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Chroniques comics (2)
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 14/06/20 01:23    Sujet du message: Répondre en citant



J'ai beaucoup hésité avant de décider de parler de Divided States of Hysteria. D'ailleurs, j'ai beaucoup hésité avant de l'acheter et le lire. Il faut dire que la série avait beaucoup fait de parler d'elle, en mal, en raison d'une imagerie extrêmement choquante.

Nous la devons à Howard Chaykin, un vétéran du comics auteur de l'excellent American Flagg. Un titre politique et radical à une époque où cela n'était pas la norme, considéré par l'intéressé - en bon commercial - comme l'équivalent du Dark Knight Returns de Miller et du Watchmen de Moore et Gibbons. Or, justement, Miller reste le parfait exemple que la vieillesse et le succès peuvent faire basculer un homme vers le pire. Personnage provocateur, grande gueule, je craignais que Chaykin ait suivi la même voie et que sa nouvelle série ne soit le brulot réactionnaire annoncé par ses détracteurs.

Un entretien récent de l'auteur m'a convaincu de lui donner sa chance. Dans celui-ci, il évoque une enfance très pauvre dont le souvenir l'empêche de quitter l'aile gauche du Parti Démocrate, et sa réaction outrée quand des membres du Comicsgate l'ont contacté, pensant à tort - en raison de son caractère - qu'il partageait leurs idées.

Une fois la lecture entamée, la violence extrême se justifie d'elle-même. Le titre se situe dans la lignée des comics anti-Trump, et celui-ci dépeint une Amérique où le gouvernement aurait continué à exacerber les tensions entre les communautés et multiplier les décisions conservatrices et liberticides jusqu'à un point de non-retour. Il nous dépeint avec force détails le chaos qui s'en suit, dans le but manifeste de choquer le lectorat et de la mettre en garde contre cette vision dégénérée de l'Amérique.
Seulement, s'il faut que je précise tout cela, si les petits fachos du Comicsgate ont cru se reconnaitre en lui, c'est aussi parce qu'il y a un problème.
Car si Divided States of Hysteria peut être interprété comme une initiative louable, sa violence peut aussi être perçue comme complaisante voire complice.
Surtout, il s'agit d'un titre très maladroit. Ce que résume le personnage de Chrissie.

Chrissie est une femme trans, dans une Amérique où nous comprenons - à demi-mots - que la législation interdit tout changement d'état civil, un individu restant obligatoirement associé son genre attribué à la naissance. Ce qui, pour elle, signifie être incarcérée dans une prison pour hommes.
Chaykin semble vraiment faire de son mieux, pour la mettre en valeur et toujours employer des pronoms féminins à son égard - dans sa narration - quand bien même ses protagonistes eux-mêmes seraient peu au fait des questions de transidentité, ou tout simplement trop réac pour s'en soucier.
Mais en même temps, c'est une travailleuse du sexe, une prédatrice prête à se jeter sur tous les beaux mâles qu'elle croise, et un concentré de clichés sur pattes. Elle incarne une vision caricaturale et dangereuse. Un peu comme si l'auteur faisait de son mieux, voulait sincèrement se montrer ouvert d'esprit, mais devait pour cela lutter contre sa nature profonde et des idées fermement ancrées en lui.
Or, cela ne se limite pas à ce personnage en particulier.

Graphiquement... Dans l'entretien, Chaykin mentionne ses assistants, ce qui est louable, il assume ne pas travailler seul sur ses comics, contrairement à de nombreux auteurs. Mais cela explique sans doute pourquoi, malgré son statut à la fois de scénariste et de dessinateur, le trait s'avère aussi changeant, certains protagonistes devenant méconnaissables d'un chapitre à l'autre. C'est un vrai problème. Le dessin garde un pied dans les années 1980, mais avec une coloration numérique. Cela ressemble parfois à du mauvais Steve Dillon, ce n'est pas très agréable et ne rend donc pas la lecture plus aisée. La comparaison avec American Flagg fait très mal.

Récemment, j'expliquais que mes lectures comics actuelles avaient tendance à être inclusives - presque exclusivement le fait de femmes et/ou de personnes queer - mais aussi très sages, qu'il leur manquait une forme de radicalité. Divided States of Hysteria est exactement l'inverse (même s'il s'essaye effectivement mais sans succès à l'inclusion), et en cela, je lui suis reconnaissant. Pour appuyer son propos, Chaykin va loin, quitte à sombrer dans l'outrance ou à délaisser sa trame principale. Cela en fait une expérience intéressante, dérangeante, poussant à s'interroger à son sujet et par conséquent mémorable.
Mais je ne la recommanderais à personne.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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Natth
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Mai 2008

Message Posté le : 28/06/20 03:16    Sujet du message: Répondre en citant

Bang! Bang! Boom! - 21 chapitres



www.bangbangboomcomic.com (roman, BD et extras accessibles en ligne sur le portail Tapas)

Citation:
In an alternate history version of 1933 America, follow the exploits of protagonists Jakub Danowicz and Cheshire Bloom : gangsters, gamblers, lovers. For years they have fought alongside each other as members of the Kozlow Gang, an Eastern European crime family settled in New York. But itâ??s only after Jakub convinces Cheshire to leave town with him that their real adventure begins.


J'ai découvert ce titre le vendredi 19 (cf mention dans le JT du yaoi) et je n'ai pas lâché la série depuis. Je suis encore trop à fond dessus, ce que j'essaie de lire à côté me paraît un peu plat. Elle compte actuellement une BD de 21 chapitres (en cours), deux romans (terminés) et des contenus divers (fiches de perso, dessins, drabbles, histoires AU...). J'ai trouvé le style graphique très accrocheur dès les premières pages. Les persos sont dessinés avec soin, tout à fait reconnaissables, bien détaillés et très expressifs (même celui connu pour sa "poker face"). Au fil de l'histoire, j'ai découvert que le caractère des personnages était lui aussi très travaillé. Si le tempérament des héros semble diamétralement opposé, les apparences sont trompeuses et c'est loin d'être un hasard s'ils sont devenus si proches. La BD laisse entrevoir l'histoire de leur relation dans plusieurs flash-backs, mais c'est le roman qui permet de réellement comprendre comment elle s'est construite.

Le roman décrit le passé de Cheshire et Jakub lorsqu'ils se trouvaient encore à New-York au sein du gang Kozlow. Entre trafic d'alcool, hold-up divers et romance cachée, on saisit mieux pourquoi ils sont partis et à quel point d'ailleurs ils valaient mieux qu'ils s'en aillent. Cependant, les autrices ont su rendre les deux supports indépendants. J'ai commencé par la BD et je l'ai adorée, je ne me suis pas du tout sentie perdue dans ma lecture. En fait, j'ai surtout beaucoup trop apprécié cette série et ses personnages pour pouvoir m'arrêter à la BD. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu aussi vite un titre en anglais. Je ne l'ai pas trouvée difficile à comprendre et j'y ai découvert l'opportunité de développer mon argot anglais M. Green

Lorsque Jakub et Cheshire débarquent à Chicago, une toute nouvelle histoire débute comme l'indique le résumé. Le premier contact avec l'un des gangs locaux va leur couper toute possibilité de se mettre au vert vu la tournure des évènements. Mais ce passage va aussi faire glisser le récit vers le fantastique, qui va s'avérer bien plus marquant que dans le roman. Dans cette version alternative des Etats-Unis, la magie existe tout en restant rare. Cheshire la maîtrise étrangement bien, ce qui attire autant l'intérêt que la méfiance, voire la peur, de ceux qui veulent se servir de lui. Le début de la BD va développer cet aspect et les sombres perspectives qu'il risque d'ouvrir. Mais l'intrigue ne se limite pas à cela et l'on retrouve nos héros pris dans de nouvelles affaires illégales. Au passage, le récit s'étend sur la technologie de ce monde, plus évoluée que celle des Etats-Unis des années 30 notamment du point de vue médical.

J'ai été surprise de voir à quel point les autrices développaient et approfondissaient tous leurs personnages secondaires. Même le reporter qui n'apparaît que dans le 21è chapitre est déjà excellent, je l'adore XD. Elles ont réussi à le mettre en valeur en modifiant par exemple le style graphique pour souligner ses pensées. Plusieurs personnages, comme Oscar et Isabella que vous pouvez voir ci-dessous, jouent un rôle important dans l'évolution de l'intrigue générale. Cependant les autrices n'oublient pas de raconter leurs propres histoires, que j'ai trouvées très intéressantes. C'est difficile de rester indifférent devant les personnages tant le récit sait s'attarder sur la bonne expression, le bon passage pour que l'on s'attache à eux (ou que l'on ait très envie de les étriper pour certains).



Les images ci-dessus sont issues des couvertures en couleurs des chapitres. La BD est en noir et blanc, mais chaque chapitre débute par une page couleur. Il y a aussi une illustration en couleurs pour la majeure partie des chapitres du roman, que l'on peut voir en entier dans les extras. Ces pages savent donner le ton d'un chapitre, attirer l'attention sur le point central des pages suivantes. Le dessin permet également de se plonger dans l'ambiance des années 30 : les vêtements, les bâtiments, les voitures, les salles de jeux, les bars... Les femmes ont l'air beaucoup plus présentes dans les forces de police qu'elles ne l'étaient à l'époque, et peut-être plus dans les gangs aussi, mais cela n'est pas choquant vu qu'il s'agit d'un univers alternatif.

Certains chapitres sont notés comme réservés à un public averti. Il peut s'agir d'une scène osée, qui ne prendra guère plus que deux ou trois cases. Cet aspect reste léger dans la BD, alors que ces scènes sont plutôt détaillées dans le roman. Cependant, cela peut aussi concerner un passage violent ou même gore. Un chapitre surtout est très... bref, je vais éviter de spoiler. Ces scènes ont leur importance, y compris dans l'enchaînement graphique de la page ou la logique du récit.

Pour finir je signalerais que le second Kickstarter, celui pour le tome 2 de la BD et du roman, est en cours actuellement. Les tomes 1 sont toujours disponibles dans la boutique, en papier ou en PDF. L'impression des volumes est déjà garantie, mais l'un des bonus peut encore être validé au cours des trois jours restants :
https://www.kickstarter.com/projects/bbboom/bang-bang-boom-vol-2
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 19/07/20 23:27    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Trois mois et demi après Gemini, je viens aussi proposer une chronique de Batman â?? White Knight. Et moi aussi, j'ai beaucoup aimé !


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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 20/07/20 05:07    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens aussi de le lire, en profitant de l'opération d'Uran avec les tomes à 4,90 �.

L'idée d'un Joker redevenant Jack Napier et s'attaquant à Batman par des méthodes légales (même s'il en utilise aussi d'autres qui le sont moins) est intéressante car elle permet d'exploiter les clivages sociaux à l'intérieur de Gotham ainsi que les conséquences, pas toujours positives, des actions du dark knight sur la population pauvre de la ville. Jack Napier pose des questions intéressantes, même s'il les pose (en partie) dans son propre intérêt. Le personnage gagne aussi de l'épaisseur au fil du volume, lorsque ses motivations sont développées.

Ceci dit, le personnage le plus réussi reste à mon avis Harley Quinn : sa relation avec Napier est intéressante, dans sa façon d'essayer de le guérir, de l'aider à lutter contre la folie du Joker ; et la relation entre les deux personnages est vraiment touchante par moments.

De façon plus anecdotique, j'ai aussi apprécié les assez nombreuses références que le comics fait à la série de Bruce Timm. Ca n'est pas toujours utile mais ça fait plaisir.

J'hésite quand même à acheter les futurs spin-offs ; l'univers a du potentiel mais je crains une surexploitation et des oeuvres de moins bonne qualité.
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Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
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Message Posté le : 20/07/20 16:11    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Il semblerait que pas mal de personnes aient apprécié le personnage d'Harley Quinn si j'en crois les quelques chroniques que j'ai pu lire sur le net. Pour ma part, je n'y ai pas fait très attention, je me suis vraiment focalisé sur Batman et ses réactions à ce qui lui arrivait.

Par contre, les références à Bruce Timm, ça m'est largement passé au dessus de la tête, du fait de mon manque de connaissance de cet univers (assez complexe d'après ce que j'ai pu apercevoir et que j'ai prévu d'approfondir).
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 20/07/20 20:09    Sujet du message: Répondre en citant

Si tu veux l'approfondir, tu peux lire les BDs publiées dans la collection Urban kids ou regarder les séries télés de Batman (et le film Batman contre le fantôme masqué en prélude), Superman, Justice league et Batman beyond - le reste est plus secondaire. Mais tout n'est pas facilement trouvable en français.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 20/07/20 20:41    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Merci mais je ne supporte pas les trucs pour enfants, ni les séries TV, ni Superman, ni... tout, quoi Sourire
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 21/07/20 13:55    Sujet du message: Répondre en citant

Batman la série animée de 1992 est vraiment géniale. Comme tu n'es pas de notre génération, herbv, tu n'as pas grandi avec. Mais ça vaut vraiment le coup d'être vu. En tout cas, commence par Batman 1992 (j'ai tout).
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Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais Très content
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Taliesin
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Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 26/10/20 15:47    Sujet du message: Top 10 intégrale TPB Répondre en citant

Top 10

Top 10 fait partie des titres de Alan Moore écrits à la fin des années 90-début années 2000 pour Wildstorm sous la bannière de America's Best Comics (ABC). Depuis, Wildstorm a été racheté par DC et les oeuvres de Alan Moore chez Wildstorm rejoignent donc le catalogue qu'il a longtemps fui. Aux dessins on y trouve Gene Ha encré par Zander Cannon tout au long de la série. J'ai lu Top 10 dans son édition Semic fin des années 2000 grâce à la bibliothèque et je n'ai jamais lu la fin pour une raison inconnue alors même que j'en étais très fan. J'ai croisé le TPB chez Book Off, un TPB intégral rassemblant les 12 épisodes que j'ai longtemps cru avoir rêvé, ne le trouvant pas sur le Net. En fait, il existait bel et bien! Bref, je me suis évidemment jeté dessus...

On suit le quotidien du commissariat de Neopolis, une ville construite en 1949 regroupant tout ce que l'Imaginaire peut compter (des super héros, des monstres - qui sont aussi des humains Mort de rire, des dieux, des robots ou encore des super-rats). On est introduit par Robyn dont c'est le premier jour au commissariat. Celle-ci fait équipe avec John Smax, un géant bleu assez désagréable ayant perdu son partenaire il y a peu. On y suit aussi la vie de ses nombreux collègues ainsi que les différentes enquêtes. L'enquête principale s'intéresse à un cas de tueur en série qui s'en prend à des prostituées.

Bien que j'en ai été très fan, je ne garde pas grand chose en mémoire à part la super ambiance dégagée par le titre. Je trouve que super héros et commissariat font bon ménage, j'ai toujours aimé ce mélange que ce soit sur Powers ou encore Gotham Central. Ici, ce qui détonne est le fun. C'est lumineux (c'est le cas pour les autres titres de Alan Moore de cette époque comme Tom Strong ou Promethea), joyeux, rempli d'idées complètement folles. J'ai l'impression que Moore s'amuse décidément beaucoup et embarque les lecteurs et lectrices dans son délire. La ville de Neopolis est ainsi une ville de tous les possibles (et cela rappelle aussi Planetary chez Wildstorm aussi à l'époque) où tous les imaginaires se mélangent. Evidemment le travail de police qui s'ensuit est tout aussi particulier.

Alan Moore parvient à introduire beaucoup d'informations. Il le fait par le biais de Robyn, personnage que l'on accompagne dans son premier jour, ce qui nous permet de présenter toute l'équipe: un nombre de personnages hyper foisonnant! De plus, tout bouge très vite, les enquêtes s'enchaînent, les affectations aussi, même si on a une trame principale. Les enquêtes plus courtes sont l'occasion pour Moore de s'éclater en nous montrant les possibilités de scénario vu la ville choisie. Il y a plein de subplot, et Moore fait vivre sous sa plume un nombre impressionnant de personnages. C'est simple, on suit à peu près tout le monde, allant même à écrire une romance entre toutes, ou des relations d'amitiés très fortes. Le cast est très large, on y trouve aussi de nombreux personnages féminins. Les pouvoirs des membres du commissariat sont tous très variés. Pour l'époque, on a un personnage homosexuel (qui s'en cache) et une lesbienne (de notoriété publique). La narration est donc très dense mais super bien gérée car on ne ressent pas de difficulté à suivre les différentes intrigues, tout ça en étant fun, l'écriture y est tellement fluide... Quant aux dessins, c'est du mainstream fait pour attirer un lecteur de comics lambda, mais le tout est très qualitatif, les personnages ayant des physiques variés, les décors sont détaillés et truffés de clin-d'oeils pour ceux qui ont une excellente culture comics de super héros de l'époque (je ne m'inclus pas).

Quant à l'intrigue principale, le suspense est présent jusqu'au bout. C'est une construction vraiment parfaite de bout en bout. C'est vraiment un excellent comics qui se lit toujours en 2020, un vrai coup de cÅ?ur! En le relisant, j'ai compris m'être arrêté aux 2 tiers de la série (mais pourquoi n'ai-je donc pas emprunté ce maudit tome 3...??? mystère). Tout ça m'a donné de nouveau envie de lire Promethea (lu 2 volumes en bibli, j'ai voulu les acheter en TPB puis mes histoires de budget ont plombé ce projet Mort de rire ) et même Tom Strong (lu 2 volumes chez Semic aussi). Il y a eu, à cette époque, une belle inventivité, aux côtés de Planetary ou Astro City (dans un trip plus nostalgique). Ces trois titres reviennent de manière référencée (tout en étant lisible sans connaître) vers la pop culture américaine du 20ème siècle, comme une sorte de bilan.
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 26/10/20 20:36    Sujet du message: Répondre en citant

L'intégrale de Tom Strong est ressortie chez Urban et Promethea (que je n'ai jamais lu) ne va pas tarder.
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Taliesin
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Message Posté le : 27/10/20 11:34    Sujet du message: Répondre en citant

Oui je suis au courant. De même Top 10 est sorti chez Urban avec la série principale sur le 1er volume et les histoires annexes sur le second. Il était temps que ces titres d'Alan Moore soient de nouveau dispo... Par contre, j'ai vraiment du mal avec les livres d'Urban et les comics VF en général. Il y a une adulation du cartonné et du GROS volume luxueux qui fait que je les évite. Les seuls comcis que je fais en VF actuellement sont Stray Bullets chez Delcourt, car c'est couillu de le sortir donc je le soutiens ET c'est en couverture souple, puis MIND MGMT chez Monsieur Toussaint L'Ouverture car les livres sont beaux et c'était déjà en cartonné en anglais (il paraît qu'ensuite les TPB sont sortis chez Dark Horse). Chez Urban les livres sont en plus hyper lourds et je n'aime vraiment pas leurs dos. De plus, ils sont vraiment hyper épais. Ma collection de Sandman en TPB fait 2 volumes Urban environ...
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 28/10/20 05:41    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai une préférence pour un format semi-cartonné souple (celui de la collection Urban Kids) mais les gros volumes ne me dérangent pas plus que ça quand ils sont de qualité et que la tranche ne risque pas de se décoller (le seul pour lequel ça n'est pas loin de m'arriver, c'est le Crisis compagnon).
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Taliesin
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Message Posté le : 28/10/20 12:20    Sujet du message: Répondre en citant

Les gros livres cartonnés façon musée qu'on ne peut soulever me dérangent. Ce n'est même pas le prix le problème (car à 35� pour plus de 500 pages franchement pas de quoi se plaindre) mais le fait que le livre n'est pas du tout mobile, et mon problème personnel de place. A une époque, les séries en VF ne se terminaient pas alors j'ai pris l'habitude d'acheter des VO. Même pas pour le côté puriste de lire la VO, ou parce que les traductions fr sont de mauvaise qualité mais juste pour FINIR les histoires. Puis j'ai pris l'habitude, les livres sont BEAUCOUP plus minces, j'en range BEAUCOUP plus et depuis, je ne supporte plus ces mastodontes en VF. Si j'avais ce que j'ai en VF j'aurais probablement des piles et des piles de livres par terre chez moi.

Pour moi, Urban c'est cool car il y a des choses qui sont faites et à un prix vraiment abordable. Par contre, Urban est aussi, pour moi, l'artisan principal du livre le plus lourd et tous les éditeurs comics ont fini par suivre et faire des intégrales pour se muscler les bras ("toi aussi à force de lire du moule-burne, deviens musclé comme ton héros préféré!").
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 01/11/20 06:01    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques chroniques comics :



Jack Kirby est aidé ici de Wallace Wood sur la majeure partie des strips. Commençons par la forme : c'est un très bel objet que propose Komics initiative, avec un format à l'italienne imposant (plus de 400 pages) mais qui reste maniable. Le papier est de qualité, les fautes de français sont assez rares, même s'il est toujours agaçant d'en relever. Le contenu éditorial est intéressant, même si parfois un peu répétitif, et permet de mieux comprendre la création de ce strip et les raisons de son échec final.
Le gros point fort de l'édition est cependant le livret annexe, contenant la dernière interview de Kirby, faite 4 ans avant son décès et qui revient sur l'ensemble de sa carrière - notamment ses démêlés avec Stan Lee. Et là, l'éditeur a eu l'intelligence de faire commenter l'interview par Jean Depelley, ce qui était nécessaire tant certaines vérités énoncées par Kirby et sa femme sont "des vérités d'un certain point de vue", pour ne pas dire des mensonges - bon, il y a peut-être aussi l'effet de l'âge car Kirby commet aussi des erreurs sur sa vie de famille ou sur la chronologie sans que cela n'ait pour conséquence de lui donner le beau rôle. Mais la minimisation, pour ne pas dire la négation, du rôle de Stan Lee dans la création des comics Marvel est clairement exagérée et ce qui est dit en postface le rend plutôt sympathique - même s'il n'a certainement pas été tout le temps irréprochable.

Ce rôle apparaît d'ailleurs en creux dans ce Sky Masters puisque Kirby en est le seul scénariste et que le scénario, s'il a des fulgurances, comporte aussi quelques faiblesses majeures, comme un manque de développement de certains enjeux, des intrigues (amoureuses notamment, mais aussi sur les motivations de certains personnages) étant souvent laissées en plan, laissant ainsi le lecteur se faire sa propre idée de ce qui va arriver.
La série développe donc le thème de la conquête de l'espace, alors que celle-ci était un enjeu majeur de la guerre froide. On y suit Sky Masters, membre de la Space force, et ses aventures dans l'espace ou sur Terre. La série comporte principalement des aspects réalistes, mais aussi quelques-uns plus fantastiques (existence d'extra-terrestres, robot humanoïde , et un arc assez bizarroïde sur une transmission de pensées entre un astronaute et un voleur resté à terre) chers à Kirby ; elle se compose d'arcs globalement indépendants, même si on a quelques personnages récurrents : Sky évidemment, le héros qui fait toujours les justes choix mais a aussi des hésitations et sait se montrer humain ; Holy, sa fiancée et fille d'un autre pilote ; ou Mayday Shannon, pilote intrépide et amoureuse (au début) de Sky, probablement le personnage le plus intéressant du lot, avec ses erreurs, sa motivation et ses évolutions au fil des épisodes. On a aussi régulièrement des personnages assez forts, comme le lieutenant Dillon, opposé à la conquête spatiale et qui cherche à la saboter de l'intérieur ou le scientifique atrabilaire Strickland, ainsi que quelques moments touchants, comme lors du mariage qui se déroule dans une station spatiale.

Ces points forts sont mis en valeur par les dessins de Kirby encrés par Wallace wood et qui rendent très bien les convictions des personnages - les visages sont particulièrement réussis, même si la fin, avec le départ de Wood et les différents problèmes rencontrés par Kirby, a une qualité nettement en baisse. La série vaut donc beaucoup pour son intérêt patrimonial mais a aussi suffisamment de qualités intrinsèques pour séduire, malgré quelques défauts.



Un événement Marvel daté de 2005 et après lequel "plus rien ne sera jamais comme avant"... du moins jusqu'à ce qu'un autre scénariste décide d'annuler ses conséquences, ce qui aura lieu 7 ans plus tard. L'histoire se passe après des événements qui ont vu la sorcière rouge et son pouvoir de modifier les probabibilités causer de nombreuses catastrophes. Les avengers et les x-men hésitent donc sur la façon de la "neutraliser". Pour échapper à la situation, Wanda va créer une réalité alternative dans laquelle Magnéto et ses enfants domineront le monde et assureront la paix aux homo superiors.

L'album que j'ai acheté est assez frustrant car il n'explore pas assez cette réalité mais se contente des événements principaux qui mèneront à la fin de ce monde. Les bonus présents en fin de volume sous forme d'articles de presse le confirment d'ailleurs puisqu'ils évoquent des chapitres parus dans diverses revues et qui ne seront pas repris ici. Du coup, l'histoire est intéressante mais donne l'impression d'être précipitée et de manquer de profondeur. Reste un monde alternatif intéressant par son ambiance, notamment pour toute la partie qui se déroule à New York, et pour toutes les possibilités qu'il laisse entrevoir.



Avec ce tome, on est dans la lignée des crossovers a priori un peu neuneus (Batman et Tortues ninjas, Lonney toons et DC, Les maîtres de l'univers et Thundercats ou Injustice...) mais qui se révèlent étonnamment plaisants parce que les auteurs connaissent et aiment les univers qu'ils font se croiser et cherchent à faire plaisir aux fans.

Cette fois-ci et contrairement aux crossovers avec Batman et les tortues ninjas, les personnages vivent dans des univers communs : les tortues ninjas à New York, où elles combattent le clan Foot, et les power rangers à Angel Grove, où ils font face à Rita Répulsa. Tommy, le ranger vert, a disparu et s'est infiltré dans le clan Foot pour y retrouver un de ses amis, passé au service de Shredder. Les rangers vont venir le chercher et croiser les tortues ; évidemment (l'originalité n'est pas ce qu'on demande à ces crossovers), après s'être un peu bastonnés, ils devront s'allier et faire face à une alliance Rita-Shredder non dénuée d'arrières-pensées et de trahisons.

Le volume a son lot de moments plaisants, même si tout ne se vaut pas : Tommy qui fait cavalier seul est un peu lourdingue, Rita est un peu sous-exploitée mais j'ai bien aimé les dialogues entre Billy (le ranger bleu) et Donatello, Bebop et Rocksteady ou le kiff que prennent les tortues lorsqu'elles contrôlent le mégazord.



Il y a bien sûr ce qu'il faut en terme d'action, de blagues décalées sur la cohérence de certains éléments de ces deux univers et de moments attendus, ce qui rend la lecture anecdotique certes (les autres crossovers évoqués ci-dessus sont meilleurs à mon avis) mais toujours agréable.



Une série de strips sur un lieutenant de la police montée canadienne - accompagné de son inévitable jeune boulet inutile. Les aventures se succèdent, sans être toujours complètement résolues (un neveu et une nièce tentent de tuer leur oncle pour récupérer l'héritage ; le neveu est arrêté mais quid de la nièce ?) et certaines aventures laissent dubitatif par leur côté daté (l'entrepreneur qui veut exploiter du pétrole en créant des explosions souterraines dans des territoires esquimaux) mais les rebondissements sont assez nombreux pour que le strip reste plaisant à lire et, avec Aurora, l'auteur crée un personnage féminin complexe et intéressant dans la seconde partie du volume.
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Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
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Gemini_
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Message Posté le : 29/11/20 00:05    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques lectures récentes.

X-Men Origins: Firestar : Firestar est une mutante bénéficiant d'un statut à part dans l'univers Marvel Comics, puisqu'elle a rejoint des équipes de héros sans passer par la case X-Men (du point jusqu'à récemment).
Cet album reprend un comics adapté du dessin-animé des années 1980 pour lequel elle a été créée (comme une version féminine de Human Torch), puis son intégration dans la continuité via Uncanny X-men, une mini-série revenant sur ses origines, et quelques autres dérivés. Le tout datant essentiellement des années 1980. Cela se sent, nous sommes dans la grande époque du travail de Chris Claremont, même si Tom DeFalco s'occupe de la mini-série Firestar. Cette époque me parle, et la vie de Firestar - personnage pour lequel je ne ressens aucun attachement particulier - permet d'explorer d'autres facettes du phénomène mutant, d'autres possibilités ; la futur héroïne souffrant de relations compliquées avec son père en raison de ses pouvoirs, et ayant été entrainée et manipulée par Emma Frost.
Pour qui apprécie les X-Men de cette période, il s'agit d'un bon complément. Dans le cas contraire, cela restera anecdotique.

Valkyrie Jane Foster T2 : Suite et fin des aventures de Jane Foster dans son nouveau rôle. Le premier tome lui permettait de découvrir ce qu'impliquait le statut de Valkyrie, et qu'elle n'était plus une héroïne ordinaire. Ce second tome part sur une idée intéressante puisqu'il met en avant la formation médicale de Jane Foster - présentant les menaces qu'elle combat comme des métaphores de maladie - et son rapport avec la mort. Jusqu'à créer le temps de deux numéros une équipe composée uniquement de super-praticiens.
Le concept parait prometteur, et ce tome nous donne un bon aperçu de son potentiel. Cela en fait une lecture des plus plaisantes, tout comme le premier tome. Mais nous n'en saurons pas plus sur le quotidien de ce personnage atypique, médecin tout en gardant un pied dans le monde des morts.
En l'état, il s'agit d'un comics court et parfaitement recommandable, même s'il demande sans doute quelques connaissances sur les Asgardiens.

Wonder Woman: A Just War : Après son excellent travail sur Ms. Marvel, il n'est pas surprenant de retrouver G. Willow Wilson sur un titre de premier plan. Compte-tenu de ses thèmes de prédilection, son arrivée sur Wonder Woman parait même évidente. Sans doute trop évidente.
Son run part d'une idée passionnante : pour des raisons inconnues, des créatures mythologiques - Dieux compris - sont apparues sur Terre ; à charge pour notre héroïne de comprendre ce qui a pu se passer, mais aussi de gérer l'irruption du fantastique et de pouvoirs divins dans le quotidien. Il me tarde de voir ce que l'autrice a prévu pour les différentes personnalités du panthéon grec, cela risque d'être amusant.
Du très positif, à priori, mais la scénariste conserve certains travers déjà aperçus dans son précédent titre à succès. Ici, elle utilise ces créatures comme métaphore des migrants, dans l'Amérique de Donald Trump et de Fox News. Le tout manque cruellement de subtilité, et s'avère au contraire lourd et assez prévisible. Alors que je ne serais pas étonné d'apprendre que la majorité du lectorat pour une série Wonder Woman par G. Willow Wilson est déjà convaincu par son message.
Je pense lui donner sa chance pour la suite, pour son scénario, mais ne suis pas totalement convaincu.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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