avec son dernier roman, Nickel Boys, qui a aussi reçu le Prix Pulitzer!

On y suit Cora, 16 ans, esclave noire de Géorgie (donc le Sud assez profond) n'ayant connu que sa plantation, enfant abandonnée par une mère légendaire: l'une des rares à avoir réussi une évasion sans avoir été ramenée. Caesar est un esclave qui a connu une autre maîtresse avant de venir chez Randall, il était en Virginie où sa vie était plus clémente. Il aurait dû être affranchi un jour mais le destin en a voulu autrement. Caesar, qui connaît la légende de Mabel (la mère de Cora), propose donc à celle-ci de s'enfuir avec lui avec l'aide d'un abolitionniste blanc de sa connaissance. Cora et Caesar empruntent l'Underground Railroad, voie ferrée souterraine, et traversent plusieurs �tats dans le but de rejoindre le Nord libre.

Je n'ai pas eu le coup de cÅ?ur pour cette incroyable aventure. J'ai trouvé le livre intéressant, et c'est avant tout une métaphore des Ã?tats-Unis. Probable que je ne suis pas assez cultivée pour apprécier le livre, réalisant en lisant des articles sur Internet que l'Underground Railroad était avant tout métaphorique: Whitehead matérialise ici par un vrai chemin de fer souterrain le chemin vers la liberté des esclaves (ça consistait en sentiers où on pouvait trouver des abolitionnistes épousant la cause). Personnellement, j'ai lu/vu peu d'histoires sur l'esclavage et bien souvent, la fuite constitue la fin de l'histoire (même dans Twelve years a slave). Ici, le début se passe dans une plantation mais c'est vraiment la fuite qui constitue l'histoire du roman.

Le livre se découpe en plusieurs époques. Il y a le voyage de Cora qui constitue le "présent", puis des portraits de personnages d'un passé lointain ou simplement des personnages que côtoie Cora. Le début commence par Ajarry, la grand-mère de Cora, capturée en Afrique et vendue en Géorgie dans la plantation Randall. Tout le début est classique, on y voit la vie quotidienne dans une plantation, les petits moments de fêtes autorisés, la cruauté des propriétaires. Puis vient le voyage, dâ??Ã?tat en Ã?tat, avec une Caroline du Sud très différente de la Caroline du Nord. Ã?videmment, nos fugitifs ne le seraient pas sans un chasseur d'esclave acharné, surtout que celui-ci a déjà échoué à ramener Mabel (la mère). Lui aussi a d'ailleurs droit à son portrait. Cora voyage, voit différentes manières de traiter les Noirs à travers les Ã?tats. Il y a même un espoir de sortir de cette condition.

Le voyage est en soi intéressant mais assez inattendu. Whitehead y appose des moments anachroniques (la Caroline du Sud, glaçant). Les moments passés en Caroline du Nord sont très difficiles: il n'y a plus d'esclavage (hum). La lecture se fait de manière assez détachée, le livre est intéressant mais ne prend pas vraiment aux tripes, on est rarement avec Cora, personnage très peu attachant au demeurant (on la sait intelligente mais on en reste un peu là). Whitehead nous montre les rapports entre les Blancs et les Noirs aux �tats-Unis à travers l'histoire. Pour moi, la dernière partie parle de notre époque avec ses dissensions au sein des mouvements. C'est intellectuellement intéressant mais assez froid. La partie sur le Tennessee m'a fait décrocher et j'ai dû prendre du temps pour raccrocher et terminer le tout. Connaissant peu les �tats-Unis, j'ai dû lire le livre en recherchant des cartes sur Internet pour comprendre le voyage de Cora mais aussi quels �tats étaient libres!


(Sinon, le topic de SF déconne sec alors je pense continuer mes laïus SF ici... après tout, même le dernier Goncourt emprunte à la SF...)

Anamnèse de Lady Star de LL Kloetzer

J'ai découvert LL Kloetzer par l'anthologie de SF Au bal des actifs: Demain le travail au détour d'une nouvelle qui se passe dans le même univers que Anamnèse de Lady Star. Le roman a une excellente réputation, écrit par un couple: LL pour Laure et Laurent. Ce qui m'a surtout donné envie de le lire c'est l'inspiration des auteurs: Christopher Priest.

Le cÅ?ur de l'histoire est la traque d'une femme qui ne laisse pas de trace (ce qui est en soi une trace), qui ne porte jamais le même nom, une trace sur des archives vieilles de 70 ans, une femme mêlée au plus grand attentat jamais orchestré: une bombe iconique qui a décimé les 3/4 de l'humanité. Et sa conception se passe en France. On suit Magda, une doctorante, 50 ans après l'attentat, qui décide de retrouver la trace de cette femme en étudiant de nombreuses archives. Elle travaille pour une commission dont le but est d'enterrer pour toujours les effets de cette bombe. Si toutes les personnes liées à l'attentat ne sont plus en vie, on ne sait rien de cette femme liée aux événements.

Voici une lecture non pas exigeante mais très exigeante. A vrai dire, ce livre me faisait un peu peur... J'avais peur de ne rien comprendre ou de m'ennuyer. Finalement, ce ne fut pas le cas pour l'ennui: c'est un livre prenant, hyper accrocheur et vraiment très très bien écrit. Par contre, comme quand on lit Christopher Priest, il faut être attentif. Et même plus attentif encore que Priest! Je ne pense pas avoir été suffisamment attentive moi-même.

Les Kloetzer n'expliquent rien et lâchent le lecteur dans la nature. De ce monde, rien n'est écrit, personne pour prendre le lecteur par la main et dire "on est à telle époque, maintenant ça se passe comme-ci ou comme ça". Non, ici, on est directement plongé dans ce que savent les personnages et c'est tout. Ainsi, on apprend que 3/4 de l'humanité n'est plus réellement vivante, que certains dorment dans des caissons, qu'il y a ce qu'on appelle des "Porteurs lents" qui continuent à propager les effets de la bombe iconiques. Du monde vivant, on ne sait pas grand chose non plus. C'est au lecteur de tout deviner, en somme, au détour d'une phrase par-ci par là. On comprend aussi qu'il existe des Elohim, des sortes d'Extra-terrestres dotés de pouvoirs, des êtres insaisissables en tant que forme physique, jamais figés.

La narration est non linéaire, avec de nombreux allers-retours entre le "présent" (environ 50 ans après l'attentat appelé Satori) et le passé: 17 ans avant le Satori, pendant le Sator, 30 ans après le Satori, etc... En plus de cela, on suit aussi de nombreux personnages, les Kloetzer nous met dans leur peau sans préambule. On sait juste à quelle époque on est. En plus de cela, les techniques d'investigation sont très avancées, se servant de données nombreuses (vidéo, texte, photos, sons, etc...), plongeant parfois Magda dans un passé qu'elle vit à travers quelqu'un. Tout ceci prête donc à confusion car il y a en plus de cela des histoires de mondes virtuels. Les modes de narration étant subjectifs, les styles sont donc très différents. On notera un passage à Giessbach qui fait très largement penser à Shining, une sorte de journal sans aucune pause ni alinéa, sans aucune respiration, sans paragraphe, et ce pendant... 50 pages! Les 100 dernières pages (avec le monde virtuel Assur) commencent à me perdre et surtout, les 50 dernières pages sont pour moi incompréhensibles: je ne sais même plus du tout où on se trouve et ce qu'il s'y passe (j'ai un poil plus compris grâce à une chronique assez détaillée sur ActuSF... merci parce que pour le lieu, je ne savais VRAIMENT pas où on était!).

Ceci dit, le voyage en vaut la chandelle, c'est prenant, accrocheur, le suspense est là et c'est très intéressant. Il y a aussi un petit clin dâ??Å?il priestien: Jethra, l'Archipel du rêve ^^ . Au final, le personnage en question, Lady Star, est insaisissable, tend des pièges, se planque là où on l'attend pas. C'est aussi une forme de muse. Quant à l'arme, la bombe iconique, elle est assez métaphysique en soi, décimant vite mais aussi dans le temps (les porteurs lents, donnant aussi lieu à une pandémie - c'est la saison). Le but de cette arme au départ, donnant lieu à un attentat accidentel, est d'ailleurs très lié à nos problématiques bien européennes (en cela, lire de la SF locale a parfois du bon - le livre est sorti en 2013). En tout cas, malgré les 100 dernières pages de galère, j'ai eu envie de lire un autre roman des Kloetzer: CLEER, qui parle du monde de l'entreprise.


Au final, j'ai lu beaucoup de fiction sans image cette année. J'essaierai d'écrire un mini-bilan. En tout cas mes meilleures lectures ont été: Axiomatique de Greg Egan, Les Insulaires de Christopher Priest, La Porte de Cristal de NK Jemisin (tome 2 des Livres de la Terre fracturée), Mes vrais enfants de Jo Walton, A malin, malin et demi de Richard Russo (la grande surprise). Anamnèse de Lady Star aurait pu y être sans mon incompréhension (totale) des 50 dernières pages.

(Dans ma lecture actuelle je suis en plein en train de revivre l'avènement du sarkozysme T-T ).
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Taliesin
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Message Posté le : 30/12/20 20:03    Sujet du message: Le Grand Paris / Le Problème à trois corps Répondre en citant

Je continue encore mes laïus ici. Peut-être que quelqu'un me lit... au pire, ça me permet de revoir mes lectures de 2020!

Le Grand Paris d'Aurélien Bellanger

Je continue à lire mes cadeaux de Noël de l'an dernier (j'ai un an de retard de lectures...), c'est pourquoi je lis tant de littérature blanche (cette année, il y a aussi eu L'anomalie qui a atterri dans ma bibliothèque - le prix Goncourt, je me demandais si et... bingo) et surtout hors de mon spectre habituel de lectures. Je n'avais jamais entendu parler du Grand Paris mais le quatrième de couverture m'a quand même intriguée. Comme quoi, je ne connais pas certaines personnes comme Aurélien Bellanger, dont c'est le troisième roman, et en même temps chroniqueur chez France Culture (si je ne me trompe pas). C'est donc une personnalité publique.

Le roman est à la première personne et s'intéresse à Alexandre Belgrand, né dans les années 80 à Colombes dans le 92. Du bon côté de la ceinture périphérique, à l'Ouest donc, faisant partie de la classe qui dominera les autres plus tard (oui la conscience de classe est bien installée). Il fait partie d'une famille d'architectes: son grand-père s'est occupé des égouts de Paris, sa mère du parc d'attractions Mirapolis et France Miniature, son père du Parc Astérix. Alexandre Belgrand rejoint la campagne du Prince en 2007 et s'occupera aussi d'urbaniste: le projet du Grand Paris qu'il imagine, pour faire sortir Paris de capitale de musée à capitale mondiale à l'image de Londres. Parce que Paris, c'est vieux et qu'il ne s'y passe rien car c'est en banlieue que tout se passe aujourd'hui.

Aurélien Bellanger est un bavard et il n'a pas peur des mots. Mais encore plus, il ne craint pas la virgule. Car des phrases longues avec des idées à la volée, il en a. Des phrases mêlant à la fois virgules et surtout les tirets réflexions. Les deux se combinent allègrement, le tout agrémenté parfois de considérations politiques, historiques, philosophiques ou même esthétiques. Bellanger n'a peur de rien et surtout pas de son lecteur ou sa lectrice. En l'occurrence, c'était moi. Il faut dire que je suis assez peu cultivée et parfois, prendre des réflexions sur Kant ou Napoléon (ou autre empereur romain) dans la gueule avec multiples virgules, oui, ça décroche un peu! J'ai donc trouvé la prose de Bellanger agaçante même si c'est vraiment bien écrit. Pour de vrai. Mais l'arrosage de culture, j'avoue que... ça ne me parle pas trop!

Je suis assez partagée par ce livre. Ce qui fait beaucoup de bien, par rapport à de nombreux romans, c'est le point central: la BANLIEUE de Paris et non Paris. Ici, Paris est même la banlieue du reste. Je dis la banlieue, mais il est en réalité BEAUCOUP question de l'antagonisme 92-93, des départements frontaliers mais que tout oppose: le plus riche des départements de France face au plus pauvre. Le roman se veut un hommage à l'�le-de-France, montrant la vitalité réelle de ce qui entoure Paris, ville qui a l'air morte pour le narrateur. Le narrateur aime son 92 et son 95 et craint le 93 mais il n'aime pas Paris. De Paris, on en verra surtout de la carte postale avec la Contrescarpe et la politique avec �lysée. L'auteur a plein d'anecdotes sur la région parisienne et l'une des meilleures est le village de Goussainville! Personnellement, j'en ai pas mal appris.

C'est aussi un roman au narrateur auquel je me sens pas mal opposée. Un narrateur né dans le 92, Blanc, avec un idéal de droite, ayant fait une école de commerce. On entre dans sa tête, dans ses craintes de voir son identité française se déliter face à la culture urbaine qui pénètre dans son douillet 92 à l'époque du collège. Ce roman raconte aussi (et nous fait revivre...) les années Sarko. On y suit la campagne et surtout l'effervescence, la foi dans l'économie libérale et du fric ostentatoire, la foi dans une identité nationale retrouvée. Cette foi, évidemment, je ne l'ai pas partagée! Le narrateur étant aussi un enfant des années 80, je me retrouve à revivre ces instants que j'avais vraiment oubliés. Ce roman m'a donc fait un peu revivre cette période du sarkozysme omniprésent. Quant aux émeutes, je n'étais pas vraiment présente à ce moment.

La dernière partie du roman se confronte au 93. Tout au long du livre, le narrateur évolue dans sa vision de la France avant tout et aussi dans ses valeurs. Même si cette évolution est intéressante humainement, je reste bien plus mitigée sur la fin du roman que je trouve plus molle. En fait, le plus intéressant constitue les réflexions du narrateur sur Paris et sa banlieue, sur l'urbanisme avant tout. J'ai lu que désormais, la banlieue a son roman. Et c'est assez vrai. Moi qui suis banlieusarde, ce roman m'a parlé.


Le Problème à trois corps de Liu Cixin

La trilogie phénomène de SF chinoise. LE best-seller. LE roman qui a permis à la SF chinoise de devenir internationale grâce à Ken Liu (auteur de SF lui-même ayant émigré aux Etats-Unis) et sa traduction américaine. Tellement intriguant que je n'ai jamais lu le synopsis. Et il ne faut pas lire le quatrième de couverture de l'édition en grand format. Surtout pas, car TOUT y est raconté dedans. C'est un reproche qui a été fait et corrigé dans l'édition poche (je ne comprenais pas ces critiques en lisant mon quatrième de couverture). Non, il faut aller dans cette aventure sans rien savoir pour laisser l'intrigue se dévoiler. Ce fut mon cas car j'étais sûre de lire cette SF chinoise tout en l'appréhendant: Liu parle souvent de Arthur C. Clarke comme source d'inspiration (et la hard SF m'impressionne!!!).

Je vais essayer d'en dire le moins possible. On suit Wang Miao, scientifique spécialisé dans les nanomatériaux. Il est abordé par la police pour aider dans une enquête qui piétine et qui concerne des scientifiques retrouvés morts et faisant tous partie d'une même société (ou club). Tout débute donc comme une intrigue policière avant tout pour se dévoiler ensuite. Pour cela, il faudra lire bien 300 pages sur les 500 en édition poche.

C'est vraiment petit à petit que l'intrigue réelle se dévoile et c'est là qu'il vaut mieux tout découvrir en lisant le roman. Ce livre m'a longtemps impressionnée et j'ai fini par le recevoir à Noël l'an dernier (oui, encore un cadeau, le dernier de la série). Il a donc bien fallu s'y mettre... Je suis proche du coup de cÅ?ur tant j'ai accroché au récit dés le début. Le côté polar chez l'élite scientifique chinoise m'a vraiment bien bottée. Surtout, il y a aussi un enracinement avec l'époque de la Révolution Culturelle (je pense que les plaies sont plus ou moins pansées et qu'on peut désormais en parler dans une fiction mainstream, même de manière plus ou moins critique?).

Le tout baigne dans une ambiance vraiment très mystérieuse, sur fond de discussions scientifiques (oui, ma culture dans le domaine de la physique étant assez déplorable!), donnant vraiment envie d'en savoir plus à chaque page. Il y a donc une narration dans le présent, dans le passé mais aussi dans un autre univers, un jeu virtuel en ligne (et où les figures mythologiques et historiques purement chinoises figurent...). Puis l'intrigue, la vraie, arrive. Et c'est vraiment pessimiste au possible!

Citation:
je ne l'avais vraiment pas vue venir car je n'ai pas une grande culture en matière de SF. Mais oui: tout ça pour finir sur un complot extra-terrestre et une future invasion qui se profile!!! Non, vraiment, il fallait attendre page 300 pour en venir là. Le coeur de l'histoire était donc bien là et pas dans le jeu ni dans les scientifiques retrouvés morts... c'est juste énorme ^^; un vrai roman complotiste pour achever l'année 2020 qui était déjà bien gratinée grâce à Hold Up. Cette folle de Ye Wenjie... et ces effets de la Révolution Culturelle sur sa foi en l'Humanité: c'est là que je me dis que oui, le temps est passé et que l'on peut en parler aussi négativement même pour une Å?uvre mainstream!


Côté culture scientifique, les personnes ayant la culture nécessaire se régaleront. De mon côté, j'ai parfois dû débrancher un peu le cerveau et me laisser porter. Tout le passage clé sur les accélérateurs de particules et les protons/électrons m'ont quelque peu perdue (je sais je devrais avoir honte...). Il y a aussi des réflexions sur le domaine de la radio, des mathématiques (le problème à trois corps), il est aussi un peu question d'algorithme. Mais si j'ai réussi à survivre, je pense que beaucoup pourront aussi suivre l'histoire. C'est un livre assez peu porté sur les personnages et ceux-ci pourront paraître assez froids. Mais heureusement, l'histoire est vraiment bien amenée. Quant à la fin, elle est bien car pas trop en cliffhanger, laissant le temps de se procurer la suite (ce que j'ai fait aujourd'hui car livre acheté, livre programmé!). J'ai donc passé un excellent moment de lecture Sourire .
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Taliesin
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Message Posté le : 03/01/21 20:22    Sujet du message: Lectures de 2020 Répondre en citant

Un bilan succinct de mes romans lus en 2020. J'ai finalement lu beaucoup de fictions sans image Surpris !

Coups de coeur
Axiomatique (Greg Egan)
Mes vrais enfants (Jo Walton)
La Porte de Cristal (NK Jemisin)
A malin, malin et demi (Richard Russo)
Les Insulaires (Christopher Priest)

Excellents
La Fontaine pétrifiante (Christopher Priest)
Les Affinités (Robert Charles Wilson)
L'Adjacent (Christopher Priest)
Anansi Boys (Neil Gaiman) (relecture en français)
L'étoffe dont sont tissées les vents (collectif)
Pride and Prejudice (Jane Austen)
Anamnèse de Lady Star (LL Kloetzer)
Le Problème à trois corps (LIU Cixin)

Beaucoup aimé
C'est le cÅ?ur qui lâche en dernier (Margaret Atwood)
Aux Douze Vents du Monde (Ursula K. Le Guin)
Gagner la guerre (Jean-Philippe Jaworski)
En attendant l'année dernière (Philip K. Dick)
Compartiment pour dames (Anita Nair)
Le Nom de la Rose (Umberto Eco)
L'autre côté du rêve (Ursula K. Le Guin)
Le Grand Paris (Aurélien Bellanger)

Beaucoup aimé avec petite déception
1Q84 (Haruki Murakami)
Le Chardonneret (Donna Tartt)
The Amazing Adventures of Kavalier & Clay (Michael Chabon)
Les Fiancés de l'hiver (Christelle Dabos)
Le Grand Livre (Connie Willis)

Sympa
Quatre-vingt-un frères (Romain d'Huissier)
Os de Lune (Jonathan Carroll)
Mémoires d'un eunuque dans la Cité interdite (DAN Shi)
Axis (Robert Charles Wilson)
Les sept morts d'Evelyn Hardcastle (Stuart Turton)
L'Å?il du Héron (Ursula K. Le Guin)
Babel 17 (Samuel R. Delany)
Underground Railroad (Colson Whitehead)

Pas aimé
Les Chants de la Terre lointaine (Arthur C. Clarke)
Le dernier Denier (James P. Blaylock)
L'impératrice de Chine (LIN Yutang)
La Colère des aubergines (Bubul Sharma)
Demain les chats (Bernard Werber)

Abandon
La Tyrannie de l'Arc-en-ciel (Jasper Fforde) (après 150 pages sur 650, sachant que ce n'est qu'un tome 1...)
Le Dit de la Terre Plate (Tanith Lee) (après la 1ère histoire du 1er tome sur 5 en poche)
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herbv
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Message Posté le : 04/01/21 00:06    Sujet du message: Réaction Répondre en citant

Le dernier Denier... Argl... Sourire

Sinon, pfiou, quelle longue liste...
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Chroniqueur à du9
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Message Posté le : 29/01/21 11:22    Sujet du message: Les Furtifs Répondre en citant

Les Furtifs d'Alain Damasio

Je démarre l'année en grande trombe en lisant Les Furtifs, ce troisième roman tant attendu de Damasio. Je suis moi-même assez damasienne à vrai dire, adorant ses interventions dans les média. Je n'aime pas les grands formats, préférant d'habitude les poches, mais j'ai fini par "choisir" ce livre en cadeau de Noël (car certaines personnes sont obligées d'en offrir). Et puis la thématique du traçage dans nos sociétés, ça m'intéressait forcément! (je ne suis toujours pas passée au smartphone par exemple).

On suit Lorca Varèse, en 2041, à Orange, dans une France où le libéralisme de surveillance est à son comble, où tout est privatisé (le rêve de Christophe Barbier en somme) et où tout le monde est tracé. Dans ce monde existeraient les furtifs, ces créatures qui sont intraçables, que personne n'a jamais vu. Et Lorca Varèse intègre une branche secrète de l'armée dont le but est de chasser et d'attraper ces furtifs. L'engagement de Lorca n'est pas anodin: il essaie avant tout de retrouver sa fille disparue à 4 ans, persuadé qu'elle a rejoint les furtifs.

Au final, je sors mitigée de ce livre. J'aime beaucoup ce qui est proposé en matière de dystopie par Damasio, même si beaucoup de surprises ont été révélée lors de la promo assez énorme du livre. Sur ça, j'ai donc été peu surprise et c'est un peu dommage. Quant à la quête, elle parlera un peu plus aux parents (ou ceux qui souhaitent le devenir). En tant que nullipare, cet amour viscéral de revoir l'autre, ces sensations décrites en tant que parent aimant son enfant me dépassent un peu. Ceci dit, j'apprécie beaucoup la quête et j'ai trouvé les parents très attachants.

Côté personnages, le couple principal Lorca/Sahar est très attachant et humain. Ils sont entourés d'autres personnages, notamment ceux de la meute, qui font penser un peu à ceux de La Horde du Contrevent, Nèr (le hacker) et Hernan (le traceur) en tête. De ces personnages Saskia est le plus réussi (l'intello du son, elle me fait penser à Oroshi). Toni est un jeune rebelle (hacker et street art) qui parle énormément en argot (gitan), certains lecteurs ont dû beaucoup s'accrocher (ça va tout le monde parle gitan dans la ville où j'ai grandi ^^; - les verbes du "4ème groupe" en -ave). Comme dans ses autres romans, Damasio continue cette narration polyphonique (pour reprendre ses mots) où on accède à chacun des personnages, où tous les points de vue sont présents. Des romans qui font émerger le collectif avant tout, fidèle à la philosophie de vie de Damasio.

Côté style, Damasio s'en donne vraiment (trop) à cÅ?ur joie. Il manie bien la langue française dans ses argots et ses jeux de mots, il inverse des lettres, il fait des slams, il crée des mots valises (proferrant), il pense à la sonorité à fond (un paragraphe où tous les mots commencent par "g"), il joue énormément. Même la typo (pour les fans) est soignée dans ce roman (les f sans barre et autres joyeusetés). Il s'amuse parfois tout seul et parfois, j'ai été perdue, larguée (surtout avec un personnage sur la fin, il en fait trop). Et cela se ressent aussi dans la narration polyphonique où chaque personnage a sa "voix" comme dans la vraie vie. Sauf que là, par rapport à La Horde du Contrevent, en plus de l'argot de base, tu as Hernan (Argentin) qui te met des mots en espagnol toutes les 2 lignes (je n'ai pas fait cette langue ^^; ) et surtout Toni et son argot gitan + plein de mots en anglais O_O. Toni est... le plus pénible à lire (même pas à cause du gitan en fait). En parlant du "4ème groupe", pour moi, il ne se conjugue pas ("il l'a marave" et pas "il l'a maravé", ou "on va le marave" et pas "on va le maraver") et si Damasio le manie bien côté participe passé, ce n'est pas vraiment le cas du futur proche. Pour rester sur ce thème, il y a le verbe natchave mais je n'ai jamais entendu que nachave par chez moi (visiblement le dictionnaire de l'argot par le de "natchave"...).

On le voit, Les Furtifs constitue pour Damasio bien plus qu'un roman. Avec ce roman, Damasio cherche à créer une dystopie positive dans le sens où le combat, malgré le monde tel qu'il est, es toujours possible. C'est une dystopie optimiste, tout n'est pas perdu. Il cherche à réenchanter l'imaginaire de gauche et pourquoi pas après tout, aller au-delà de la critique. De ce côté, il ne m'a pas trop convaincue (alors que je suis déjà convaincue par la pensée damasienne, notamment le manque de vif dans nos sociétés). Hélas, les moments de vie alternative ont été les plus pénibles pour moi malgré la créativité de l'auteur à ce sujet. Il y a les nouvelles manières de vivre avec les personnes qui viennent de Bali (là, ça va, nouvelle société, organisation, etc) mais surtout, il y a les combats les actions d'occupation et toute l'action qui va avec face aux forces de sécurité. Ces moments, je les ai trouvés un peu pénibles. Damasio glamourise évidemment la lutte mais je n'ai pas été prise dans cette glamouraisation. Outre le côté manichéen, il y a vraiment cette accentuation de la solidarité, du groupe, des liens qui se créent et surtout des moments passés ensemble, la fête et l'alcool. Ce qui, pour lui, constitue sûrement ce qu'on appelle vraiment la vie. C'est une vision avec laquelle j'ai du mal (étant asociale), philosophie de vie souvent évoquée après l'attaque de Charlie Hebdo: comme quoi faire la fête = vie. Les modes de vie alternatifs sont nombreux et Damasio ne manque pas de créativité avec ses sortes de ZAD. Mais étant peut-être trop rigide de nature, j'ai eu du mal à être convaincue par ce côté extrêmement rebelle. En gros tous les moments de lutte (le parkour sur le toit, Marseille) m'ont donné du fil à retordre: j'avais l'impression de ne jamais sortir du chapitre.

Les Furtifs est un roman riche. Il part de ce sentiment viscéral de parentalité pour parler d'autre chose: de nos sociétés techno-démocratiques totalement librérales, de la lutte et surtout, du vivant (avec les furtifs, ces créatures). Mais j'ai trouvé le livre un peu long sur la fin, notamment après que la quête s'achève (càd 100 pages avant la fin je dirais), quand le politique ressurgit beaucoup plus. Je comprends l'envie de réenchanter les imaginaires de gauche, l'envie de collectif (la force du nombre), mais j'ai trouvé que ça manquait de subtilité. Les Furtifs constitue un mélange entre La Zone du dehors (dystopie politique) et La Horde du Contrevent (l'aventure, la quête) avec un esprit plus philosophie (et un côté "papa" que Damasio est lui-même devenu entre temps). Ainsi, pour moi, La Horde du Contrevent reste pour le moment son chef-dâ??Å?uvre où à travers une simple histoire d'aventure de fantasy, il insuffle malgré tout toute sa pensée du vivant, où il réussit à injecter tout cela. Alors que dans Les Furtifs, j'ai eu le sentiment qu'il a vraiment pensé le côté politique et que tout s'est articulé autour du politique, avant même de créer une histoire (bien que, encore une fois, je trouve vraiment cette histoire de traque réussie). La Horde du Contrevent est en ce sens plus fin, plus subtile. Ou bien, Les Furtifs est un roman qui comporte peut-être simplement trop de choses en lui.

Je suis restée la première moitié du mois sur le même roman, soit environ 2 semaines (en bref, le lot de janvier 2020 me prendra beaucoup plus d'un mois vu que j'ai d'autres romans dedans!). Et je pense qu'au bout d'un certain temps sur le même livre, je n'arrive plus à ne pas ressentir de saturation. Je ne sais pas d'où ça vient, sûrement l'air du temps où je suis devenue de moins en moins patiente moi-même, avec ce besoin constant de zapper sans réussir à bien me concentrer. J'ai ainsi pu remarquer ce seuil de 2 semaines: 1Q84, Le Chardonneret, Les Furtifs en sont désormais des exemples.
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Message Posté le : 03/02/21 12:42    Sujet du message: Le Temple de la Grue écarlate Répondre en citant

Le Temple de la Grue écarlate (tome 1 d'Une Enquête du Mandarin Tân) de Tran-Nhut

J'ai découvert le Mandarin Tân en lisant une chronique consacrée à la saga de Maître Li et Boeuf N°10 de Barry Hughart qui pointait vers le tome 4, L'aile d'airain. La saga du Mandarin Tân se compose de 9 romans qui n'ont pas l'air de se suivre, un peu comme le Juge Ti. Sous Tran-Nhut se cache en fait un duo de deux autrices écrivant en langue française. L'histoire se déroule dans le Vietnam du 18ème siècle, on y suit le Mandarin Tân, originaire du peuple paysan en poste après avoir réussi les concours. Ce personnage est un de leur lointain ancêtre dont le duo s'inspire pour ses histoires. Le Mandarin Tân prend dans ce premier volet ses fonctions dans une ville où des meurtres d'enfants déformés ont lieu. Un assassinat du même genre a aussi eu lieu il y a 5 ans sous son prédécesseur. Les enfants vivent au Temple de la Grue écarlate avec les moines bouddhistes, temple que certains notables de la ville aimeraient bien voir fermer. Mais surtout, comme dans Orgueil et Préjugés, sa venue dans une petite ville attire tous les parents de jeunes filles ayant 15 ans!

Si vous aimez l'exotisme et les univers sinisants, ce titre est pour vous. Il faut aussi aimer les anciennes traductions de récits chinois avec des noms comme Calebasse, Pinceau Trempé ou encore Pensée Lascive pour apprécier ce livre. Car j'ai l'impression que les autrices jouent à fond cette carte de faux exotisme avec une langue imagée (comme le "bâton de jade"...). C'est un récit de policier historique et de carte postale dans un univers très confucéen (le Confucianisme est en rivalité avec le Bouddhisme et à l'époque du roman, cette doctrine a l'air de revenir en force). Toute l'intrigue est d'ailleurs liée au Confucianisme et ce que l'on peut appeler ses excès comme cette sacrosainte histoire d'héritier mâle (qui a fait du mal jusqu'à la Chine d'aujourd'hui). Le tout est aussi très humoristique, tellement que ça peine à démarrer. En effet, au début, le Mandarin est surtout invité par tous les parents avides de marier leur fille pour participer à des banquets dont le pauvre Mandarin ne se remet pas: une nourriture bien trop riche pour lui qui vient du peuple. Sur les 350 pages, il faut environ 100 pages, je trouve, pour que ça démarre. Mais une fois démarré, le suspense est là et la résolution de l'enquête, qui repose beaucoup sur les talents de déduction du Mandarin Tân ainsi que sa connaissance de la société, est rondement mené. Jusqu'à la fin qui réserve une surprise.

En bref, je me suis ennuyée au début puis une fois l'intrigue démarrée, j'ai lu le tout d'une traite. Pour le moment, je ne sais pas encore si je lirai d'autres volets de cette saga. Peut-être L'aile d'airain où le Mandarin retourne dans sa ville natale et est encore une fois confronté à ces histoires de mariages. Car en effet, dés ce premier volet, la pression du mariage vole de toute part: à son âge, personne ne veut le laisser tranquille surtout qu'il est... Mandarin!

Côté édition, je ne suis pas super fan des vieux poches Picquier dont la reliure est très rigide (on dirait que ça a changé depuis, j'ai acheté Ã?pre cÅ?ur en décembre chez cet éditeur et la reliure était bien plus souple, ouf). Ayant acheté mon exemplaire d'occasion (1â?¬...) le dos était bien plié. C'est donc très désagréable entre les mains. La police de caractère est très petite, si bien qu'en commençant un autre roman récemment, j'ai eu l'impression d'avoir une loupe intégrée!
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Taliesin
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Message Posté le : 08/02/21 15:21    Sujet du message: Le Glamour Répondre en citant

Le Glamour de Christopher Priest

Jusque là, je n'en ai pas du tout parlé car je trouve difficile à écrire sur ses livres, mais j'adore lire Christopher Priest (Le Prestige, Le Monde inverti). Je vais donc essayer de parler ici du Glamour, dernier roman que j'ai lu de l'auteur. Christopher Priest est un auteur britannique classé SF mais dont les récits ne se rangent pas vraiment dans une catégorie: il n'y a pas de space opera, ni vraiment d'anticipation. Il a créé un monde vers lequel il revient souvent, l'Archipel du rêve (la Fontaine pétrifiante, L'Archipel du Rêve, Les Insulaires, L'Adjacent, L'inclinaison), un monde particulier en guerre que les habitants mêmes ne connaissent pas vraiment pour des conditions de cartographie impossible. Souvent, les romans de Priest se basent surtout sur la perception que les personnages ont de leur environnement. C'est donc assez souvent intimiste avec très peu d'action. Je trouve ses romans surtout étranges. Le Glamour est la réécriture d'un de ses vieux romans des années 80 titré à l'époque Le Don (il a aussi réécrit un de ses vieux romans, Le Rat, ressorti récemment sous Notre île sombre). La version que je viens de lire est la réécriture de 2005, avec un titre plus proche de l'original (The Glamour).

Richard Grey est un caméraman qui travaille souvent sur des reportages dans le monde. Victime d'un attentat, il se trouve en convalescence dans une clinique dans le Devon, à Middlecombe. Blessé physiquement, il a aussi perdu la mémoire. C'est dans ce contexte que vient lui rendre visite une certaine Susan (Sue pour lui) qui lui révèle être son ancienne amante. Si la rencontre lui apparaît dans un premier temps désagréable, Grey en vient à réclamer sa présence. Mais d'après Sue, tout ne s'est pas vraiment bien terminé entre eux à cause de l'ex de Sue, un certain Niall qui était bien trop présent dans leur relation. C'est ainsi que Grey se confronte alors aux souvenirs de sa relation avec Sue.

Il est difficile d'en dire plus sans en révéler trop. C'est d'ailleurs ce que font beaucoup de chroniques que j'ai croisées à propos de ce roman, allant jusqu'à expliquer le titre, ce que je trouve un peu dommage. J'ai abordé le livre sans relire le synopsis (lu une fois, avant son achat, il y a un an) que j'ai complètement oublié, et je pense que c'est ainsi qu'on gagne à aborder l'oeuvre de Priest. Le quatrième de couverture en révèle aussi un peu trop à mon avis. Ici, Priest se lance dans une romance, mais une romance avec ses thèmes de prédilection: la perception du souvenir et de l'instant vécu. Aussi, malgré ce que raconte Grey, il ne faut pas forcément se fier à tout ce qu'il raconte. Ainsi, la narration oscille entre flashback sur l'histoire d'amour entre Grey et Sue puis les moments présents.

Je dois dire que la romance, souvent, me fatigue. Si j'ai pu taper sur ce genre d'histoire à une époque de ma vie, je trouve aujourd'hui qu'il est souvent facile de taper dessus parce que ça a une image de merde. Mais passons. C'est ici que la romance m'a un peu fatiguée à la longue. Parce que la romance entre ces personnages est assez classique, les perso tombent un peu vite amoureux, il y a une histoire de jalousie (Niall) très présente, et les personnages ne m'ont pas convaincue. Comme toujours avec Priest, le début de l'histoire est vraiment intriguant. Mais chaque flashback, je trouve, finissait par devenir un poil trop long. Surtout les sempiternelles disputes du couple autour de Niall et la faiblesse du personnage de Sue sous l'emprise totale de son ex.

Côté personnages, je ne suis surtout pas convaincue par Sue, personnage féminin bel et bien écrite par un... homme (un personnage très "male gaze"). Elle n'a aucune épaisseur si ce n'est de satisfaire Grey, le héros. A plusieurs reprises, on la voit "compenser" (que je déteste l'emploie de ce terme) avec du sexe si Grey a passé une mauvaise journée (souvent à cause de Niall). A la fin, je dois dire que cela m'a vraiment fatiguée. D'autre part, "faire l'amour" pour elle veut seulement dire bite dans vagin, sinon, ça ne compte pas. De plus j'ai eu l'impression que Priest s'est fait plaisir à écrire la scène de viol assez glauque par ailleurs (il joue constamment avec le voyeurisme dans ce livre mais tout de même). Alors je sais bine que Priest est né en 43, qu'il n'est vraiment plus tout jeune, donc il n'y peut rien, mais c'est ainsi, je n'ai pu m'empêcher d'être irritée par cette vue assez restreinte du sexe. Quant à Grey, lui aussi, ne m'a pas toujours convaincue, l'ayant trouvé parfois froid dans sa rationalité, assez peu empathique face à la femme qu'il dit pourtant aimer. Et pourtant, je partage assez sa fatigue face à l'indécision de Sue.

Pourtant, ces moments de flashback sont importants. Priest y a glissé des différences, de sorte qu'on pourra toujours douter de ce qui est raconté. C'est aussi un des artifices de Priest d'induire le doute dans tous ses livres. En cela, beaucoup de critiques le comparent à K. Dick (je n'ai pas la culture nécessaire pour infirmer ou non cela). Mais toute cette lecture, toutes ces petites longueurs (car la prose de Priest, enfin celle de sa traductrice Michelle Charrier, est vraiment très agréable à lire et "ça glisse tout seul") trouvent leur point culminant dans une conclusion assez inattendue. La conclusion est ce qui rend ce livre vraiment intéressant, il ne faut donc pas s'intéresser avant: il faut aller au bout. Le Glamour étant un livre assez ancien et réécrit, on retrouve le Priest des années 80, à savoir celui de La Fontaine pétrifiante, où les questionnements se rejoignent sur: la fiction, la perception de la réalité, le doute (la folie?). Dans les deux livres aussi la romance est présente. Dans La Fontaine pétrifiante, Sinclair est tiraillé entre deux femmes. La conclusion rejoint vraiment celle de La Fontaine pétrifiante: il y a aussi ce thème de se réécrire pour se redéfinir qui obsède probablement Priest dans cette décennie, mais aussi un héros amnésique dans les deux cas. Le héros est tout aussi désagréable dans un cas que dans l'autre d'ailleurs (enfin, à mes yeux: jamais je n'aurais supporté une relation avec eux...).

En bref, un très bon roman de Priest où on retrouve toujours son étrangeté, où on s'interroge parfois sur la santé mentale des personnages, où je me laisse plus porter par l'étrangeté de la situation qu'autre chose, n'essayant pas vraiment de comprendre. Par contre, les personnages de Priest m'agacent beaucoup. Le Glamour n'est finalement pas un de mes préférés, n'ayant pas détrôné Le Prestige, La Séparation ou Les Insulaires (ne jamais commencer Priest par celui-là mais les 2 autres sont vraiment bons pour le découvrir, prérequis: La Fontaine pétrifiante ou L'Archipel du rêve). J'ai l'impression que pour la plupart c'est Le monde inverti son roman le plus célèbre (venant de l'acheter, ce sera verdict pour l'année prochaine au moins). Sinon, je remarque que tous mes Priest préférés sont traduits par Michelle Charrier...
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Message Posté le : 18/02/21 12:02    Sujet du message: Les Visages Répondre en citant

Les Visages de Jesse Kellerman

Je lis très peu de thriller en général mais une personne de mon entourage adore ça et j'ai retenu le titre de ce livre. Apparemment, c'était un best-seller à sa sortie et il y a eu du foin autour à en croire de nombreuses chroniques. Perso, je ne connais ni l'auteur ni ses parents (il serait un fils de), mais le synopsis m'a plu et on le trouve très facilement d'occasion.

Ethan Muller est (lui aussi) un fils de. Il fait partie de LA famille Muller, empire de l'immobilier new-yorkais. Il déteste son père qui l'a élevé très froidement après le décès de sa mère, et veut à tout prix s'éloigner de ses activités immo, ce qu'il fait avec sa galerie d'art à Chelsea. Mais c'est aussi grâce à ses liens familiaux qu'il va découvrir un nouveau talent artistique et même un génie: Victor Crake. Un ancien habitant d'un logement social du bailleur Muller dans le Queens qui est parti en laissant derrière lui une multitude de dessins. Ethan décide de monter un expo (dont le matériel de base ne coûte rien) et c'est ainsi qu'il est contacté par un ancien flic: les visages dessinés sont ceux de victimes de meurtres il y a 40 ans.

C'est un récit à la première personne avec un héros narcissique qui nous raconte sa vie. C'est prenant dés le début, surtout quand Ethan décrit le monde des galeries d'art, la relation avec les artistes, la découverte, tout son travail de marchand d'art en somme, est très immersif. A vrai dire, à la lecture, j'avais oublié le synopsis (que je n'ai pas relu depuis l'achat du livre en janvier 2020) et c'est tant mieux. Toute la première moitié du roman fonctionne sur moi: la galerie d'art, les humeurs d'Ethan ainsi que l'enquête. Mais passé la moitié, cela fonctionne moins car le suspense tombe un peu, et c'est en partie dû à l'intrigue parallèle. Cette intrigue parallèle fait que dés la moitié, on voit arriver certaines choses (mais pas toutes, notamment sur la résolution même de l'affaire).

Sur la seconde moitié, cette partie prend le dessus et comme on sent venir les choses, la lecture est moins intéressante. De plus, l'enquête même ainsi que la vie de Ethan intéressent moins, il y a aussi une romance qui se forme. Les habitués de thriller, si j'en crois d'autres chroniques, n'y ont pas trouvé leur compte et je les comprends: c'est bel et bien un roman sur Ethan et la relation qu'il entretient avec sa famille plus qu'un thriller (et c'est pourquoi il n'est pas sorti dans une collection polar). Mais comme souvent, la comm de l'éditeur a dû appuyer sur cet aspect, ce qui a sûrement déçu les amateurs de thrillers. Le personnage d'Ethan est aussi assez peu sympathique et il est vrai que les autres personnages ne se détachent pas beaucoup. Le tout se lit facilement, il n'y a clairement pas de difficultés notables ni de décrochage, mais c'est juste plus convenu.


Dans ce livre acheté d'occasion, il y avait ce dessin d'enfant laissé pour sa maman, un poisson qui dit "Maman". Ce dessin me fait un peu de la peine... mais surtout, c'est un comble de voir ça dans un livre où les crimes sont de nature pédophile...
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