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Manuka
Mangaversien·ne


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Localisation : dans le Tea tree !

Message Posté le : 29/11/20 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

Cyril a écrit:



Avec ce tome, on est dans la lignée des crossovers a priori un peu neuneus (Batman et Tortues ninjas, Lonney toons et DC, Les maîtres de l'univers et Thundercats ou Injustice...) mais qui se révèlent étonnamment plaisants parce que les auteurs connaissent et aiment les univers qu'ils font se croiser et cherchent à faire plaisir aux fans.


Tiens, dans la rétrospective Power Rangers d'Arkeo toys, il est question du cross-over télévisuel Tortues Ninjas / Powers Rangers https://www.youtube.com/watch?v=3tzUBkgViEg
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Emmène Lucy Hole dans un ciel de diamants. ©
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Taliesin
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Message Posté le : 04/12/20 19:42    Sujet du message: Punk Rock Jesus Répondre en citant

Punk Rock Jesus de Sean Murphy

L'enthousiasme de Morgan, herbv et michael (page 51?) m'a donné envie de me plonger dans cette histoire il y a plusieurs années. J'ai finalement craqué pour la VF croisée à un prix très attractif chez Book Off. Alors que je suis souvent réfractaire aux éditions Urban que je trouve envahissantes, j'ai fini par céder car: c'est une histoire complète, le papier est de bonne qualité et l'impression aussi (les noirs sont réellement noirs) là où on peut se retrouver avec du papier glacé dégueu dans les TPB Vertigo d'aujourd'hui (car c'est un titre Vertigo). Il faut dire qu'en premier lieu, avec des mots comme "punk", "rock" ou même "Jésus", rien ne m'attirait dans ce titre. Mais une oeuvre comme Punk Rock et Mobile Homes de Derf Backerf (dont Morgan et herbv, encore, ont dit beaucoup de bien) m'a permis de réviser ce type de jugement. En fait, je ne connais strictement rien au punk d'où cet inintérêt (avant Nana je ne connaissais même pas Sid Vicious de nom...).

On est en décembre 2019 (le livre est sorti en 2012 chez Vertigo), dans une Amérique complètement dominée par les fondamentalistes chrétiens et le divertissement à tout prix. C'est dans ce contexte que naît Chris, clone de Jésus reconstitué à partir de son ADN trouvé sur le suaire de Turin par une scientifique de génie. La mère de Chris, Gwen, est une jeune vierge de 18 ans choisie après un casting (et refaite ensuite). Chris est destiné à devenir la star de J2, une émission de téléréalité dans laquelle on voit tout simplement la vie quotidienne du clone de Jésus. Dans le staff, on retrouve Thomas, garde du corps peu loquace ayant fait parti de l'IRA.

Je dois dire que j'ai adoré cette lecture. Le dessin de Sean Murphy est magnifique, surtout en noir et blanc. Graphiquement, c'est une claque. J'aime aussi beaucoup ses découpages peu monotones. Il y a de l'épaisseur, de la texture aussi. Visuellement, c'est superbe.

Quant à l'histoire, elle ne démarre pas immédiatement par Chris mais plus par Thomas le garde du corps qui a vécu des moments difficiles. Le Chris qu'on voit sur la couverture, adolescent rebelle chanteur de punk, n'arrive pas avant la moitié du récit. Jusque là, on fait connaissance avec le cynique producteur du show, la scientifique, Thomas, Gwen et aussi l'assistant technique de Thomas. Murphy sait rendre ces personnages attachants et c'est ce qui donne aussi une épaisseur à ce récit. A travers Punk Rock Jesus, Murphy nous parle de religion, d'ignorance et de fanatisme. C'est une vision dystopique désespérée de l'Amérique (née vers 2007 lorsque Sarah Palin faisait tant parler d'elle), un constat très pessimiste qui rejoint Idiocracy.

C'est vraiment un titre prenant même si la fin est assez expéditive! Ce qui fait la force de ce livre, outre les dessins, sont ses personnages très attachants et soudés. Une très belle découverte en tout cas. L'édition d'Urban fait aussi du bien aux yeux avec un papier mate et des noirs très noirs Sourire .
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Taliesin
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Message Posté le : 25/01/21 11:50    Sujet du message: Deadly Class 3-4 Répondre en citant

Deadly Class TPB 3-4

L'année scolaire continue, les atermoiements de Marcus aussi. Pris dans ses histoires de c?ur et d'amitié, toujours aussi à fleur de peau, en pleine adolescence, Marcus est perdu. Il y a de quoi. Et en même temps, je n'arrive pas à l'apprécier dans son comportement auto-destructeur. Ses amis ont bien de la patience, patience qu'ils risquent de perdre. Les personnages sont toujours aussi "rebelles" entre fêtes, alcool, clopes au bec et drogues (champi, acide, LSD, colle, herbe). Marcus me fatigue, je trouve ce personnage assez nombriliste.

Du coup, je ne sais pas trop pourquoi j'adore pourtant ce comics. Je n'aime pas les personnages et je ne supporte pas les ado en général, surtout les histoires d'ado... américains! Mais ici, je reste complètement absorbée par ce récit et je pense que c'est largement dû au talent de Remender combiné à Craig. C'est simple, j'adore lire ce comics. Le dessin est au top, le découpage est génial et dynamique, les couleurs sont magnifiques, les laïus sont bien fichus. J'accroche énormément à vrai dire Surpris .

Le volume 4 est rempli d'action, une vraie boucherie (c'est quand même archi-violent...) dans laquelle les amitiés et les inimités se reconfigurent. C'est l'examen de première année et tout le monde n'aura pas sa place en classe supérieure. Certains personnages discrets viennent sur le devant de la scène et surprennent. La fin est vraiment sans pitié et je me demande comment sera la suite du coup.

Je les lis en VO mais je voulais quand même dire un mot sur les couvertures françaises de Urban que je trouve beaucoup moins belles. Pourquoi ne pas avoir conservé ces belles couvertures de TPB?!
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herbv
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Localisation : Yvelines

Message Posté le : 25/01/21 13:47    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Pour ma part, je n'ai jamais accroché à la série. Si ça passait encore avec le tome 1, la suite ne m'a pas accroché et la boucherie du tome 4 m'a fait arrêter (pas les frais car c'était des emprunts biblio).
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Taliesin
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Message Posté le : 25/01/21 15:13    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vraiment un mystère moi-même j'ai du mal à comprendre pourquoi j'aime autant. J'ai beaucoup aimé l'extrait lors de la sortie du volume 1, j'ai acheté le TPB 1 sans trop y croire, j'ai lu le 2 en trouvant que Marcus s'enfonçait mais toujours à fond et ces volumes 3 et 4 continuent à beaucoup me plaire. Rien à faire je suis captivée... J'espère juste que ça se finira à la dernière année de lycée et que je ne m'embarque pas sur un truc long comme Fables. On en est au volume 9, c'est la fin de la deuxième année de lycée.
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Gemini_
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Message Posté le : 04/02/21 23:16    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques avis sur mes lectures récentes.

The Oracle Code : Depuis quelques années, DC Comics décline ses personnages phares sous la forme d'albums destinés à un lectorat de jeunes adultes, souvent confiés à des auteur·ices en vue ou issu·es d'autre médias. Avec quelques bonnes surprises dans le lot, donc je continue à me laisser tenter, de temps à autre.
Celui-ci se consacre à Barbara Gordon, dans sa version Oracle. Nous la découvrons adolescente, hackeuse douée ne doutant pas de ses talents et de sa bonne fortune, jusqu'à un accident la clouant dans un fauteuil roulant. Elle rejoint un centre de rééducation pour apprendre à vivre au quotidien avec cette nouvelle réalité, mais bien évidemment, elle va découvrir que l'établissement cache des secrets inavouables.
Le comics prend des allures de jeu de piste, mais les tenants et aboutissants ne sont pas forcément difficiles à démêler. L'ensemble possède un petit côté Les Disparus de Saint-Agil pas déplaisant, ce qui permet aussi de mettre en valeur les talents de son héroïne.
Toutefois, l'autrice semble plus intéressée par le parcours de cette adolescente apprenant à accepter ses traumatismes et sa condition, refusant au passage tout discours validiste. Barbara découvre que sa vie ne s'est pas terminée lorsqu'elle s'est faite tirer dessus, même si son entourage ne l'accepte pas nécessairement. DC Comics est allé chercher spécifiquement pour travailler sur Oracle l'autrice d'un livre sur des adolescents non-valides, autant dire que l'éditeur savait exactement ce qu'il voulait.
Fort heureusement, le discours ne prend pas le dessus sur le récit. Les deux se complètent, et le comics reste appréciable pour son enquête et les aventures de la future Oracle. L'album se distingue aussi par une série de contes macabres, finement racontés, et disposant de leur propre style graphique. Cela fonctionne bien.
Reste toutefois un comics cousu de fils blancs. Cela ne l'empêche pas d'être plaisant à lire, et s'il nous tient par la main, il le fait correctement.

Heavy Vinyl T2 : Je ne sais plus si j'ai déjà parlé du premier tome. Ce que je sais, c'est que j'ai déjà évoqué (à plusieurs reprises) le label Boom! Box, dont ce titre est issu. Un label que je suis avec intérêt, car proposant des titres inclusifs, bienveillants, avec des personnages - en particulier féminins - forts et attachants. Pour autant, s'il s'agit généralement de lectures agréables, il leur manque trop souvent un peu de profondeur, des aspérités.
Heavy Vinyl montre parfaitement les qualités, mais aussi les limites du label. Nous suivons une bande de filles - certaines encore adolescentes - travaillant dans une boutique de vinyles dans le New Jersey. Je vous rassure : pour plus de réalisme, l'histoire se déroule à la fin des années 1990. Moins réaliste, la cave cache un fight club, et les héroïnes résolvent des énigmes et font parti d'un groupe de rock. Cela fait beaucoup, l'idée étant vraiment d'insister sur le côté badass des personnages, tout en les montrant bien plus humaines et hésitantes dans leurs relations amoureuses.
Elles possèdent un fort capital sympathie, disposent chacune d'un style très marqué, mais hormis la maladresse des plus jeunes, elles n'ont pas réellement de défauts. Parce que l'autrice les a pensées comme des figures inspirantes, elle semble ne pas trop vouloir les bousculer, les montrer douter (en dehors de leurs relations de couple) ou les mettre dans des situations où elles prendraient réellement des risques (que leur entrainement aux arts martiaux ne suffiraient pas à compenser). C'est d'autant plus criant dans ce second tome. L'adversaire est puissant, les enjeux énormes, et elles arrivent à résoudre le tout en quelques chapitres, là où je pensais qu'une suite serait nécessaire pour tout régler. Alors oui : c'est cool, satisfaisant, plaisant à lire sur l'instant, mais aussi un peu plat...
Dans Giant Girls - autre titre du label - les héroïnes étaient vivantes, imparfaites, en proie au doute, mais aussi confrontées à de véritables difficultés dans leur vie de tous les jours, à des relations toxiques, et même au deuil. Cela n'en faisait pas une série dépressive pour autant. Au contraire, elle était drôle et lumineuse, et c'était parce que leur parcours n'était pas toujours facile qu'il était excitant de les voir triompher.
L'autrice de Heavy Vinyl semble plus intéressée par offrir à ses personnages une bulle rassurante coupée de la réalité du monde extérieur. Ce que je peux comprendre. Mais est-ce que cela suffit à pour proposer un comics mémorable ?

Lois Lane - Enemy of the People : La mini-série a été nommée aux GLAAD Media Awards, ce qui a suffi à me rendre curieux. Je la découvre cependant un peu trop tard : il s'agit clairement d'une charge contre l'ancien président des USA et son administration, notamment concernant leur traitement des médias et des migrants. Lois Lane étant journaliste, elle n'allait certainement pas se laisser faire.
Greg Rucka nous montre une héroïne passionnée par son métier, par la vérité, et prête à tout pour récolter les informations dont elle a besoin. Quitte à s'associer pour l'occasion à Renee Montoya, ex-détective de Gotham City et nouvelle Question. Un sacré duo, fonctionnant du tonnerre et faisant beaucoup pour l'attrait de ce comics.
Lois Lane était le personnage idéal pour dénoncer le système de Donald Trump : journaliste, féministe, et incorruptible, tout pour lui déplaire. Mais aussi une victime de la presse, qui lui reproche une liaison avec Superman alors qu'elle est mariée depuis 12 ans avec son collègue Clark Kent.
Si le discours politique est évident, l'intérêt principal reste une histoire finement écrite et passionnante, justifiant à elle-seule de se pencher sur ce comics.
Néanmoins, je ne lui ai pas trouvé que des qualités. L'auteur cherche à ancrer son récit dans l'univers DC Comics, ce qui passe par convoquer quelques figures bien connues. Et cela aurait suffi. J'ignore bien si ce que raconte cette mini-série correspond à des événements de la continuité actuelle de l'éditeur, toujours est-il que les éléments liés au multivers et à des failles dans celui-ci - introduits tardivement dans le récit - m'ont paru de trop ; car ils viennent polluer le fil conducteur, et servent à résoudre certains enjeux d'une manière sans doute trop facile. Dommage. En outre, je ne suis pas spécialement fan du dessin.
Fort heureusement, ces quelques défauts ne suffisent pas à plomber ce comics, qui reste d'excellente tenue.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !


Dernière édition : Gemini_ le 25/12/23 22:49; Edité 1 fois
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Taliesin
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Message Posté le : 08/02/21 16:09    Sujet du message: The Dreaming (The Sandman Universe) vol 1 Répondre en citant

The Dreaming (The Sandman Universe) TPB1: Pathways & Emanations

En 2018, DC décide de lancer de nouvelles séries estampillées The Sandman Universe à l'occasion des 30 ans du best-seller de Neil Gaiman: The Sandman: The Dreaming, The House of Whispers, The Books of Magic (qui annule la série régulière après la minisérie de Gaiman...), Lucifer (par la suite, on retrouvera même Hellblazer!). Déjà avec The Sandman: Overture, on sentait Vertigo et Neil Gaiman revenir à leur succès passé. Mais là, on sent vraiment le réchauffé avec cette nouvelle ligne. Sérieusement, je ne pariais pas un kopec dessus. Ce qui m'a fait acquérir ce TPB de The Dreaming, c'est le marché de l'occasion: il coûtait 5? chez Book Off (de même pour les autres séries du lancement, j'ai été bête de ne pas prendre The Books Of Magic). A ce prix-là, autant mourir moins bête. Sur The Dreaming, on trouve Simon Spurrier (nom connu du 2000 AD que je n'ai jamais lu, c'est l'occasion) au scénario, Bilquis Evely aux dessins et Mat Lopes aux couleurs pour ce qui est de l'équipe principale (il y a parfois une autre dessinatrice sur ce volume).

Le point de départ de toutes les séries estampillées The Sandman Universe est le même: The Sandman Universe #1. On retrouve cet épisode dans les TPB de chaque série. Une fissure apparaît dans le ciel du Royaume de Dream et surtout, Lucien, le bibliothécaire, ne sait pas du tout où se trouve Daniel (le Dream actuel). Il envoie donc Matthew à la recherche du Maître des lieux. Un épisode dans lequel on retrouve aussi les équipes de chacune des séries de l'univers, avec un bout pour Tim Hunter, un autre plutôt porté vaudou pour The House of Whispers et ce bon vieux Lucifer. The Dreaming semble donc être le point central de cet univers. Dans cette série, on suit donc les sous-fifres de Dream en proie aux désordres de leur royaume, faisant ce qu'ils peuvent pour tenir la maison. Dont Merv, notre citrouille préférée, qui essaie de faire du mieux même si l'enfer est pavé de bonnes intentions.

C'est donc ce combat pour maintenir un semblant d'ordre qui est conté dans ce TPB. Je ne connaissais pas Simon Spurrier, autre Britannique, mais j'ai trouvé qu'il s'emparait bien de ce travail de commande (il faut appeler un chat un chat). De plus, Bilquis Evely fait un travail remarquable: son dessin est un plaisir pour les yeux, c'est une de mes grandes révélations graphiques ces derniers temps, avec des composition vraiment superbes, me faisant un peu Emma Rios (celle que j'ai connue sur Pretty Deadly). De ce côté The Dreaming, ce produit dérivé, que je regardais avec un mauvais ?il, fut donc... une excellente surprise! C'est un coup de c?ur inattendu (pas forcément partagé par d'autres chroniques françaises comme comicsblog et autre où beaucoup trouvent Spurrier trop dans l'ombre de Gaiman). J'ai ouvert le comics et je suis restée absorbée dedans, portée par l'histoire de Spurrier et ses personnages aux sombres pensées. La narration est un peu plus verbeuse que d'autres comics, Sandman oblige, mais je l'ai trouvée moins littéraire que Neil Gaiman. Après tout, dans The Dreaming, il y a pas mal d'action avec le personnage de Dora qui est plutôt porté sur les coups. On ne voit pas Dream du volume, on voit surtout les personnages secondaires, ce qui n'est pas plus mal et permet de mettre en lumière Dora ou Lucien et ses doutes.

Les séries The Sandman Universe se sont toutes terminées autour de 20 numéros l'an dernier, en pleine première vague. Certaines se sont même uniquement terminées en numérique sans connaître de single en librairie, et le format librairie sera uniquement inclus dans le TPB. ça n'a pas non plus dû être le jackpot espéré pour DC comme c'est le cas depuis des années avec Vertigo (ou ce qu'il en restait). The Dreaming fera donc 3 TPB et des 5 séries (toutes font 3 TPB) de l'univers, seule The Dreaming reviendra avec une nouvelle équipe: G. Willow Wilson au scénario et Nick Robles aux dessins. J'ai appris sinon que le Hellblazer de Simon Spurrier est également superbe: ça va encore me faire un série en plus... Vu le faible nombre de volumes, j'irai donc au bout de The Dreaming. Je suis juste très déçue du choix de papier de DC: le fameux papier glacé tout fin et pas toujours bien collé, contrairement aux TPB de Lucifer et House Of Whispers du même univers! Pourquoi cette incohérence T-T .
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Taliesin
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Message Posté le : 18/02/21 13:08    Sujet du message: House of Whispers 1, Lucifer 1 Répondre en citant

House Of Whispers TPB1: The Power Divided

Nouvelle série faisant partie de la ligne The Sandman Universe. On y retrouve Nalo Hopkinson au scénario, Domonike "DOMO" Stanton aux dessins et John Rauch pour la couleur. Cette série est liée aux événements décrits dans The Sandman Universe #1, épisode qu'on retrouve dans le TPB (comme ce sera le cas dans chaque 1er TPB des séries de l'univers), puisque la fissure apparue dans le Royaume des rêves a un effet sur les personnages de House of Whispers.

Cette série s'intéresse aux divinités vaudou (que je ne connais pas). Côté monde réel, on suit un couple de femmes (une famille recomposée) en Nouvelle-Orléans. Au début, on suit Erzulie, une divinité de l'amour et de la beauté qui se connecte régulièrement aux terrestres qui leur accordent parfois des v?ux. En parallèle, on suit Shakpana (le neveu de Erzulie), divinité des rumeurs et des épidémies, qui essaie de récupérer un de ses livres qui a atterri en Nouvelle-Orléans (un livre de la bibliothèque de Lucien, le bibliothèque de Sandman). Mais suite à la fissure, l'opération échoue et Shapkana se retrouve avec Erzulie projetés dans le Royaume des Rêves où ils sont aidés par Abel et Caïn (c'est le bateau qu'on voit das un épisode de Dreaming). A cause de la fissure, les divinités n'arrivent plus bien à se contrôler et perdent en plus leur pouvoir car elles ne sont plus connectées à leurs fidèles. Shapkana provoque alors une épidémie sur Terre où des personnes sont persuadées d'être déjà mortes.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette série. C'est dommage car pour une fois, on a un univers inédit: le vaudou, le tout sans exotisme, Nalo Hopkinson et Domonike Stanton sont Afro Américains et cela se ressent aussi sur les personnages. Mais pour une raison inconnue, ça ne prend pas vraiment. L'idée est là, mais il manque quelque chose. Je trouve la narration assez confuse, on saute un peu d'un monde à l'autre, sans que cela n'apporte vraiment quelque chose au début. A tout cela s'ajoute en plus la folie de ces divinités, et les changements constants de Erzulie. Certains personnages apparaissent sans qu'on ne comprenne trop pourquoi: la Tortue notamment. Quant aux personnages humains, je les trouve assez peu intéressants la plupart du temps. Visuellement, je trouve que c'est réussi du côté des divinités: le trait est bien fichu, les couleurs sont vraiment belles, j'aime beaucoup le découpage aussi. Côté monde réel, je trouve le trait moins réussi, c'est beaucoup plus rigide aussi. Ce comics a vraiment une identité, ce n'est pas fade, mais pour moi c'est un peu tombé à plat. Mais le comble de House of Whispers provient de son scénario qui parle d'une épidémie (2018) pour s'arrêter finalement en pleine pandémie en 2020 (les derniers épisodes sont sortis en démat uniquement). L'histoire totalise donc 3 TPB (le dernier sortant ce mois-ci).


Lucifer TPB1: The Infernal Comedy

Lucifer aussi se voit intégrer cet univers. Se posent alors beaucoup de questions de la part des fans du Lucifer de Mike Carey: est-il canon pas canon? Pour moi The Sandman Universe ne tient pas compte de tout cela: c'est donc un reboot pur et dur, comme c'est le cas pour Books Of Magic. C'est la 3ème série Lucifer après celle de Mike Carey sur 75 épisodes et celle de Holly Black (pas lu, un run souvent mal aimé d'ailleurs). On tient une nouvelle équipe créative avec Dan Watters au scénario, Max & Sebastian Fiumara aux dessins puis Dave McCraig à la couleur. Pour moi, cette série a vraiment peu de liens avec le reste de The Sandman Universe, on y parle pas de la fissure.

Lucifer se retrouve prisonnier dans une petite ville, amnésique et barbu. Il n'est plus dans son bar au Lux à Los Angeles, ni dans son Royaume qu'il a quitté (dans Sandman). A Los Angeles, on suit un ancien flic, Decker, dont la femme est morte après un cancer. Alors qu'il se souvient de ses derniers mots, il enquête sur le cousin de celle-ci qui se retrouve dans une maison (de retraite?), où Decker semble voir autre chose que de simples pensionnaires.

Lecture exigeante à mes yeux. Je ne sais toujours pas si j'ai vraiment aimé ou non. Chose sûre, c'est qu'on a là un comics assez peu mainstream et plutôt sans concession. C'est hyper sombre, limite déprimant. Côté narration, celle-ci est sans pitié, laissant le lecteur parfois perdu. Car la narration navigue entre Lucifer dans son village, flashbacks de Lucifer et monde réel avec notre flic. Les flashbacks sont fréquents et recouvrent vraiment différents moments de la vie de Lucifer tel qu'on peut se l'imaginer: un arnaqueur et un tentateur. On ne sait pas (lui non plus) pourquoi il est dans cette ville, ni où est cette ville dans laquelle habite le poète William Blake. Quant au flic, il ne sait pas trop ce qu'il vit mais des forces magiques (pas bienveillantes) veillent sur lui ou plutôt s'amusent avec lui. C'est hyper cryptique en plus d'être très très sombre.

Visuellement, là aussi, on n'est pas du tout dans le mainstream. Le dessin et la couleurs constituent vraiment les points forts de la série. Les Fiumara ont un style très personnel et les couleurs de McCraig sont vraiment superbes, faisant une grande différence entre l'intrigue du flic, et la ville où se trouve Lucifer. Au milieu de tout cela, il y a des clins d???il littéraires, entre Blake ou La Tempête de Shakespeare. Personnellement ma culture est bien trop limitée pour apprécier ces clins d???il. La fin du volume voit les différents fils narratifs se rejoindre. Personnellement, je pense qu'il vaudrait mieux que je relise le tout.

Chose sûre, on a là une vraie série adulte et vraiment bien fichue. Des 3 séries que j'ai pu lire dans The Sandman Universe, mon adhésion va à The Dreaming que je trouve beaucoup plus facile d'accès. Lucifer est une ?uvre vraiment intéressante dans le sens où c'est difficile d'accès mais ça se mérite. Quant à House Of Whispers, c'est dommage mais il lui manque vraiment quelque chose. Par contre, là où j'attendais de purs produits marketing, je dois reconnaître que DC a soigneusement choisi les équipes créatives pour chaque série. On a finalement là des comics qui valent le coup d'être lus. Lucifer s'est aussi arrêté en 2020, avec la fin directement en recueil sans passer par les single issues. Pour le moment, j'hésite encore à continuer Lucifer tant je trouve la série sombre.
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herbv
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Message Posté le : 18/02/21 13:11    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Il faudra que je surveille leur sortie chez Urban Comics.
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Taliesin
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Message Posté le : 18/02/21 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas vu le peu de succès des séries lancées aux Etats-Unis... Après The Dreaming a vraiment un superbe dessin. La suite The Dreaming: Waking Hours voit une nouvelle équipe créative avec G. Wilson Willow et Nick Robles. ça donne trop envie aussi, graphiquement, c'est un autre style mais c'est super beau. Par contre, malgré le côté estampillé Neil Gaiman avec son nom mis en avant, il ne faut pas s'attendre à lire Sandman. Par contre, Sandman est tout de même un prérequis sauf pour Lucifer.
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Cyril
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Message Posté le : 22/04/21 06:21    Sujet du message: Répondre en citant



Nouvelle collection d'anthologies (après Batman mythology), toujours sur Batman mais cette fois-ci dédiée aux super-vilains. Elle commence donc avec Double-Face, Harvey Dent (nommé Kent dans les premières histoires, nom qui a ensuite été modifié pour des raisons évidentes) ; Poison Ivy et le Pingouin vont suivre.

Contrairement au volume sur la batcave, celui-ci offre des contenus de toutes les époques de façon assez équilibrée, même s'il y a un gros creux entre 1971 et 1990. L'âge d'or est présent (5 histoires, dont 3 qui en forment en fait une seule en 3 parties) sans être omniprésent et la première histoire sur les origines de Double-Face puis sa rédemption est plutôt bonne - je suis moins fan de Les double-crimes de Double-Face, à la fois pour son idée de base (Harvey retombe dans le crime) et pour ses idées ridicules typiques de l'époque (le billard géant).

Les histoires des années 90 et suivantes sont aussi très bonnes et creusent davantage le personnage, en revisitant sa déchéance dans un contexte post year one et en mettant notamment en avant sa relation complexe avec son père qui le battait régulièrement mais auquel il se raccrochait toujours. Les différents auteurs nous proposent des moments forts autour de cette idée, avec un personnage qui peut être aussi cruel et impitoyable que pathétique selon les moments.

Une excellente anthologie, donc, même si j'aimerais qu'on ait un peu plus de titres orientés vers des personnages autres que Batman. A propos de politique éditoriale, je note quelque chose qui semble être une évolution positive de la politique éditoriale d'Urban : avec Les archives de la suicide squad (en juillet) et Batman beyon (en août), l'éditeur semble reprendre des titres laissés en jachère depuis des années. J'espère que cela va se confirmer pour d'autres titres.



Un recueil édité par Komics initiative - et, semble-t-il, déjà difficile à trouver alors que la sortie date de moins d'un mois. Le comics scénarisé par Garth Ennis a pour héros Danny Wormwood qui n'est rien de moins que l'antéchrist, destiné à engendrer l'apocalypse mais qui n'en a pas vraiment envie et préfère vivre avec la femme qu'il aime, produire des séries télé de qualité et boire des coups avec son pote Jésus dans un bar miteux.

Le ton se veut trash : il l'est parfois, avec quelques scènes de sexe (surtout au début), le pape Jacko ou Dieu le père. Mais il n'est pas que ça : le propos politique/religieux est clair, avec un anticléricalisme affirmé, que ce soit sur le Vatican ou les anti-IVG américains ("tous ces enfoirés de pro-vie"). Mais il y a aussi un propos philosophique intéressant autour du libre-arbitre, une critique de la vulgarité de la télé-réalité (les idées suggérées par Jacko à Danny pour que son identité ne soit pas révélée sont gerbantes mais pas inimaginables dans la vraie vie, hélas) un humour réussi et surtout des personnages attachants et complexes : si Jacko n'est pas vraiment intéressant, Danny ou Jésus le sont beaucoup plus, avec leurs pouvoirs surnaturels, leurs erreurs mais surtout leurs volontés de bien faire, dans la mesure de leurs moyens. C'est ce qui fait qu'on s'attache à eux et qui rend le comics intéressant.
_________________
Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
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Gemini_
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Message Posté le : 12/06/21 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Wonder Woman : Loveless : Suite et fin du travail de G. Willow Wilson sur Wonder Woman, et c'est en partie là que se situe le souci. Car si ce troisième TPB peut donner l'impression d'avoir résolu les enjeux, la plupart n'ont été mis en place que récemment, et ceux créés par l'autrice à son arrivée sur la série n'ont pas tous eu droit à leur conclusion. En particulier, nous imaginons bien que de nombreuses autres divinités ont été exilées sur Terre, mais il reviendra à d'autres scénaristes de revenir dessus.

J'avais déjà évoqué la série dans un message précédent, et arrivé à la fin, mon avis reste sensiblement le même. Le "tu le sens ma grosse métaphore" se dilue progressivement au fil des chapitres, même si l'autrice conserve des idées qu'elle distille progressivement ; mais elle évoque des thèmes légèrement différents, ou du moins, elle le fait moins frontalement.
Elle arrive à proposer quelques excellentes idées, et c'est bien ce qui m'a poussé à aller jusqu'au bout de son travail sur ce titre. Mais ce n'est jamais ni aussi passionnant que l'écriture de Brian Azzarello, ni aussi stimulant que ce qu'elle a pu faire sur Ms. Marvel. C'est simplement OK. Divertissant comme il faut. Jamais plus.

En outre, le dernier tome souffre des problèmes habituels des séries DC Comics, outre le changement de scénariste alors qu'il lui resterait beaucoup à raconter. La fin du dernier TPB est noyé dans un crossover de l'éditeur, même si pour le coup, cela parait relativement bien amené et cohérent vis-à-vis de ce que la série nous a raconté jusque-là. Plus grave, nous avons droit aux retrouvailles entre Diana et sa mère, après son exil sur Terre. Alors que cette scène a déjà été narrée à de très nombreuses reprises. Entre-temps, l'éditeur a encore remis son univers à zéro... Cela devient lassant.
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herbv
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Message Posté le : 15/08/21 19:21    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Après une lecture assez intensive de différents titres de la franchise Batman depuis un an, j'en suis arrivé à une conclusion : je n'ai plus d'espoir de lire quelque chose de bien !


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Cyril
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Message Posté le : 02/10/21 05:57    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de voir ton blog. Si tu veux les Gotham central, je peux te les prêter : j'ai les 4 tomes. Sur Batman, il y a pas mal de choses qui me plaisent et les anthologies sorties cette année sont intéressantes, même s'il y a des lacunes et des doublons. Mais j'aimerais bien qu'Urban propose un peu autre chose que du Batman et tout ce qui lui est lié de manière plus ou moins rapprochée.



J'étais tombé sur le tome 2 chez un bouquiniste et, au vu du faible prix et des jolis dessins, je l'avais pris sans connaître la série. Ca a été une bonne surprise, le tome 2 pouvant se lire sans le premier puisqu'il s'agit d'aventures assez indépendantes.

Delilah Dirk est une sorte d'Indiana Jones au féminin, à la recherche de trésors archéologiques et de trésors tout court mais surtout d'aventures et vivant au début du dix-neuvième siècle. La première histoire se passe dans l'empire ottoman et raconte la rencontre entre Delilah et Selim, le lieutenant turc du titre, plutôt placide et grand amateur de thé, a priori guère tenté par l'aventure - mais qui va bien sûr finir par suivre Delilah suite aux nombreux incidents provoqués par sa fougue. Le deuxième volume, se déroulant en Espagne puis en Angleterre durant les guerres contre Napoléon, permet de mieux connaître les origines de l'aventurière.

Les deux volumes sont agréables, avec beaucoup de péripéties et un humour qui tient beaucoup à la relation de type buddy movie (sans tension amoureuse) entre deux personnages très différents. L'aspect fantastique est uniquement lié à un moyen de transport qui sert surtout à expliquer les longues distances parcourues par nos deux héros mais n'est pas fondamentalement indispensable. Les personnages sont attachants et les scènes d'action sont réussies, avec ce qu'il faut de suspens lorsqu'ils doivent s'échapper du pétrin dans lequel Delilah les a fourrés.

Un troisième tome est sorti aux Etas-Unis. J'espère qu'Akileos le proposera.
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Gemini_
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Message Posté le : 12/03/22 12:47    Sujet du message: Répondre en citant



Récemment, j'ai recommencé à suivre une chaîne youtube consacrée au comics. Cela m'a donné envie d'en lire quelques-uns (je fonctionne beaucoup par cycle de lectures). Hasard ou coïncidence, j'ai appris l'existence de The Nice House on the Lake, nouveau comics de James Tynion IV. Un artiste que j'apprécie, sans pour autant le porter aux nues jusqu'à présent. Mais je crois bien que The Nice House on the Lake risque fort de devenir ma série favorite du scénariste, à condition qu'il maintienne la qualité jusqu'au bout.

Ryan a rencontré Walter par des amis communs. Un homme étrange, discret, mais avec qui elle peut avoir des échanges étonnants et dont elle apprécie la compagnie. Lorsque celui-ci l'invite à passer une semaine dans une somptueuse villa au bord d'un lac, dans le Wisconsin, elle accepte sans vraiment savoir avec qui elle devra passer ces vacances. Entourée d'amis surgis du passé de Walter, les événements vont rapidement prendre une tournure dramatique.

J'ai commencé The Nice House on the Lake sur le seul nom du scénariste et la promesse d'un récit horrifique, sans rien savoir d'autre. Ce qui permet de garder un maximum de surprise. Donc si ces éléments vous suffisent pour vous lancer dans ce comics, vous pouvez vous arrêter là. Sinon, vous pouvez lire ce qui suit, et j'essaierai d'en raconter le moins possible sur l'évolution du scénario.

Chaque chapitre de The Nice House on the Lake s'ouvre sur un des invités de Walter (ce qui me suggère que la série comptera 12 numéros au total), s'improvisant narrateur et narrant ce que le groupe a vécu jusqu'à présent. Et compte-tenu de l'état de chacun, ainsi que de leur environnement, nous nous doutons immédiatement que cela ne s'est pas spécialement bien passé. Sinon, ce ne serait pas un comics horrifique.
Chacun nous raconte comment il a rencontré Walter, ce qu'il a pu vivre avec lui, et ce qui fait la particularité de leur relation. Un vécu qui aura un impact sur leur comportement dans la série. Ensuite, chacun reprend le fil du récit là où nous nous étions interrompus, tout au plus en changeant légèrement de point de vue.

Ce qui m'a surpris au début, c'est que Ryan arrive à la villa portant un masque, et qu'une autre invitée vérifie sa température. Or, je crois bien qu'il s'agit de la première œuvre de fiction que je vois, se déroulant dans notre époque contemporaine (afin de fixer le récit dans notre réalité), et prenant en compte notre nouveau quotidien. Comme si celui-ci était anormal, et qu'il ne fallait donc pas le prendre en compte dans la fiction (un peu comme si une œuvre se déroulant en France en 1942 pouvait faire comme si la guerre et l'occupation n'existaient pas).
Par la suite, nous faisons la connaissance des invités, définis chacun par un nom de code et un symbole, en plus de leur véritable nom. Une excellente idée, puisqu'elle permet de mieux se souvenir de chacun des nombreux personnages introduits dans cette entame, ainsi que des liens les unissant ; car si Walter est un dénominateur commun, certains ne se sont jamais croisés (ou alors ne s'en souviennent pas). Quant aux noms de code, ils nous informent moins sur la personnalité que sur la fonction (voire la profession) des invités.
Là où nous reconnaissons bien le scénariste, c'est que l'ensemble est très divers en termes d'origines et d'orientation.

Une fois passé l'élément faisant basculer leur quotidien dans l'horreur - et dont je me garderai bien de dévoiler quoi que ce soit - chacun va s'adapter à sa façon à sa nouvelle réalité. Certains vont faire comme si de rien n'était, essayant de garder un semblant de cohésion, d'autres vont explorer la villa ou ses alentours, ou encore essayer de déchiffrer les "règles" régissant l'endroit. Tous vont aller de surprise en surprise, parfois très perturbantes. Il ne s'agit pas tant d'un titre jouant sur le gore - il n'y en a qu'à de très, très brefs instants - que sur l'angoisse, une atmosphère oppressante faite d'enfermement involontaire, et d'absence de repères et de certitudes sur le lendemain... Tiens, cela me rappelle quelque chose !

The Nice House on the Lake brasse large sous couvert de comics anxiogène, en traitant de dynamiques de groupe, d'adolescence queer, et de la peur de grandir et de devoir se séparer des personnes à qui nous tenons, simplement car les aléas de la vie en ont voulu ainsi. C'est intelligent, mais cela se fait à travers un titre tout bonnement plaisant à lire, avec son lot de rebondissements, de mystères à résoudre (ou pas), de faux semblants,...

Le dessin sert bien cette ambiance. Plus rugueux que ce que nous pouvons trouver dans les titres super-héroïques de premier plan, tout en restant lisible et en rendant parfaitement l'étrangeté omniprésente de Walter et de l'environnement. Par contre, les planches s'étalent parfois sur chaque feuille, faisant qu'il faut parfois faire attention au sens de lecture au moment d'entamer une page. Fait intéressant : la coloriste star Jordie Bellaire apparaît sur la couverture aux côtés du scénariste et du dessinateur Álvaro Martínez Bueno, chose inhabituelle mais témoignant à la fois du statut particulier de cette artiste dans l'industrie du comics, ainsi que du soin apporté à la colorisation du titre. En outre, à l'instar de Saga, The Nice House on the Lake se démarque de la plupart des titres des principales maisons d'édition, en conservant la même équipe créative d'un numéro à l'autre ; là où il est courant de changer de dessinateur, afin d'augmenter le rythme de production, au détriment de la cohérence.

Vivement la suite.
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